24. Stefan

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Malgré ses interrogations, Stefan prit les conseils d’Edrian au mot. Après un bref détour par ses appartements, il revint affublé d’une chasuble de coton et d’une écharpe de lin gris. Au-dessus, il avait jeté un veston de cuir, avec bottes et mitaines assorties.

Edrian lui avait donné rendez-vous aux étables. Stefan sellait sa jument tachetée quand il déboula, vissé sur son propre étalon, un pur-sang d’un blanc immaculé.

« Enfile-ça ! », héla-t-il en jetant à ses pieds un masque en peau et des lunettes de protection en cuivre.

Stefan se baissa.

« Qu’est-ce que… Je ne vais pas porter ça.

— Oh si, petit prince, sinon tu vas souffrir. »

Edrian releva son propre masque et descendit ses propres lunettes. Personne ne pouvait le reconnaitre, ainsi. Était-ce là l’objet de ces précautions ? Stefan obtempéra, non sans grogner.

« Où allons-nous ? », l’interrogea-t-il en montant en selle.

Le masque étouffait ses mots. La peau de bête lui collait aux lèvres et répandait une odeur âcre, chaude, que la lourdeur du zénith ne faisait que renforcer.

« Au quartier est, indiqua Edrian. Voir un certain Damos Faracyl.

— Ne devrions-nous pas y aller avec une escorte ?

— C’est moi ton escorte. »

Sur ce, il éperonna sa monture et s’élança dans les rues de Ciudacarmina. La jument de Stefan peinait à rattraper l’étalon d’Edrian. Il fusait en avant, soulevant dans son sillage un nuage de fumée. À grand renfort de coups de talons et après de longues minutes, Stefan parvint finalement à hisser sa monture au niveau de celle de son amant.

« Ce Damos Faracyl, qui est-il ?

— Un nouveau riche, haleta Edrian en ralentissant la cadence. Auparavant, il travaillait pour la société Darttoder et fils, en tant que mineur de pierres précieuses puis chef de chantier. Quand Darttoder est devenu Vice-Président de la Compagnie Marchande auprès de Bevriz Artos, il a décidé de spécialiser son activité dans la production énergétique et dans la construction réseaux de transport. Ce bon vieux Darttoder vendit donc ses mines de pierres précieuses aux plus offrants. Notre cher Faracyl se retrouva sans emploi. Heureusement pour lui, il avait amassé un petit fonds de commerce qu’il a utilisé pour acheter à un prix d’or la tour de Rubis à sa Grande Prêtresse…

— Tu dis qu’une Grande Prêtresse a accepté de lui céder un temple pour une bouchée de pain ?

— Il l’avait saoulée. Ou droguée, je ne sais plus. Son plan était d’acheter la tour et de la détruire, pièce par pièce, pour revendre les rubis aux plus offrants. C’est-à-dire ma mère.

— J’imagine que ça n’a pas marché, la tour est toujours là. »

Il la voyait au-dessus des toits cuivrés, rouge et plongeant vers les cieux.

« Il a trouvé un autre filon, expliqua Edrian. Et moi, ma mère a eu ses rubis, entre autres choses.

— Cela explique comment elle peut se permettre de se confectionner une robe en pierre précieuse.

— Cela explique aussi bien d’autres choses, petit prince. Faracyl est un idiot utile et ambitieux. Il mange dans la main de ma mère.

— Et pourquoi cela ?

— Sans son accord, il ne pourrait pas développer son entreprise.

— C’est une initiative privée, il n’a pas besoin de l’accord du duché, seulement d’un permis impérial…

— Épargne-moi ta théorie. Tu comprendras sur place. »

Ils arpentèrent la ville en prenant soin d’éviter les axes principaux, encombrés par la foule et les étals du marché. Le cheval d’Edrian s’aventurait dans des couloirs de plus en plus sombres, des ruelles de plus en plus étroites. Jusqu’à une cour vaseuse, où un homme pissait au coin d’une statue effondrée. L’ivrogne brailla à la vue des deux cavaliers et leur asséna un tonitruant :

« Barrez-vous, Culs-Blancs ! »

À trop éperonner sa monture, Stefan sentit de grosses gouttes de sueur s’amasser sur son front et rouler le long de sa colonne. Le masque l’étouffait, les lunettes lui pressaient les orbites, ses mains collaient. L’envie le démangea de médire Edrian et ses injonctions. Il mourrait de chaud.

