Chapitre 5 : Surprise

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Depuis que je suis réveillée, je reste immobile dans mon lit. Pourtant, j'ai entendu Mattias s'agiter dans la maison depuis un moment déjà. Il se déplace sans cesse entre la cuisine et son bureau. Mon ventre me rappelle que j'ai faim et je me résigne à sortir de mon lit. J'ouvre l'armoire de ma chambre et parcours mes vêtements du regard. Finalement, je choisis une robe rouge qui descend jusqu'aux genoux et qui épouse mes formes, puis un gilet en soie blanche pour cacher les cicatrices sur mes bras.

Je prends une profonde inspiration pour trouver le courage de descendre. J'ouvre ma porte et parcours le couloir jusqu'à la cuisine, en essayant de ne pas faire de bruit. Je suis soulagée de ne pas croiser Mattias, je ne suis pas prête à lui parler. Dans la cuisine, je cherche quelque chose à manger et aperçois un cookie que j'ai préparé la veille.

— Enfin debout ? m'adresse Mattias doucement en pénétrant dans la pièce.

Je suis désagréablement surprise lorsque je remarque sa présence derrière moi. Il a l'air épuisé, les cernes sous ses yeux en témoignent. Ses cheveux sont en bataille et je suis tentée de les remettre en place. Je dois admettre qu'il est plutôt mignon, vêtu d'un short en jean et d'un t-shirt blanc légèrement transparent qui laisse entrevoir ses muscles bien dessinés. Mon désir de le toucher est irrésistible. Pourquoi cette attirance entre nous est-elle si forte ? Est-ce que lui aussi la ressent ? Est-ce que c'est lui qui alimente mon désir de nous voir ensemble ? Non, je ne peux pas y penser. Il ne me connaît pas, et s'il savait qui je suis, il me rejetterait probablement.

— Tu m'as fait peur, dis-je en posant une main sur mon cœur.

— Désolé je ne voulais pas te provoquer une crise cardiaque.

Je souris et replace une mèche rebelle derrière mon oreille.

— Encore matinal à ce que je vois ! je fais remarquer.

— Je devais finaliser des petites choses, dit-il fièrement, le sourire aux lèvres.

J'ai l'impression qu'il va m'annoncer quelque chose.

— Je te conseille de bien manger, continue-t-il avec un clin d'œil.

— Pourquoi ça ?

— On sort d'ici.

Je l'observe un instant sans rien dire, croyant qu'il me fait une blague mais il a l'air parfaitement sérieux.

— Il en est hors de question, je rétorque en posant le deuxième cookie que j'allais avaler.

— Pour une fois, laisse-moi décider. Fais-moi confiance et laisse-toi guider.

— Me laisser guider alors que la situation n'a jamais été aussi tendue ? C'est du suicide.

Voyant ma mine outrée, il continue :

— Tu ne risques rien, je serai là.

— Mais... Si quelqu'un me voit ? Et les journalistes ?

— Aucun risque, j'ai tout prévu ! me rassure-t-il en voyant mon air sceptique.

— Excuse-moi mais j'ai du mal à y croire.

— Il y a beaucoup de monde dans les rues et dans les galeries, aucun risque de se faire repérer. On va se fondre dans la masse.

Voyant que je ne réponds pas, il reprend :

— Accepte-s'il te plait, tu vas bien t'amuser ! Je veux te faire changer d'air. Tu ne risques absolument rien !

Je pèse le pour et le contre dans ma tête. L'offre de Mattias est alléchante et il semble sûr que nous serions en sécurité. En restant enfermée dans cette maison, je commence à perdre la tête. Je ne peux pas continuer à éviter la réalité de la vie éternellement. Peut-être qu'il a raison, je dois m'amuser et sortir d'ici. Et si je le fais avec lui, c'est un autre avantage en plus.

— Si j'accepte, dis-je doucement. Peux-tu me promettre que l'on repartira si je ne me sens pas à l'aise ?

— Évidemment ! répond-t-il soudainement enjoué.

— C'est d'accord.

— Vraiment ?

