Jour 16 : Gras avec Ëlébarël Az Arp'ferryn

2 minutes de lecture

Cela ne faisait que quelques années qu'Ëlébraël était l'ambassadeur de la communauté Elphyque de Fontainebleau. Le plus jeune ambassadeur elphe envoyé à l'étranger à ce jour. Le jeune elphe ne s'était toujours pas habitué au faste, au luxe et à toute la modernité de cette nouvelle Rome. Les forêts sombres et désorganisées françaises lui manquaient et parfois, il se sentait perdu dans la perpendicularité des rues, tout comme la régularité de l'architecture et leurs constructions de pierres. Cela pouvait être considéré comme beau, mais pour une personne ayant grandi et vécu dans les forêts, les palais-arbres illuminés par les élémentaires de lumière… C'était un monde bien triste qui manquait cruellement de vie.

El' n'était pas triste ou dégouté pour autant. Après tout, il était très fier de représenter son peuple dans cette capitale hétéroclite. Il était également la voix et le défenseur des elphes dans ce pays le plus novateur d'Europe voir du monde entier.

Mais là tout de suite, il n'en pouvait plus.

C'était la troisième fois de la semaine qu'il se retrouvait dans cette situation terriblement délicate. Un énième diner en présence de nombreux autres ambassadeurs… A sa droite, l'ambassadeur du japon, un kitsune aux deux moustaches si longues et bien dessinée qu'elle ressemblaient à deux mèches de cheveux noires descendant jusque sous la table. A sa gauche, une banshee à la chevelure rousse, ambassadrice d'Irlande. Le dialogue aurait été des plus compliqué si chacun n'avait parlé que sa langue natale. Ëlébraël aimait beaucoup la langue italienne, même s'il se plaisait à dire être un amoureux de la langue de Molière.

Néanmoins, les petits préjugés avaient du mal à se faire oublier, et l'elphe ne pouvait faire autrement que de les entretenir. A chaque service, il devait refuser les assiettes qu'on lui présentait. Elles étaient toutes remplies de plats de pâtes en sauce et de pizza ! La seul chose qu'il put avaler sans trop faire de grimace, se fut une ratatouille sans parmesan et un gaspacho de tomate.

Le pire fut sûrement de dessert, si une simple tarte aux cerises lui aurait convenus, voilà que le service découpaient devant leur table une pièce montée faite de chou farcie débordant de crème pâtissière dont le sucre se sentait à plein nez, sans parler de la nougatine ruisselante de caramel encore liquide et à moitié trempé dans le chocolat.

Tout ce sucre, ce gras… Rien que de le voir et de le sentir offrait une désagréable nausée à la créature qui pouvait vivre deux fois plus longtemps qu'un humain en se contentant d'eau fraiche et de quelques baies par jour…

Trop obnubilé dans la contemplation de l'horrible dessert, la créature n'avait même pas remarqué qu'on avait glissé devant lui une assiette composé que trois choux et d'éclat de nougatine gourmande et chocolatée… Pauvre amandes… elles auraient été si bonnes à l'état naturel, loin de tout ce caramel dur !

Soudain, l'odeur monta à ses narines et son cœur se souleva, le surprenant. Trop de calorie dans cette assiette pour que son estomac puisse le vivre correctement.

Elégamment, et faisant de son mieux pour ne rien montré de son indisposition, l'elphe s'excusa discrètement et poliment après de ses compères, s'esquivant ainsi de la table pour aller prendre l'air… Un air bien évidemment pollué par circulation et la vie au centre de la capitale, mais au moins la crème pâtissière ne boucherait pas ses artères aujourd'hui !

Annotations

Vous aimez lire Am@nda ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0