Chapitre 2 : Take me alive

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 J’expire un coup, me concentre, file en direction de la porte verte, égorgeant deux ou trois zombies sur mon passage, l’estomac noué et une forte envie de vomir en voyant tous ces cadavres. J’ouvre la porte, cours vers une boîte en acier située au fond du couloir. Le sol s’effondre progressivement. Mon cœur s’accélère, ma survie dépend de ma capacité à courir vite. Je fonce, repoussant la douleur insupportable dans mes jambes. J’arrive devant la boîte, les zombies sont tous tombés, il ne reste que moi et cette boîte. Il y a un levier, une vitre et une lampe ancienne posée sur cette boîte. Je tire vers moi. Ding ! Punaise ! ça m’a foutu la trouille... Un biscuit chinois sort tranquillement d’une sorte de tuyau en acier. Prends tout ton temps surtout !

 Quoi ?! Il y a un… smiley sur le papier ! Donc même cette machine se fiche de moi ? Super… Bon, il va falloir se débrouiller seule apparemment. Je froisse rageusement le papier et le jette par terre, certes pas très écolo, mais je suis bien trop outrée pour me soucier de la planète actuellement.

  • Sérieux quoi, un smiley… On aura tout vu…

 J’examine la boîte avec prudence, touchant des trucs non identifiés au passage. C’est clairement pas la meilleure journée de ma vie, mais je pense que je vais m’y faire. L’adrénaline commence à redescendre, j’ai une envie fulgurante de dormir, c’est pas le moment ! En réalité, j’en ai vraiment ma claque. Tu vas fonctionner, oui ?! Je tape sur la machine avec mes rangers, complètement énervée. La patience n’est pas mon fort et là, je n’ai vraiment pas le temps. Je la secoue violemment.

 Oups, un bruit bizarre retentit. Qu’est-ce que j’ai fait ? Je l’ai cassé ? Ah. Un biscuit, puis deux, puis trois, puis quatre… ça n’en finit plus. Une marée de biscuits sort de la machine. Je suis emportée d’un coup. Je ne comprends pas vraiment ce qui se passe. Je nage littéralement sur des biscuits chinois ! Je panique. J’arrive bientôt devant la porte. Heureusement, la force des biscuits pousse la porte verte d’un coup brute et je dévale avec cet océan de nourriture dans la pièce précédente. Gabi et Dylan tournent leur tête et leurs yeux ébahis me regardent avec stupeur. Nous crions de peur et les biscuits continuent leur massacre en balayant les zombies sur le passage.

 Nos sauveurs arrivent jusqu’à la porte de l’ancienne pièce et le tourbillon cesse. Nous nous écrasons sur le sol et le bruit s’arrête. Un peu perdue, je reste au sol, le temps de reprendre mes esprits.

- Bon sang, c’est vraiment bizarre comme endroit !

- Je te le fais pas dire…! grogne Gabi en se tenant le dos, apparemment douloureux.

- C’était quoi ce bordel ? demande Dylan, sous le choc.

- Euh… J’ai un peu trop taper sur la machine à biscuits…

- Quoi ?!

- Hm, laissez tomber.

 Nous nous relevons avec incompréhension puis nous dirigeons vers la deuxième porte, rouge, qui semble être apparue entre-temps. Sur le chemin, personne ne dit rien. La fatigue et les récents évènements me compressent le cerveau. Je ne sais pas où on est, ce qu’il se passe, je n’y comprends rien, j’ai l’impression d’être simplement dans un mauvais rêve qui ne s’arrête pas.

Un courant d’air chaud me caresse la peau et je commence à transpirer. Une pièce creusée en hauteur s’étend devant nous et de la lumière orange-rouge apparaît. Mes pupilles repèrent le bassin au fond de la pièce remplit de… lave.

  • De la lave…, je murmure alors que les deux autres inspectent du regard les murs.
  • Ce mur-là est froid et mouillé, dit Gabi, une main sur la roche calcaire.
  • Sans doute y a-t-il de l’eau derrière, je lui réponds.