Il me regarde avec les yeux qui pétillent et sautille comme un enfant à qui on offrirait un cadeau. J'explose de rire et frappe gentiment son épaule et lève les yeux au ciel pour me moquer. Je m'apprête à sortir de la maison mais il me stoppe avant que je ne passe le seuil de la porte.

— Il fait déjà chaud tu sais.

— Oui et ? dis-je en haussant un sourcil.

— Tu peux retirer ton gilet.

— Mes cicatrices, je réponds sur la défensive.

— Personne ne s'attardera dessus, affirme-t-il pour me mettre en confiance d'une voix douce.

— Mais on ne voit qu'elles...

Je retire mon gilet pour lui montrer les traces sur mes bras et je retiens mon dégoût en les voyant.

— En quoi posent-elles problème ?

— Tu me poses sincèrement la question ? je demande en soufflant.

— Oui, continue-t-il.

— Je ne veux pas que l'on me juge. Que vont penser les gens quand ils te verront à tes côtés ? Pour de vrai ?

— Rien du tout ! Ils ne vont pas y faire attention.

— Ne me mens pas Mattias s'il te plait. J'ai aussi lu les journaux, je sais ce que peuvent penser les gens.

Mon courage et ma détermination sont en train de me quitter.

— Pourquoi sortir maintenant alors que la situation est critique ? je reprends en soufflant.

— Pour t'aider, dit-il d'un air enjoué pour me motiver.

— Si on sort et que des espions ou qui que soit d'autre me reconnait je ne donne pas cher de notre peau.

— Nous serons accompagnés tout le long par des gardes du corps, m'informe-t-il.

— Très discret !

— Ils nous suivront de loin.

« Je refuse que l'on te fasse du mal », je pense. Mais je n'ose pas prononcer ces mots, de peur de renforcer mes sentiments envers lui.

— Il ne nous arrivera rien d'accord. Cela fait des jours que nous sommes enfermés et personne n'est venu. Je veux juste passer une journée avec toi autre part que cette maison. Rien que toi et moi, reprend-t-il en saisissant mes poignets.

Son contact est doux et me provoque encore des milliers de frissons.

— Profite de cette journée s'il-te-plait, je te promets que tout va bien se passer.

— Ok, j'abandonne, je renonce.

— Génial ! s'exclame-t-il en sautillant à nouveau.

Il ne me laisse pas le choix et prends le gilet que je tenais dans mes mains pour le ranger dans son sac. La chaleur extérieure me frappe en plein visage, il fait terriblement chaud dehors.

Je contemple les alentours avec émerveillement. Je suis surprise par l'emplacement de la maison de Mattias. Elle se trouve à l'écart de la ville, entourée de deux petites maisons seulement. Cependant, elle offre une vue imprenable sur la ville. À environ un kilomètre, les premières maisons se distinguent clairement, ainsi que les magasins, les restaurants (du moins, je suppose), et les arbres qui bordent les trottoirs de manière charmante. Mattias m'entraîne en dehors de la propriété et nous avançons ensemble. La chaleur m'envahit immédiatement et je suis soulagée d'avoir choisi une tenue légère pour l'occasion. J'essaie de me concentrer sur le moment présent, d'ignorer mes craintes et de profiter de l'instant avec lui. Après tout, il a raison. Nous avons besoin de sortir et de nous changer les idées. Et puis, qui sait ce qui nous attend au bout de la route ?

— Pourquoi habites-tu ici plutôt qu'en ville ? je lui demande, curieuse.

— J'aime la tranquillité. Je n'aime pas entendre les bruits des calèches et des voleurs des quartiers dans les rues. Grâce à cet emplacement, j'ai la possibilité d'habiter à côté de mes amis et de prendre l'air tous les jours pour me rendre au travail. Je marche et réfléchis à ce que je vais faire de la journée ou me replonge dans mes souvenirs. C'est... ressourçant, m'explique-t-il avec un air rêveur.

— Tu réfléchis beaucoup plus ces derniers temps. Je sais que je te cause du tort, j'en suis désolée.

— Tu m'inquiètes, ce n'est pas la même chose.

Je m'arrête net.

— Tu vas bien ?

— Je suis désolée.

