Piastre

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Quittant le chevet de sa langoureuse partenaire particulière, Piastre gagna la fenêtre de sa chambre pour l'ouvrir. L'air frais s'engouffra pour aérer et évacuer les odeurs de la nuit. Puis il revint tout près de sa blonde, s'allongeant finalement dans son dos, en cuillère, la laissant replacer sur eux les draps qui masquaient alors sa nudité. Il n'était pas midi mais la journée était déjà entamée et le vieil homme amoureux ne voulait pas perdre une seconde. Avec le mandat, la Chapitaine avait eu un emploi du temps chargé et avant l'installation de Piastre, elle devait surtout durant son temps libre s'occuper de Napo. A présent, soulagée de sa charge comtale et avec l'aide de Bathilde, Piastre escomptait pouvoir user et abuser de sa femme avec plus de largesse. Le plateau de gourmandises attendait au pied du lit, quand les deux emmitouflés l'un contre l'autre s'épargnait la souffrance de l'éloignement. Lorsqu'il lui avait annoncé avoir acheter une maison entre les murs de Saintes, c'est tout naturellement qu'elle avait emménagé avec elle, sans que la question ne soit réellement posée. Pour Piastre, leur situation relevait de l’évidence. Même mariée à un autre, elle demeurait sienne, compagne, amante et amie.

Un nouveau baiser trouva le chemin de son cou, un nouveau frisson pour lui, qui dégustait du bout des lèvres toute la douceur de son grain et son goût. Pour de chastes oreilles, nous omettrons le fait que dans ses braies l’étendard du matin gonflait le tissu façon tente de voyage. Nous ne parlerons pas non plus de l'ardent désir qui grondait en son cœur et perturbait le fil de ses pensées. Car nous n'écrivons pas dans ce but. Néanmoins, il est toujours bon de savoir qu'à l'approche de ses cinquante ans, notre vieil homme sur trois pattes tient toujours la forme et qu'en dépit des illusions qu'il aime simuler quand il crapahute en taverne en claudiquant, Châtaigne n'est pas à plaindre pour ce qui est des activités conjugales. Ceci dit, revenons à nos amoureux transis. Contre sa peau alangui, Piastre perdait donc de sa verve.

Luttant en son for intérieur, il rassembla le peu qui lui restait de volonté pour repousser le moment où les corps rendraient les armes et laisseraient les cœurs s'avouer à l'horizontale la passion qui les unit pour reprendre le pourquoi de l'instant.

Pas de hmmm avec moi Charlyne. Maintenant que nous vivons ensemble, j'estime qu'il est temps d'aller au delà. D'avancer plus encore. Non je ne vous demanderais pas en mariage. Ni ne réclamerait votre fût. Vous pouvez donc desserrer les fesses, pas aujourd'hui que j'y toucherais. Non, je souhaite surtout assouvir nos mutuelles envies de découverte. Nous ouvrir l'un à l'autre davantage. Vous savez pour ma jambe, toute l'histoire qui en découle, mais peut-être avez-vous d'autres questions à ce sujet, ou sur un autre sujet. Je consens aujourd'hui à tout vous dire, sans pirouette pour l'heure qui risquerait de me claquer les coccyx. De même, je veux tout savoir de vous. C'est pourquoi, si vous êtes d'accord, Bathilde s'occupera de Napo, Tancrède de nos affaires respectives du jour, pour que nous puissions passer cette journée en tête à tête, rester couchés, ou prendre un long bain, nous promener l'après-midi, nous saouler si l'envie vous dit, et bien sur, parce qu'une journée n'est pas parfaite sans cela, pour nous adonner au plaisir et à la luxure sans retenue, à chaque fois que nous le désirerons. Qu'en dites vous ?

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