Jour 25 : Bateau avec Oka Sayo

2 minutes de lecture

Assise à la poupe du bateau de croisière, Oka profitait des légers embruns qu'elle pouvait capter. Son regard était tourné vers l'est. En direction de son Japon natal. Son visage rond n'affichait rien d'autre d'une paix intérieure, tandis que son cœur battait la chamade. Jamais elle n'aurait cru un jour voyager si loin de sa terre d'origine. Après tout, elle n'était qu'une simple geisha au service d'un dragon oriental. Sa vie n'était qu'une succession de jour dans le but d'alléger la fatigue et l'ennuie de son maître lorsqu'il rentrait chez lui. Jamais elle n'aurait cru possible un jour qu'elle puisse sortir de ses appartements.


Et pourtant, elle était là, à sentir son visage fouetté par le vent.


Calmement et sans embêter personne, la jeune femme caressait distraitement la bague surmonté d'un cristal couleur ambre. Cette bague, c'était son artefact. Le contrôleur de magie qui lui donnait une apparence pratiquement humaine ainsi que deux jambes fragiles qui peinaient toujours à soutenir son poids et celle du lourd kimono qu'elle portait en toutes circonstances.


Profitant de sa solitude, elle se laissait aller à la contemplation de l'eau. Cette immense étendue d'eau salée qu'elle voyait pour la première fois. C'était si beau et apaisant. Lorsqu'elle fermait les yeux, elle s'imaginait pouvoir toucher l'eau, pouvoir même la gouter, pouvoir plonger dans ses profondeurs, laisser fouetter sa queue de sirène pour se dégourdir les nageoires… Elle se demandait ce qu'aurait comme effets sur elle l'eau de mer dans ses branchies… Est-ce que cela serait douloureux ? Cela picoterait-t-il ? Lui donnerait le tournis ? Elle n'en n'avait aucune idée et pourtant le découvrir ne lui faisait pas peur.


Elle n'était pas malheureuse chez son maître, la plus part du temps, lorsqu'il s'absentait, elle avait un bassin pour elle toute seule où elle pouvait se détendre et vivre sans son artefact… Là, elle le rejoignait en raison d'une prolongation de son voyage d'affaire. Bientôt, elle découvrirait l'Italie et tout ce qui allait avec. Secrètement, la sirène espérait pouvoir contempler la mer tous les jours, se serait son petit paradis…


Bien entendu, elle gardait son rêve pour elle, taisant ses désirs derrière son air serein et calme, les mains posées sur ses cuisses, laissant le bateau voguer à travers les flots, la guidant loin de ses habitudes.

Annotations

Vous aimez lire Am@nda ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0