Après une longue chevauchée, ils déboulèrent sur la place que dominait la tour de Rubis. Elle était vaste mais déserte. Exemptée de tout commerce, elle n’accueillait que des mendiants et des soldats. La main au fusil, ces derniers veillaient de loin sur les prêcheurs, tout de bleu ciels vêtus, qui se prosternaient en pleurs au pieds des marches conduisant à la tour.

« Sacrilège, Déesse ! Pardonne tes enfants et leur ignorance. Blasphème, Déesse ! Rends-nous notre temple. »

Edrian les ignora et démonta, à quelques pas à peine de leurs esbroufes spirituelles. Un garde s’empressa d’harnacher l’étalon blanc et de le conduire à part. Stefan, lui, était trop occupé à lever les yeux pour remarquer que sa monture subissait un traitement similaire.

Perchée sur son coteau graveleux, la tour de Rubis les dominait, aussi large que trois pâtés de maison et aussi haute que les cieux eux-mêmes. Les Arallois y voyaient un temple, Stefan une sorte de gros morceau de verre vaguement rougi au pied duquel des grues et des machines à vapeur donnaient un concert de grincements. Des ouvriers martelaient la paroi de la tour. Des ouvriers qui chantaient. Stefan frissonna. Il aurait volontiers chanté, lui-aussi.

Malgré la peau de buffle qui protégeait son nez et sa bouche, le Prince humait la fumée des particules fines. Les rares parcelles de sa peau exposée le démangeaient. Trop orgueilleux pour l’admettre, il bénit les lunettes qui défendaient ses yeux fragiles de ces fumées toxiques.

Escorté de son protecteur, il escalada les marches qui menaient aux portes de la tour. Des bas-reliefs sculptés dans la façade luisante de la bâtisse les encadraient. Stefan reconnut ce fameux Perihite, le démon sur toutes les lèvres des natifs, un spectre sans visage aux longs cheveux informes et aux membres démesurés. J’espère que ce gars-là est de repos aujourd’hui, se dit le Prince en frappant le battant de bronze.

Un homme de Faracyl apparut aussitôt dans l’encadrement, un molosse démesuré au crâne barricadé sous une mâchoire de ferrailles et d’écrous. Sans un mot, il les détailla, un moment et referma la porte. Stefan n’eut pas le temps de railler Edrian que, déjà, la sentinelle rouvrait la porte et les invita à le suivre d’un grognement.

Le Prince commit l’erreur de regarder au centre de la chapelle. Il se sentit son estomac lui remonter dans la gorge, aussitôt. Là où se devait se trouver l’autel de Berenessa, s’ouvraient les portes de l’enfer ; un gouffre immense, large comme la place centrale de Ciudacarmina, au fond si lointain qu’il en était plongé dans l’obscurité. Un réseau d’échafaudages et de trains miniers aménageait ses pentes escarpées. Dans cette ruche fumante, des abeilles de muscles et de masques de fer butinaient rubis et métaux noirâtres depuis un ascenseur instable. Perchée au bord du trou, cœur et balance dans les mains, la statue de Berenessa lorgnait le vide dévorant sa cathédrale rouge.

« Qu’est-ce qui se passe ici ? murmura Stefan d’une voix étouffée.

— J’imagine que tu comprends maintenant pourquoi Faracyl a besoin de l’accord du duché. Une erreur d’opération, une collision de charriots malheureuse et boum, la ville de ma tante s’effondre sur elle-même. » Il pressa le pas. « Et nous, avec elle.

— Tout cela pour quelques rubis ? Et le service d’un nouveau riche ? »

Edrian ne l’écoutait plus.

Le mineur les conduisit vers un cabanon de bois, où patientait un homme enveloppé sous un châle de résille. L’homme se tourna vers eux. Sa cinquantaine d’années apparente burinait ses traits émaciés. Ses cheveux blonds dégarnis et parsemés de cendre étaient plaqués en arrière et un étrange collier de plomb lui ceignait la gorge.

« Dire que j’ai ri au nez de mon employé quand il m’a annoncé que le fils de l’Empereur était à la porte. » Stefan se raidit. Le timbre métallique de l’homme crissa sur sa colonne comme des ongles sur un tableau. « Vous êtes le premier de votre espèce à venir, Monsieur Pereterra.

