Fred s’était absenté pour retrouver Sophie et Clément à l’entrée du service de maternité.

 Seule, allongée sur le lit, Anouk s’imaginait avec son bébé dans les bras. Une contraction la ramena à la réalité, et lorsque la sage-femme lui proposa de rompre la poche des eaux pour accélérer le travail, elle accepta.

 Immobile, Anouk vit Fred revenir avec la valise.

 Tout guilleret, il lâcha :

— C’est bon ! On a tout ce qu’il faut ! Maintenant, tu peux pondre le marmot !

 Anouk écarquilla ses yeux, puis faussement fâchée, elle lança :

— Hey ! Je ne suis pas une poule !

 Les contractions devenaient plus douloureuses. À chaque fois, Anouk grimaçait, grognait.

 Face à la souffrance de sa bien-aimée, Fred était désemparé. En lui tenant la main, d’un ton bienveillant, il déclara :

— Chérie, tu as le droit de demander la péridurale !

— Arrête avec ça ! On en a déjà parlé ! J’y arriverai sans.

***

— Allez-y ! Poussez fort, fort, fort !

 Cuisses écartées, en sueur, Anouk écoutait attentivement la sage-femme. Elle avait envie d’en finir au plus vite.

— Allez-y ! Encore, encore, encore. Très bien, le plus longtemps possible.

 Poussée exemplaire, descente remarquable du bébé, Fred était impressionné.

— Reprenez de l’air et recommencez tout de suite.

La jeune femme hurla, puis elle inspira profondément avant de bloquer sa respiration.

— Allez-y ! Très bien ! Il est presque là !

— Ne poussez plus !

 Anouk était exténuée, des pleurs retentirent, et lorsque Fred coupa le cordon, elle pleura de joie.

 En lui présentant son bébé, d’une voix douce, la sage-femme annonça :

— C’est un garçon ! Félicitations !

 Elle l’enlaça tendrement, et bombarda son petit crâne chauve de bisous.

 Heureux, Fred embrassa sa femme, puis il contempla son fils tout potelé.

 Il était beau. D’un coup, surpris, il s’exclama :

— Chérie ! Regarde sa nuque. Il a une tache de naissance en forme de canard !