Chapitre 1 : Hypnotize

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 Ma tête… J’ai l’impression qu’un énorme rocher est atterri dessus. Il fait sombre, je crois que je suis dans une grotte, de ce que j’aperçois. Deux silhouettes sont allongées dans la pénombre. Je me lève avec peine et m’approche, secouant une veste blanche type bomber et un visage renfrogné et cheveux foncés - impossible de voir la couleur exacte - englués de cire ou de gel. Des yeux s’ouvrent et des sourcils restent froncés.

  • Que… Qu’est-ce qui se passe ? On est où ? fait une voix masculine et hébétée.
  • Je ne sais pas, je me suis réveillée à l’instant, je crois qu’on est dans une grotte. Il fait froid, humide et c’est fermé, il y a de la terre partout. C’est quoi ton nom ?
  • Gabi et toi ? Qu’est-ce qu’on fout ici ? répète-t-il, perdu.
  • Appelle-moi Sora. Vraiment aucune idée, je viens de me réveiller, je ne me souviens pas de ce que je faisais avant...
  • Pareil. Oh, Dylan !

 Il se retourne rapidement sur le dos et secoue l’autre individu allongé à ses côtés. La silhouette aux cheveux courts ouvre les yeux en poussant un cri de surprise. De grands yeux regardent à droite puis à gauche et clignent plusieurs fois. Il se redresse, dépoussière son haut de jogging et son jean.

  • Ah, qu’est-ce que c’est que ce bordel ? Et t’es qui, toi ?
  • Aucune idée, on est sait pas non plus, appelle moi Sora, je murmure, désolée.
  • En tout cas, essayons de sortir d’ici.
  • Allons-y.

 Nous décidons d’avancer, le rouquin en tête du cortège suivit de Gabi, puis de moi. Nous arrivons finalement devant une porte, qui mène sur une salle avec juste trois coffres. Nous nous mettons chacun face à un coffre et les ouvrons lentement.

  • Waw ! Vous avez vu ça ? s’exclame Gabi en sortant de suite un fourreau pour katana japonais.
  • Moi, j’ai deux flingues, et des pochettes en cuir qu’on peut attacher à la ceinture, crie à moitié Dylan.
  • Moi aussi, mais j’ai eu le katana en plus, je dis, toute contente.
  • Hey ! Mais pourquoi j’ai pas eu de sabre, moi ? s’indigne Dylan.
  • Parce que tu sers à rien ! se moque Gabi, hilare.
  • Ferme la !

Et beh, sur qui est-ce que je suis tombée, bon sang ? Ils ont l’air amis depuis longtemps et ils commencent déjà à se taquiner.

  • Enfin bref, vous savez vous servir d’un flingue ?

 Nous secouons la tête, tout le monde n’a pas d’armurerie chez soi. Gabi nous montre comment charger nos pistolets et enlever la sécurité.

 J’acquiesce et demande à Gabriel de nous montrer comment charger nos pistolets et enlever la sécurité. Il le fait à contre cœur pendant que je me demande à moi-même où est-ce qu’il a appris ça. Nous passons une énième porte après nous être équipés puis continuons de marcher dans le couloir qui se présente à nous. Finalement, encore une porte. Nous entrons. Dylan sort son téléphone, active la lampe torche et le pose sur un petit pilier en pierre derrière nous. Visiblement, lui aussi à l’impression qu’on va rester ici longtemps.

 Je commence à avoir peur à cause de l’ambiance de la pièce. L’odeur est malsaine, ténébreuse et on perçoit très bien une odeur métallique de sang séché qui me monte à la tête. Je déglutis en faisant une grimace, puis pose une main méfiante sur la poignée recouverte d’une bande de tissu bleu ciel de mon katana.

  • Hey, vous sentez cette odeur de sang séché ? je demande, prise par l’angoisse.

Ils hochent la tête lentement puis je vois Gabi plisser les yeux et s’exclamer.

