Pour les nouveaux, se référer à : https://www.scribay.com/text/152993877/histoires-interactives--sahara-/chapter/489752

PL : 12

La Terre était très belle à observer. Voilà bien une chose qu'il ne pouvait nier, malgré les guerres incessantes. Il y avait des moments de paix, de joie, de la lumière, des rencontres et beaucoup de surprises. Il ne s'en lassait pas.

Tous les cinquante ans, il aimait à y faire un tour, juste pour voir. Avant, c'était plutôt tous les siècles, mais depuis quelques décennies, les terriens évoluaient bien vite.

Il avait remarqué un beau royaume, et dans ce royaume, un manoir. Chaque mois, on y faisait la fête, et de nombreuses personnes étaient invités, de la haute.

Dans le manoir, il y avait deux domestiques et deux aristocrates, les hôtes. Il savait beaucoup de choses à leur sujet, surtout depuis deux-cents ans. Il n'était encore jamais allé les voir de près, or cette fois-ci, il lui semblait bien que quelque chose allait se passer, assez important pour secouer tout un royaume.

La mystérieuse créature qui vivait sur la lune se décida donc et descendit, un soir, peu de temps avant l'arrivée des invités, souhaitant observer les événements tout en restant discret. Il y avait un chat, dans le jardin du manoir, qui était tout orange aux pattes blanches. Les domestiques l'aimaient bien et lui donnaient toujours à manger. C'était parfait pour lui. Ainsi l'être devint Pumpkin, pour un temps limité. Quoiqu'il fût très âgé, la possession lui prenait toujours beaucoup d'énergie, et il devait toujours partir lorsque son énergie était trop basse. La séparation se faisait spontanément ; heureusement, personne ne pouvait le voir autrement que dans un corps possédé, ce qui, parfois, le rendait un peu solitaire.

Il devait bien sûr prendre garde à la vie de son corps. La créature n'était pas méchante, loin de là, mais parfois, elle ne se préoccupait pas assez des besoins vitaux des êtres qu'elle possédait, et le corps emprunté le lui rappelait violemment.

La fraîcheur de cette soirée commençante lui carressa le poil. Il bondit joyeusement, sous le fourré où le chat s'était précédemment caché, et se lécha aussitôt les pattes, avant de s'arrêter.

"Oh, les instincts de cet animal m'ont toujours surpris."

Il avait un peu de mal à se contrôler, mais il aimait tant les chats ! Il se sentait bien, ainsi.

Pumpkin huma l'air, sentant à des lieues à la ronde toutes formes de vies comestibles, notamment une famille de souris dans le cagibi, là-bas, et des mulots appétissants au fond de la serre. Il avait faim et se sentait d'attaque.

"Non, je n'ai jamais aimé tuer ces pauvres souris, je dois trouver autre chose."

Bien sûr, il y avait été obligé, durant ses précédentes métamorphoses félines, mais il espérait que les domestiques avaient encore une fois laissé un bol de paté - du vrai paté, fait dans leurs cuisines, avec de la viande hachée, des herbes fines et du jaune d'oeuf, sans le sel, pour lui. Un délice !

Presque en habitué (car il avait souvent observé ce coin-là de la Terre), la créature se déplaça, rapide, vers les portes arrière du manoir. En effet, et il le sentit très rapidement, il y avait bien un bol pour lui ! Il s'y précipita et dévora tout en moins de cinq minutes.

"Eh bien, tu es très gourmand, Pumpkin", dit une voix au-dessus de lui. Il se figea et recula un peu pour observer : l'une des deux jumelles lui souriait.

"Bon, je retourne à l'intérieur, mon petit chat, il y a beaucoup de travail ce jour-ci.

- Miaw.

- Oui, je sais que tu n'aimes pas trop quand il y a foule... Allez, ce n'est qu'une soirée ! Tu sais bien que nous l'avons promis aux Du Pinson.

- Miaou, miiaa !

- Haha, on dirait que tu me comprends vraiment. J'y vais !"

"Elles ont promis cette fête au duc et à la duchesse ? Etrange... ne sont-elles pas leur domestiques pourtant ? Cela mérite approfondissement."

La créature était très curieuse de nature. En vérité, elle ne voulait que s'amuser, mais elle aimait avoir les réponses à ses questions, aussi le chat se glissa-t-il par la porte laissée entrouverte.

Les lumières étaient vives - ses pupilles ne furent plus que deux fentes. Le carrelage, brillant, avait été recemment nettoyé et ses petites pattes laissèrent une impression boueuse. Sans s'en formaliser, Pumpkin suivit les fumets qui venaient de lui accaparer les naseaux.

Bientôt, il fut aux cuisines et se mit sous une table proche, entendant l'une des deux jumelles fredonner, tandis que l'autre était ailleurs.

"Comment peuvent-elles gérer ce manoir toutes seules ?!"

À cet instant, il y eut une drôle de lumière rosée pétillante. Cette sorte de poudre lumineuse tomba jusqu'au sol et le fit éternuer.

"Oh, petit coquin ! Tu es là ! Viens-là, dis-moi ce que tu en penses, ne t'inquiète pas, c'est bon pour toi aussi."

Elle l'attrapa et le posa sur ses genoux tandis qu'assise la jeune fille lui tendait une louche emplie d'une soupe délicieuse. Il lappa, pris par ses sens. C'était si bon !

"Bouillon de viande, épinard et ciboulette ! Je vais l'utiliser pour une sauce, mais tu ne pourras pas la goûter, car j'y mettrai de la crème."

Il miaula de dépit. Attendrie, elle lui tendit une douceur qu'il croqua en agitant le bout de sa queue.

"As-tu fini, Maeve ?

- Oui, Mélusine, répondit celle qui le tenait dans ses bras. Allez Pumpkin, je dois y retourner, les tâches sont nombreuses, même pour nous !"

Il bondit au sol et repartit entre les jambes de la jeune femme, ronronnant.

A. Il décida d'aller explorer le manoir plus avant, curieux des pièces et des objets.

B. Il voulait retourner à la cuisine inspecter un peu plus les ustensiles et savoir d'où provenait cette poussière brillante rose vue tout à l'heure.

C. Il retourna au jardin afin d'en faire le tour et d'attendre les invités dans l'espoir de trouver quelqu'un avec qui s'amuser.