 Un cri aigu se fait entendre alors. Nous nous retournons et voyons Dylan, apeuré, face à une énorme silhouette sortant de la lave, le corps humanoid et la tête d’un taureau. Il tient une hache en mains et nous toise de son regard rouge. Gabi court aussitôt vers son camarade, terrorisé et pétrifié, pour le pousser et lui éviter ainsi de finir en chair à saucisse dès le premier round. Je me mets en position, prenant appuie sur mes jambes, je me propulse contre la gorge du monstre recouvert de fourrure. Un coup tranchant lui fait pousser un cri menaçant. Indigné, le minotaure balaye l'air de sa hache aiguisée pour essayer de me frapper mais j'esquive apparemment plutôt bien. Deux balles simultanées fendent l'air et viennent se loger dans l'épaule de la créature. Donc après les zombies, on a droit à un minotaure. Mais c’est génial ça dis donc ! On nage pas du tout en plein délire, c’est parfait !

 Oups, une main m'a ceinturée avant de me soulever du sol. Je sais maintenant ce que c'est de ne plus avoir les pieds par terre, et c'est flippant. Une énorme tête s'approche, munie de deux gros yeux globuleux. J'ai déjà le vertige et je dois me boucher le nez pour éviter de finir asphyxiée par ce machin. J'entends les garçons pousser un cri injurieux, sans doute déçus de perdre la seule personne féminine du groupe. Je vois du coin de l’œil qu'ils se mettent à l'abri derrière des colonnes de pierre. Gabi tente de viser le bras, je pense, mais mon ravisseur bouge un peu trop pour faire un tir convenable. Je me rends compte que j'ai toujours mon sabre en main mais qu'il m'est impossible de le bouger de manière concrète. Tiens, le minotaure a des tentacules, on peut appeler ça un Minoctopus. C’est cool, ça, un peu de difficulté, franchement, on dit pas non, hein ?

 Je vois les gars sortir de leur cachette. Gabriel tire deux fois et Dylan se tient à ses côtés, effectuant la même opération. Le minotaure tourne la tête vers eux et plante la lame de sa hache dans la terre, les tentacules attachées à ses avant-bras claquent le sol. Les gars esquivent tant bien que mal. Gabi tombe et glisse sur un petit mètre à cause de la force de la créature. Il grogne et se tient le bras sous la douleur. Dylan l’aide à se relever et ils courent de nouveau se cacher derrière une colonne. Moi, j’essaye de m’en aller, mais l’énergie me manque. Le bruit, la chaleur, la fatigue me montent à la tête. Apparemment, je vais devoir rester spectatrice pour ce combat. Super.

 Mes coéquipiers sortent de derrière les colonnes, prenant des directions oposées, armes en main, détermination et douleur inscrites sur le visage. Les tentacules du Minoctopus partent à toute vitesse vers eux. Les gars se rejoignent derrière une grosse colonne brisée. Les tentacules suivent et s’emmêlent autour. Apparemment, le Minoctopus n’a pas beaucoup de cerveau. Il s’étonne lui-même lorsqu’en voulant avancer, il se retrouve empêtré.. Déstabilisé, son poids ne peut plus le porter et il tombe comme une vieille chaussette. Sa main me lâche. La hauteur est vertigineuse. Je sens mon coeur faire un bond mais il ne semble pas vouloir redescendre. Ma tête cogne contre le sol et une vibration désagréable envahit mon corps. Il ressent toute la douleur de la chute et mon souffle se coupe pendant un instant.

 Sous la violente chute de la créature, la grotte semble très fragilisée. Le plafond craquelle. Des bruits peu rassurants se font entendre. Oups. Le mur se casse, libérant un torrent d’eau. Une vague arrive dans la pièce et submerge tout. Nous nous tenons tant bien que mal à la fourrure du Minotaure tandis que Gabi se fait emporter par le courant. Il affiche un air paniqué. Je lui crie de s’accrocher à quelque chose, ce qu’il fait grâce à un rocher sur le chemin. L’eau se heurte avec violence contre les parois de la salle puis tout se calme. Je flotte un peu avant de reprendre le contrôle de mes membres et de battre des bras pour éviter la noyade. Je suis amenée vers le bout de la pièce et remarque une porte coincée dans la pièce. Je fais signe aux garçons de venir et leur montre la porte. Ils froncent les yeux puis commencent à nager jusqu’à ma position. J’ouvre la porte et nous nous faisons emporter de nouveau, avant d’atterrir par terre, sur la terre ferme, au sec, et à l’extérieur.

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