Un endroit baigné de lumière

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L’endroit était baigné de lumière, l’onde de l’eau miroitait doucement de mille éclats différents. La nature vivait sans peine, les feuilles émeraude des arbres entamaient le délicieux chant de l’été. L’odeur des plantes couvées par la rosée matinale offre une fragrance qui enchante les oiseaux du ciel, la beauté règne simplement, délicatement. L’air tourbillonne, heureuse, invite les pétales des fleurs à la rejoindre dans sa valse incertaine.

J’aime cet endroit, où la paix repose, où je me sens chez moi. Mes longs cheveux noirs dorment sur l’herbe humide, mon visage encore ensommeillé est exposé aux doux rayons du soleil. Je me lève tranquillement, pour me rapprocher de l’eau. Mes jambes blanches s’y glissent lentement, j’aperçois mon reflet à la surface, mes yeux d’un violet pâle cerclés de la même teinte foncée et mes cheveux peints par la nuit, imitant les vagues de la mer lointaine. Je trempe mon corps exposé pour le purifier, le laver, le consoler de l’avoir arraché au sommeil.

C’est ici que je vis depuis quelques temps, arrachée à mon ancienne vie, isolée, loin de tout. L’eau me tiraille encore un peu, une douleur moins vive accable mon dos, je peux distinguer l’une des deux cicatrices encore vermeille, et l’autre en me positionnant autrement. L’ondulation de l’eau les rends encore plus pénible à voir, je réussie à les nettoyer légèrement. Je repense encore à mes jolies ailes, ressemblant à celles des libellules, où toutes les couleurs du monde venaient s’y réfugier, avant que je n’en sois dépouillée. Elles étaient la prolongation de mon corps, des amies. Leur présence me manque tout autant que l’exploration du ciel, pouvoir embrasser une étoile, converser avec la lune, caresser un nuage.

Maintenant, c’est différent. Je garde les bois qui m’entourent, prenant soins de ses habitants. Il me faut rester loin des humains, auxquels j’apportais mon aide jadis. Plus jamais je ne dois m’en approcher, pour ma survie.

Le maître du village qui m’avait acceptée avait nourrit des sentiments pour moi, mais ils n’étaient pas réciproque. Il était riche, influent et possessif, me voulant comme sa chose, car je pouvais voler. Son amour et sa haine ont grandit tant qu’il jalousait le moindre homme m’approchant au village, il finit par faire mûrir une haine viscérale chez les villageois envers moi car je souillais leurs âmes de ma présence occulte.

Un soir, ils m’attachèrent à un poteau de bois, nue. Ils mirent le feu à mes ailes et en arrachèrent les restes de mon dos. Une fois leur vengeance achevée, ils me détachèrent, abandonnant mon corps dans la boue et les cendres de mes défuntes ailes, mon dos saignait abondamment, je n’avais plus la force de bouger.

Mais une habitante n’avait jamais cessé de croire en moi, elle était d’une bonté magnifique, comme une mère. Elle me porta jusqu'à sa charrette et m’amena dans ces bois, pour que j’y vive en sécurité.

Me voici maintenant seule avec cet endroit baigné de lumière, je vais sortir de l’eau et aller cueillir des plantes pour préparer un onguent. Merci de m’avoir tenu compagnie, à bientôt.

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