Mattias se place devant moi, m'attrape les épaules et m'observe attentivement. Comme je baisse la tête, je ne peux pas affronter son regard mais je le sens peser sur moi comme un feu brûlant contre ma peau. Tout doucement, je sens sa main droite toucher mon menton pour relever mon visage. Nos regards se croisent et la tension s'élève entre nous. Je voudrais refuser ce contact mais je ne parviens pas à le repousser. Au fond de moi je n'en ai absolument pas envie.

— Je te promets que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour te protéger, murmure-t-il.

— Je le sais et c'est ce qui me fait peur, je réponds doucement en baissant les yeux.

— Je ne t'abandonnerai pas, continue-t-il.

Je hoche la tête et nous continuons à marcher en silence.

Le reste du trajet se déroule dans un silence confortable, et je suis captivée par tout ce qui nous entoure. Des maisons, des hôtels, des magasins - une boulangerie, un magasin de jouets et plusieurs restaurants - s'étendent le long du trottoir. Je suis émerveillée par la quantité de végétation présente dans les parcs et les jardins publics, avec des arbres majestueux et des parterres de fleurs multicolores.

Nous nous enfonçons dans le centre-ville animé, et je suis surprise par l'afflux de gens pressés qui se bousculent sur les trottoirs. Beaucoup de passants nous saluent, et quelques-uns tentent d'engager la conversation avec Mattias. Mais il les repousse gentiment, en expliquant qu'il veut profiter de sa journée avec moi.

Sa réponse me fait sourire, et je suis touchée par sa gentillesse et son attention. J'ai craint de lui faire honte, car je ne suis pas familière avec la réalité de cette ville et je me sens loin d'être comme tout le monde. Je sens les regards des gens sur moi, mais étrangement, je parviens à ne pas m'en soucier. Peut-être grâce à Mattias ? Je ne sais pas, mais je me sens étrangement à l'aise.

— Stop, dit-il d'un coup en plaçant sa main devant moi.

— Qu'est-ce qui se passe ? je demande avec panique.

— Fais-moi confiance.

Je fronce les sourcils et il sort un foulard de son sac.

— Je peux ? demande-t-il en me montrant le tissu.

— Qu'est-ce que tu veux faire ?

— Une surprise !

— D'accord....

Il se met derrière mon dos et entoure le foulard autour de mes yeux. Je le sens bouger autour de moi et il vérifie que je ne vois rien.

— Je vais te guider, continue-t-il en saisissant mes mains.

Nous avançons doucement et au bout de quelques minutes de marche supplémentaire je l'entends ouvrir une porte et je sens la fraîcheur percuter ma peau.

— Où sommes-nous ?

— Surprise !

Il retire le tissu de mes yeux avant de poser ses mains sur mes épaules. Je reste bouche bée lorsqu'une immense patinoire me fait face. Je tourne ma tête vers lui pour l'observer. Je remarque de la fierté et de la joie dans son regard. Son sourire s'élargit lorsqu'il voit l'expression de mon visage.

— Une patinoire ? dis-je avec un grand sourire en me retournant vers lui.

— Tu as déjà eu l'occasion de patiner ? me demande-t-il en se détachant de moi pour sortir le gilet que je lui ai rendu tout à l'heure

— Non jamais et toi ?

— Non plus. Mais il y a un début à tout n'est-ce pas ? Nous sommes libres pendant deux heures. Nous ne risquerons pas de foncer sur quelqu'un. Quelle est ta pointure ?

— Du 38.

Il entre dans une petite salle et cherche des patins dans les étagères. Il en sort deux paires de la même couleur : blancs avec des lacets noirs. Nous les enfilons chacun notre tour et nous finissons par nous lever et nous diriger vers la glace.

— Honneur aux dames ! s'exclame-t-il en me laissant poser la première mon patin.

Je manque de tomber mais arrive facilement à me stabiliser. Ce n'est pas le cas de Mattias qui tombe directement sur les fesses. J'éclate de rire.

— Tu vas me dire que tu habites à côté d'une patinoire et que tu n'y as jamais mis les pieds ?

— Je déteste le froid, marmonne-t-il en peinant à se relever.

J'éclate de nouveau de rire.

— Tu aimes bien te moquer de moi ! continue-t-il en ronchonnant.

— Mais tu as l'air si à l'aise ! Bien-sûr que je me moque !