  • Regardez là-bas ! Il y a des trucs qui avancent vers nous !
  • Hm… D’après mon expérience sur Dead Island, il semble que ce soit… Des zombies, je lâche.
  • Des zombies ?! lance Dylan comme si j’étais devenue dingue.
  • Bon bah on sait pourquoi ces petits bijoux nous sont réservés, dit Gabi, comme à son habitude, sur un ton très calme.

 Je dégaine mon sabre et me tiens en garde. J’ai peur et en même temps, rien. Je ne crois juste plus mes yeux. Je suis sans doute dans un rêve et rien ne va m’attaquer, je ne vais pas mourir. J’observe les deux autres. Gabi est avec son arme blanche aussi. Dylan à prit position avec ses pistolets. Je sens que les gars ont tout de même un peu peur aussi. Un zombie s’approche dangereusement du Hérisson, qui, tremblant, lève son sabre de façon maladroite et tranche sèchement le bras du macchabée. Une tête tombe et c’est fini. Il a tué le premier zombie de sa vie. Dylan se fait ensuite attaquer et continue dans la lancée de son copain en pressant la détente de son pistolet deux fois. Les balles viennent se loger dans le front et le nez tandis qu’un grognement de défaite se fait entendre. A mon tour, je m’élance vers un mort-vivant complètement déchiqueté par je ne sais quelle maladie ou irradiation. Mais une fois devant l’ennemi, mon sang se glace, je me paralyse. Son bras se lève et je vois sa main arriver longuement sur ma tête. Mes réflexes s’activent et ma lame se précipite vers cette main et ce bras ballants pour couper le tout dans un gisement de sang malpropre. L’adrénaline me gagne et je tremble de tous mes membres mais continue tout de même le combat pour ma survie. Un autre zombie finit découpé au niveau du ventre. Les deux moitiés de corps calcinées tombent au sol pour mon plus grand dégoût, laissant apparaître chair, tripes et boyaux. Bon appétit bien sûr !

 Je reprends un peu mon souffle et regarde comment les autres se débrouillent. Je remarque avec surprise que Gabi s’en sort très bien, alors que je pensais que ce style de combat au sabre, n’était pas son truc. Quant à Dylan, il essaye de rester en retrait et tire à foison sans se soucier de ses munitions. De la chair, des ossements, du sang, des bras, des jambes et des torses ainsi que des têtes volent un peu partout pendant que Gabi et moi embrochons et mutilons les zombies. Leur peau calcinée et leur corps sale me dégoûte. J’ai un haut le cœur en me disant qu’ils ne sont même plus humains, que ce n’est pas un rêve et plein d’autres pensées du genre. Mais on a beau en tuer un, un autre apparaît et ainsi de suite, ça devient épuisant. Nous nous retrouvons dos à dos, tous les trois en garde mais reprenons notre souffle.

  • Bon sang ! Il y en a dix fois trop, ça ne finira jamais, je dis finalement.
  • Il doit bien y avoir une astuce quelque part, rétorque Gabi, pensif.
  • Et elle est où cette super astuce ? fait le rouquin d’un ton peu convaincu.
  • Il y a une porte verte là-bas (Gabi désigne le fond de la pièce du doigt). Elle y était pas il y a quelques minutes. Quelqu’un devrait aller jeter un œil pendant que les deux autres gardent les zombies ici.
  • Et si c’est un piège ? je balance. C’est peut-être fou mais nos vies sont probablement en jeu depuis le début.
  • Tu penses que ces machins peuvent vraiment nous blesser et nous tuer ? demande Dylan.
  • Oui.
  • Il faut quand même essayer, au lieu de penser négatif. A moins que tu ne préfères rester là à tuer du zombie indéfiniment, propose Gabi en poignardant un macchabé au passage. Sora ?
  • Argh ! Bon d’accord, j’y vais. De toute façon, personne n’aurait eu les couilles d’y aller, je renchéris.

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