XXVII. Emportée par la tuberculose

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En même temps que la découverte des lettres de Marius, un nouvel élément est venu compléter notre connaissance de l’histoire : une anecdote rapportée par Janine. Cependant le mot anecdote paraît faible, nous parlerons plutôt d’un témoignage de seconde main. Il est d’usage d’utiliser ce terme pour désigner un événement rapporté par quelqu’un de fiable.

Voici, à la lumière de ces nouveaux éléments, ce que l’on sait désormais sur la fin prématurée de l’Effacée.

Quand Marius écrivait à Isabelle, souvent il lui demandait de prendre soin d’elle, avec moultes formules de bienveillance. En fait, Isabelle était rongée par une maladie qui allait lui être fatale : la tuberculose. Le phase latente de cette maladie fait qu'elle peut couver des mois, voire des années avant de se déclarer. La tuberculose en phase active est contagieuse. Fatigue, toux persistante accompagnée d’épais crachats, sueurs nocturnes et énormes ganglions en sont les principaux symptômes.

L’année 1920, on comprend par les lettres de Marius que la santé d’Isabelle se détériore. On peut supposer qu’Isabelle, en parallèle de ce lien épistolaire, donnait aussi des nouvelles à sa famille. Peut-être leur a-t-elle demandé si elle pouvait rentrer au pays ? Ou peut-être que la famille bourgeoise, chez qui elle travaillait, a averti les parents Massé de l’état d’Isabelle ? Peut-être que ses parents ont envoyé Gabrielle chercher sa sœur ? Peut-être que ce sont les fiançailles de Gabrielle avec l’Américain qui ont provoqué le retour d’Isabelle ?

En tout cas, elle est rentrée à Torcy sans doute dès le mois de mai 1920, déjà affaiblie par la maladie.

Sans que l’on puisse connaître en détail la fin de sa vie, un témoignage singulier est parvenu jusqu’à notre époque. Il a été rapporté par Janine, la fille de Gabrielle, qui le tenait d’un garçon de ferme de Torcy. « Cette fenêtre, c’est par cette fenêtre que je passais la nourriture à Isabelle, la fenêtre de la chambre du bout. »

La chambre du bout, c’est la petite chambre qui se trouve tout au bout de la ferme de Torcy. Ce sera plus tard la chambre de Marie Domino, quand elle vivra avec Marcelle et Célestin, le Tintin et la Tintine. On voit encore cette chambre aujourd’hui, elle donne sur la rue principale, juste à droite de l’entrée.

La pièce a effectivement une fenêtre qui donne sur la cour. C’est par cette fenêtre que le garçon de ferme aurait donné à manger à la malade. Dès son retour, avec un tel diagnostic, il fallait qu’Isabelle reste à l'isolement. La tuberculose exigeait que nul n'entre en contact avec la malade.

Isabelle n’est donc pas morte dans l’isolement le plus total. Si isolement il y a eu, il fut causé par la maladie. On est en droit de penser que ses proches se sont occupés d’elle jusqu’à la fin. Isabelle a dû recevoir les attentions de sa mère, Marie, de ses sœurs, de son père et même de son Petit Jean. La famille Massé a dû faire au mieux pour accompagner l'une des leurs durant ses derniers jours.

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