Après des tentatives peu fructueuses de la part du beau brun, je décide de le guider. Je prends sa main dans la mienne et nous glissons en harmonie sur la glace. Le temps se fige alors que nous nous retrouvons tous les deux sur la glace, Mattias et moi. Nous sommes allongés sur le dos, nos corps entremêlés. Je peux sentir sa respiration contre ma peau, sa chaleur qui se répand sur moi. C'est étrange, je ne sais pas comment je suis arrivée dans cette position. Mais une chose est sûre : je ne veux pas que cela s'arrête. Pendant un instant, nos regards se croisent, une tension électrique se créé entre nous. Je suis captivée par ses lèvres, je suis tentée de les toucher, de les goûter. Je sens mon cœur battre de plus en plus vite, alors que je m'abandonne à mes pensées.

— J'y arrive ! s'écrie-t-il en souriant.

— Tourne ! Je le préviens quand nous arrivons dans un virage.

Trop tard, il tombe et m'entraîne dans sa chute. Je me retrouve nez à nez avec lui, à quelques centimètres de son visage. Nous restons silencieux, nos regards se croisant, une étrange tension s'installant entre nous. Je sens mes joues s'empourprer et ma respiration se faire plus rapide. Je suis submergée par une émotion indescriptible, qui prend place au creux de ma poitrine.

Soudain, il se redresse avec difficulté, l'air gêné. Il me tend alors la main pour m'aider à me relever, et je sens un frisson me parcourir lorsque nos peaux se touchent. C'est comme si tout mon être vibrait à son contact, comme si sa présence me rassurait. Je me sens en sécurité avec lui, et j'ai envie de rester ainsi, à ses côtés, pour toujours.

— Sacrée chute, dit-il mal à l'aise.

— La prochaine fois oriente tes patins de façon à éviter de nous casser une côte ! dis-je pour détendre l'atmosphère.

— Ce n'est pas ma faute ils ne voulaient pas s'orienter !

Nous nous fixons à l'instant avant d'exploser de rire. Mattias se penche en avant, perd à nouveau l'équilibre et tombe. Nous sommes hilares et nous ne parvenons pas à nous calmer durant plusieurs minutes. Je n'ai jamais autant ri. Je crois que je suis heureuse et c'est uniquement parce qu'il est à mes côtés.

Nous continuons de patiner ensemble pendant un long moment. Non pas sans chutes ni fous rires. J'ai l'impression d'être libre sur la glace et à ses côtés. Je ne me suis jamais senti si heureuse. Désormais il est temps de partir et de me laisser guider par le beau brun.

— C'était génial ! je m'exclame en tendant mes patins à Mattias pour qu'il les range.

— J'ai passé mon temps à tomber, ronchonne-t-il en les plaçant dans les étagères. Toi tu es si à l'aise ce n'est pas juste !

— Ça, ça s'appelle le talent !

— Ah ah très drôle !

Il fait la moue mais me sourit tout de même, tout en essayant de m'analyser avec son regard. Je donnerai tout pour savoir ce qu'il pense en ce moment, en me regardant. Que voit-il en moi ?

Nous sortons finalement de la patinoire, et la chaleur de l'extérieur nous fouette le visage. Je retire mon gilet, et Mattias le range dans son sac à dos. Je suis surprise lorsqu'il prend ma main pour me guider vers un restaurant. Un sourire s'étend sur mon visage en voyant l'endroit, décoré avec goût, les délicieuses odeurs qui s'en dégagent me mettent l'eau à la bouche.

Le repas est succulent. Je me régale d'une énorme part de lasagne accompagnée de salade, et je suis trop pleine pour manger un quelconque dessert.

— Et maintenant c'est shopping ! s'exclame le beau brun en me guidant à nouveau, cette fois dans une galerie marchande.

— Vraiment ? je demande étonnée.

— Il te faut bien une garde-robe. Tu ne vas pas porter les vêtements de Chloé indéfiniment non ?

— Elle a un très beau style en tout cas. Pourrais-je la revoir pour la remercier ?

— Bien entendu !