— De mon espèce ? »

Le masque étouffait ses mots et ses pensées. Avec un frisson, Stefan remarqua que son Faracyl n’en portait pas.

« Les prétendants au trône impérial, explicita ce dernier. J’imagine que les autres préfèrent torcher le cul de la Compagnie Marchande d’Artos, des Socialistes ou même des grandes Maisons nobles… Enfin celles qui n’ont pas encore de champions dans ces élections, évidemment. »

Ses larges babines bleuâtres formaient un sourire de batracien. C’était un être horrible. Stefan aurait volontiers préféré qu’il se pare d’une muselière de fer, comme ses colosses d’employés aux muscles saillants. Ses yeux vilains se rivèrent sur Edrian.

« Oooooh, mais je vous vois en bonne compagnie. Monsieur Incarnat, quel plaisir de vous voir, comment va votre mère ? »

Ed haussa les épaules.

« Bien, pour l’instant.

— D’ailleurs, elle vous passe le bonjour, renchérit Stefan.

— C’est bien aimable à elle, minauda Faracyl. Vous lui transmettre mes meilleures amitiés. Cela fait un moment que je ne l’ai pas vu. Je commençais à croire que la Maison Pereterra m’avait oublié.

— Le clan impérial n’oublie ni ses ennemis ni ses amis, ne vous inquiétez pas, Damos.

— J’espère vraiment que vous dites vrai, Mon Prince. » Stefan sentit les yeux plissés du petit homme le passer au crible. « Vous avez sûrement une bonne raison de venir, ici, n’est-ce-pas ?

— Je voulais voir votre mine de mes propres yeux.

— Contemplez, donc. » Faracyl désigna la mine et ses martellements rauques, ses ordres braillés, ses miettes de charbon dans l’air. Faracyl ravala un grognement de fierté. « Les Natifs ont été idiots de ne pas exploiter ce filon. Cette tour de Rubis est assise sur une vraie mine de rubis... et pas que ! Plus nous creusons, plus de nouveaux trésors s’ouvrent à nous.

— Et ce n’est pas dangereux ? De creuser et creuser encore à quelques kilomètres à peine du centre-ville ?

— Toute entreprise est dangereuse, Prince. Un prétendant au trône impérial doit sûrement le comprendre.

— Oui, mais l’échec de mon entreprise ne risque pas de faire s’effondrer tout Ciudacarmina. » Il sourit. « Elle risque simplement de faire s’effondrer la vôtre.

— La mienne ?

— Si la mauvaise personne devenait Empereur, vous perdriez tout du jour au lendemain. Votre mine d’abord, puis votre argent, votre prestige, les chances de vous reconstruire…

— Non, non, non, je bénéficie de la protection du duché…

— Vous croyez vraiment que Meredys Incarnat, née Pereterra, demeurera à la tête du duché de Carmesi si ma famille venait à perdre les élections ? » Stefan bombait le torse. Faracyl, lui, ce ratatinait comme un mulot. « C’est l’Empereur qui choisit les ducs, les ducs qui choisissent les comtes, les comtes les barons. Ce ne sont pas des titres hérités ou accordés pour l’éternité. Artos, Harda, Luter, Manther, Cardinal, s’ils l’emportent, ils voudront nous évincer et nos alliés avec nous. D’autant plus que, l’on m’a dit, vous n’êtes déjà pas un grand ami de Darttoder et, de fait, de la Compagnie Marchande. Or, vous l’avez dit vous-même, tout le monde bouffe dans la main de Bevriz Artos et de sa maudite caste de barons, d’entrepreneurs et de contrebandiers. »

« Tout le monde. Sauf moi. »

Stefan ne pouvait voir le regard de son amant derrière ses lunettes de protection, mais il jura qu’il l’observait avec fierté. Faracyl, lui, grattait son menton duveteux.

« C’est de l’argent que vous voulez ? Pour financer votre campagne, c’est cela ? N’êtes-vous pas déjà assez riche ?

— Jamais assez. Contre une garanti de survie de votre entreprise, je souhaite dix pourcents de vos bénéfices mensuels, jusqu’aux élections.

