Le Prince paré de sa cape de ténèbres

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 Je vais vous conter l’histoire d’un Prince qui avait tout pour lui, mais qui ne pensait posséder rien. Ce Prince était beau, il faisait tourner toutes les têtes sur son passage. Il était également doté d’une sagesse remarquable et un fin orateur, ce qui le rendait agréable à l’écoute.

 Beaucoup de femmes à ses pieds, il avait goûté à chacune d’entre elles puis les avaient laissées, sans regret.

 Mais ce magnifique Prince ne faisait plus confiance à la gente féminine. Trompé et trahit par des femmes auquel il aurait tout donné, brisé par leurs malveillances. Elles lui avaient prit son cœur, détruit son âme. Meurtri, il avait alors prit goût à la manipulation, usant de ses charmes pour envoûter les femmes, sans jamais s’attacher mais sachant se détacher au moment opportun, créant ainsi une douleur sublime chez sa proie.

 Jamais plus son cœur sera offert en pâture à l’amour. Personne ne le fera plus jamais souffrir.

 Dans une cape de ténèbres incomprises il cachait son mal. Une armure contre le bonheur qui lui inspirait de la crainte dorénavant. Bien conscient que derrière celui-ci, se cachait le malheur. Le bonheur demeurait pour lui un signe de faiblesse, il le rejetait avec vigueur. La souffrance muette semblait plus préférable à une joie éphémère qui le laisserai avec une âme en miettes. Ce prince avançait maintenant seul dans l’obscurité.

 Il jouait avec ses admiratrices et manipulait son entourage comme des marionnettes dont il savait tirer les fils. Cela l’amusait, se délecter de la naïveté de ses pairs, mais au fond, il n’en restait pas moins profondément seul.

 Si le bonheur lui offrait une fleur, il la piétinait, resserrant les pans de sa cape d’avantage. Il ne voulait plus de cette illusion néfaste, la bêtise de vouloir être heureux.

 Il savait que c’était une erreur.

 C’est là que j’arrivais. Ne le connaissant qu’aux travers de rumeurs, l’ayant déjà vu lors de soirées ou de bals. Une foule de femmes se pressaient contre lui où qu’il aille. Cette attitude de poule qu’avaient ses courtisanes me paraissait absurde, mais drôle à observer. Je plaignais ce pauvre homme, assumer sa beauté pouvait être difficile parfois, c’est pour cela que je n’avais jamais voulut l’approcher.

 S’il pouvait se débarrasser au moins de l’une de ces filles, je suis sûre que ça le soulagerait beaucoup, alors je n’allais pas venir l’importuner.

 Mais un soir, prenant l’air durant un évènement mondain, je l’aperçu. Il était seul, abattu. Je me risquais à aller à sa rencontre, pour lui demander si tout allait bien, rechignant un peu à devoir l’aider si l’alcool dominait sa personne. Fort heureusement il se portait comme un charme. Nous avions commencé un échange nocturne, beaucoup de similitudes nous rapprochaient, il fût ravi de cette conversation.

 Je tissais un lien avec lui rapidement, comme les rumeurs le prétendaient, il m’avait charmée.

 Un jour, il me mit en garde. La relation que nous étions en train de fortifier au fil des semaines le terrifiait. Il désirait détruire tout cela sous mes yeux pour ne pas avoir à souffrir, il voulait en finir. Je la vis alors, cette cape qui l’entourait de ses ténèbres, cruelle et froide. L’amour que je portais à ce prince brisé, me poussait à vouloir l’épauler.

 « Détruis tout, je ne t’abandonnerai pas. »

 Il était parti, ma promesse tenait toujours.

 J’étais amoureuse de lui, dans son entièreté, de cette cape qui le protégeait de l’amour, de sa douleur passée qui faisait de lui un être unique. Je voulais voir les ténèbres qu’il possédait et non la lumière qu’il aurait pu me montrer sans elle. Je voulais qu’il me fasse une place auprès de lui, qu’il nous enferme tout les deux dans le noir.

 Soigner son cœur pour lui donner une seconde chance aurait été merveilleux, mais il avait choisit qui il était : un prince paré de sa cape de ténèbres.

 Jamais il ne me laissait entrer dans son obscurité. Il endurait cela seul.

 C’était avec acharnement que je créais un passage pour le rejoindre. Il m’aimait. Malgré cela, il avait scellé cette faille. J’avais échoué.

 Le Prince s’abandonnait aux ténèbres, bien enfermé sans sa cape. A jamais solitaire, à jamais privé de lumière.

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