Mattias est beaucoup plus doué que moi en matière de style. Il a l'œil pour dénicher des robes magnifiques, des shorts élégants, des t-shirts originaux et même un gilet parfaitement assorti. Lorsque je lui demande de m'acheter un pyjama, il ne résiste pas à l'envie de m'offrir un modèle adorable qui me transforme en petit ourson trop mignon.

— Je n'arrive pas à y croire, merci, merci beaucoup, je dis reconnaissante pour tout ce qu'il vient de m'offrir.

— Je te l'ai dit, c'est normal, répond-t-il en souriant.

Mattias empoigne mes mains et nous nous sourions comme deux enfants qui ont fait une bêtise. Je suis remplie de bonheur à ses côtés, à tel point que j'ai l'impression que mon cœur va exploser. Je me retiens de poser ma tête sur son épaule, mais mes sentiments et ma magie me supplient de les libérer. Le soleil commence à se coucher, et nous nous dirigeons vers la maison en se tenant la main. Une fois à l'intérieur, je dépose nos sacs sur le canapé et il se dirige vers la cuisine.

— Tu veux quelque chose à boire ? me demande-t-il en sortant un verre d'un placard.

— Du jus de pomme s'il te plait. Je meurs de soif !

Il ouvre le frigo pour prendre une brique de jus de pomme, en verse dans mon verre et revient vers moi pour me le donner.

— Tu as passé une bonne journée ?

Son sourire éclatant me fait fondre, mais j'aimerais tant savoir ce qu'il ressent réellement. Est-ce que ses émotions bouillonnent autant que les miennes ? Est-ce que son cœur bat la chamade à chaque fois qu'il s'approche de moi ? Est-ce que ses mains tremblent comme les miennes, implorant un contact avec ma peau ? Est-ce que ses lèvres brûlent d'envie de rencontrer les miennes ? Je suis en train de me perdre dans mes pensées lorsque j'entends Mattias murmurer mon nom. Je sursaute, en me rendant compte que j'ai presque oublié sa présence.

— Tu me poses sérieusement la question ? J'ai passé la meilleure journée de toute ma vie ! Je payerais pour te voir tomber et te voir ronchonner à chaque fois que tu tombes à la patinoire.

Mattias éclate de rire, son rire résonne dans la pièce et me transporte avec lui. Je ne peux m'empêcher de rire moi aussi, tout en le regardant. C'est fou comme il est beau, comme son sourire illumine son visage. Je ne pensais pas que cela arriverait, mais je suis en train de m'attacher à lui. C'est comme si un lien s'était créé entre nous, un lien impossible à défaire. Je voulais fuir cette situation, mais maintenant je sais que je ne pourrais jamais le faire. Nous sommes amis, mais je sens que mes sentiments vont au-delà de cela. Je crois que je suis en train de tomber amoureuse de lui, et cette idée me terrifie autant qu'elle me réjouit.

— Tout va bien ?

— Oui pardon j'étais perdue dans mes pensées, dis-je avec un rire nerveux.

Après quelques secondes de silence il ajoute :

— Je suis content que tu aies retrouvé le sourire.

— Moi aussi. Je ne pensais pas que ce serait possible.

Nos regards se croisent et je sens une tension palpable entre nous. J'aimerais avoir le courage de faire le premier pas, de plaquer mes lèvres contre les siennes et de sentir sa peau contre la mienne. Mais quelque chose en moi me retient, une peur de l'inconnu, de la vulnérabilité. Je détourne finalement les yeux, gênée de notre proximité et de mes propres sentiments.

— Merci encore pour cette journée.

— Tu as illuminé la mienne aussi, continue-t-il en souriant.

— Elle a tout de même été fatigante !

— Oui je suis fatigué aussi ! Tu peux aller te coucher, je reste un petit peu en bas.

Je suis tiraillée entre le désir de rester à ses côtés et celui de monter dans ma chambre. Je sais que je ne pourrai pas contenir ma magie si je m'approche de lui à nouveau. Mon corps vibre d'une énergie incontrôlable et je sens que je pourrais exploser à tout moment. Il vaut mieux que je m'éloigne avant qu'il ne se passe quelque chose que je pourrais regretter.

— Oui tu as raison je suis morte de fatigue ! Bonne nuit !

— Bonne nuit !

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