— C’est ridicule, je cède déjà la moitié de ce montant en rubis à votre tante, gratuitement. Et si c’est une fermeture que vous promettez en cas de défaite, tant pis ! J’ai accumulé assez pour partir à la retraite.

— Car vous croyez que Sylvo Darttoder vous laissera partir tranquillement sur une île déserte ? Vous êtes bien peu alerte des méthodes de la Compagnie. Le baron Niuë, cela vous parle ? »

Faracyl agita la tête.

« Niuë était un Arallois, un Araphien pour être exact. Il gérait l’extraction de pétrole de la maison Venator pour le compte de l’Empire, comme le traité de 1884 l’entendait. Il a refusé de s’affilier aux entreprises consolidées de la Compagnie et a préféré se tourner vers un concurrent de Darttoder… Il a disparu. Son corps a été extrait, quelques mois plus tard, d’un puit qu’il contrôlait. » Stefan s’avança. Faracyl recula. « C’est au fond de cette mine que la Compagnie vous jettera. Ils ne feront pas une croix sur votre entreprise et ne prendront pas le risque de vous laisser flâner quelque part. Je n’ai même pas à vous le jurer, vous savez que c’est la vérité. Aussi, je vous le demande, qu’avez-vous à offrir à la maison Pereterra ? »

Une nouvelle fois, Faracyl se gratta le menton. Stefan en profita pour reprendre son souffle. Parler autant avec ce masque et parmi ce brouhaha incessant de pioche, d’ascenseur crissant et d’ordres braillés lui sciait la tête.

« Que vous a dit votre tante sur notre engagement, exactement ?

— Elle a mentionné le Projet Raldda », intervint soudainement Edrian.

Faracyl se figea. Stefan jeta un coup d’œil furtif vers son amant. Il agitait la tête, l’air grave. Dans quoi l’avait-il embarqué ?

« Le Projet Raldda, murmura Faracyl. Elle m’en a parlé également. » Il faisait les cent pas. « Je crois, Prince, que l’idéal est encore que je vous le montre, ce que j’ai à offrir à la maison Pereterra. »

Comme pour répondre à sa proposition, l’ascenseur brinqueballant s’arrêta à leur niveau. Stefan le regarda tanguer avec une moue inquiète. Faracyl lui rendit un sourire narquois.

« Après vous. Votre directeur de campagne peut venir aussi, si cela le chante. Après tout, c’est un Incarnat. »

Directeur de campagne, songea Stefan. Edrian ne semblait pas avoir relevé.

Les mineurs casqués déchargèrent des bacs de pierres rougeoyantes et de métaux dont Stefan ignorait la composition. Chaque fois qu’un colosse débarquait, l’ascenseur se balançait de plus belle. La structure avait l’air instable : seules quatre chaînes et un système complexe de rouages et de poulies assuraient son bon fonctionnement.

« Suis-je obligé de monter là-dedans ? s’enquit Stefan en cachant son appréhension. Il n’y a pas d’escaliers dans la roche ou…

— Vous comprendrez en bas, Prince. »

Son cœur se soulevait tandis qu’ils descendaient, lentement, vers les entrailles de la terre. La cage de ferraille tremblait dangereusement. Pire encore, elle ne proposait rien pour s’accrocher. Les murs qu’ils dépassaient luisaient d’éclats rouges et noirs. Suspendus à des cordes, des mineurs armés de pioche délogeaient les pierres luminescentes, puis les jetaient dans leurs paniers dorsaux bardés d’acier.

« Ils sont courageux, constata Stefan pour faire la conversation.

— Pauvres, surtout »

Faracyl n’oscillait pas d’un pouce.

Quand Stefan posa son pied sur la terre ferme, son esprit tanguait encore. Il aurait voulu remonter de suite, quitter ce tour en ruine et son magnat égocentrique pour mettre un terme à cette enquête idiote sur Meredys. À quoi bon, maintenant ? Il avait dégringolé le gouffre jusqu’aux fins fonds de l’univers. D’en bas, la mine se perdait dans la pénombre. Autant continuer et découvrir ce que sa tante cachait, désormais.

« Moi qui croyais que votre tante était dure en affaire, grommela Faracyl.

— Vous devriez vous méfier d’elle. Elle est aussi opportuniste qu’une catin atteinte de chaude-pisse. »

Edrian lui assena un coup dans les côtes que Faracyl ne remarqua pas.

