Piastre

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"Ce sont toujours dans des petites choses inattendues, des détails, des gestes ou des faits divers que nous apprenons tout."de Suzanne Daigle.

Yeux clos. Torrent de sens. Interdits aux maux. Abondent les aveux, avant que le jour ne décroisse. Éruption cul tanné. Dans ses bras pleut le bonheur, simple et avoué sous l'auge des grands monts. Le lit fait et défait, de la nuit au coucher, accueille pour seuls visiteurs les voyageurs de l'âme.

Elle.

Vêtue uniquement des bras de son amant, s'est assise sur la vertu, oubliant qui pourrait les surprendre, qui risquerait de se méprendre, qui s'aviserait de s'étendre. Resplendit au soleil qui brille dans son cœur, réchauffant le navire de sa perdition. Laisse la caresse hérisser son grain de milliers de frissons, cambrant ses courbes longées d'empreintes. Brille du regard lubrique d'un enfant satisfait, femme-reine d'un royaume bienheureux. Dans la retenue, étouffe le cri par l'aveu qu'un baiser vient quémander. Du dos se voit épousée, jusqu'à la taille attirée. Par monts et par vaux, rien ne vaut ces démons.

Lui.

À l'apogée de son âge, demeure le plus fervent croyant et jubile de prouesses, psalmodiant son nom. Bombe le torse pour mieux l'atteindre, dans l'espoir ne serait-ce que de frôler sa perfection. Va. Retour au domaine et l’étendard glorieux se plante dans la terre conquise. Dont les mains sont des griffes, ancrées sur la peau nue. Ne manque de rien, aux besoins dont l'envie se satisfait. Pour affirmer son sentiment, laisse parler les siens et de fougue s'arme jusqu'à la fin. Loin du compte et davantage de la mort, petite et soudaine, consent dans l'instant à prendre les armes.

Elle.

Cavale en direction d'un nuage bienfaiteur, laissant au voisinage le soin de faire abstraction. N'est plus que braise quand le feu lèche sa peau, à l'instar de son cœur déchiré par lambeaux. Perle d'amour et se fond dans la masse, faite de chair, de sang et de souffle. Des qualités du vieux, ne garde pour l'instant qu'une seule, comptant pour toutes et primordiale à leurs heures. De faux à défaut, nonobstant la fatigue, se complaît du bonheur qu'une simple balade promeut. En selle. Mord le mors. Mange sa lèvre. Gonfle ses plèvres. Avoue. Exulte.

Lui.

Tourne des violons, dont les cordes vantent les mérites. Viens. Au retour des flammes, s'embrase dans la tourmente avec pour seul exutoire la volonté de plaire. Épouse la mariée sans plus s'en détacher, incapable de nier tout l'amour qu'il lui voue. Perd son souffle à trop vouloir la respirer, cherchant dans la paille un répit, la fragrance d'envie. L'assaut réussi, demeure au foyer, pour l'éclosion d'une nouvelle vie, qui sait, qui comprendra. Lance les dés, voit rouler sur la table de leur existence la possibilité d'un fruit défendu. Veut donner à la blonde une fin à sa gourmandise italienne. Une parfaite sucrerie de Naples.

Eux.

Aux souvenirs se meuvent, ardents dans la fusion de leur futur passé présent. Dont les yeux s'ouvrent à la contemplation réciproque et sourient de se retrouver sans jamais s'être perdu. Dont les peaux engluées collent d'une mutuelle nécessité, s'avouent enfin dans un regard, l'étendue de leur perdition amoureuse. Que rien ne saurait séparer, ni la mort, ni l'amer. Sucrent leurs hauts et bas, d'aventure en tout point genre.

Des mes mots, j'happe vos maux, jumeaux que nous sommes à tout jamais figé d'émaux.

Tout à l'attention qu'il loue au retour de son souffle, le vieil homme frôle de la paume une joue partenaire.

Ce jour est une de mes dates.

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