« Moi aussi, mon prince. Moi aussi. »

Creusés dans la terre, les boyaux étaient faiblement éclairés. Un réseau de fils conducteurs et d’ampoules s’entortillait au plafond, greffé à la va-vite entre les stalagmites de pierre. Bientôt, la roche au mur devint une pierre lisse et d’un blanc cassé, comme strié de lisérés noirs. Stefan fronça les sourcils. Du marbre, ici ? À cette profondeur ? Ce qu’il découvrait dépassait les simples manigances d’une duchesse obsédée par les nuances de rouge.

Le tunnel débouchait sur une vaste grotte, toute en hauteur. Un escalier douillet conduisait à un porche en colonnade. Le bâtiment semblait brûler ; des brasiers crépitaient à son sommet, faisant danser les ombres du prince et de ses compagnons à leur approche.

« Pas trop près. » Faracyl s’accroupit sous une stalagmite et somma à Stefan de faire de même. « Il ne faut pas que les gardes nous voient.

— Des gardes ?

— Oui, des gardes. Nous sommes tombés sur ce bâtiment en creusant, il y a une douzaine d’années. Il y a d’autres entrées mais ce sont mes mineurs qui ont dégagé la première. Nous ignorons à quoi servait cette bâtisse mais votre tante lui a découvert une utilité.

— Laquelle ?

— Elle n’a pas voulu me dire, mais j’ai eu quelques renseignements fortuits. C’est un institut de recherche doublé d’une prison.

— Pour qui ? »

Faracyl lui offrit un autre de ses sourires jaunâtres.

« Avez-vous entendu parler du Sicaire, Prince ?

— Comme tout le monde. »

Le Sicaire était le gourou de l’un de ces groupuscules religieux violents qui sévissait, dans les campagnes de Carmesi et que les gazettes adoraient dépeindre en première page. L’homme se disait mystique, prétendument doté de pouvoirs occultes, et s’autorisait à tuer des Impériaux par dizaines après leur avoir administré le Premier Verre. Meredys Incarnat l’avait fait arrêter, un mois plus tôt. Depuis, ses fidèles avaient kidnappé des Impériaux, en représailles.

« Eh bien, si l’envie vous prend, vous n’avez qu’à escalader ces marches et le demander. C’est là que votre tante le détient, lui et ses gens. Ainsi qu’une poignée d’autres dévots de cette religion bizarre, sorcières, prêtresses ou qu’en sais-je. » Stefan n’en croyait pas ses oreilles. Un asile pour les mystiques et autres Arallois abrutis par des générations et générations de rumeurs, de prétendu rituel et de foi en des entités paranormales. « Et il y a aussi les projets de recherche, comme je vous l’ai dit. Mais ça, c’est hautement secret. Je n’ai pu découvrir ce qui en retournait, même dans mes rêves les plus fous. »

« C’est ma tante qui instigué toute cette mascarade ?

— Votre tante, votre père, ses ministres, ses services secrets. Et même une société privée. Vous pouvez lire. SIR, les Services Impériaux Raldda. Ils sont tous dans le même bateau. Celui dans lequel vous embarquerez si vous gagnez ces saletés d’élections. J’espère que vous comprenez maintenant, Prince. Moi aussi, j’ai de quoi détruire votre réputation. C’est à moi de vous proposer un marché.

« Soyez élu et permettez-moi de poursuivre mon affaire, en paix. Vous pourrez continuer de séquestrer des Arallois en paix dans votre institut.

« Perdez et couvrez-moi d’or pour compenser la perte de mon entreprise. Il y aura alors un malheureux accident dans la mine, une explosion, un coup de grisou. Boum ! L’entrée s’effondre et vos secrets sont scellés à jamais.

« Échouez à réaliser ces deux points et je n’aurais rien à cacher à votre successeur ou à la presse. Alors ? »

Sous son masque, Stefan sourit. Il connaissait les petits êtres comme Faracyl, obnubilés par l’idée de connaitre leur étincelle de gloire, au moins une fois durant leur misérable existence.

« Marché conclu. Mais permettez-moi d’ajouter une ligne dans notre contrat. » Damos Faracyl leva un sourcil inquisiteur. Stefan se pencha vers lui. « Je souhaiterais emprunter votre ascenseur une fois. »

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