Ode à la rage

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— NE REMETS JAMAIS LES PIEDS DANS MON ÉTABLISSEMENT, BARDE !

— COMME SI J’ALLAIS AVOIR ENVIE DE REVOIR TA FACE DE….

Eli n’a pas le temps de finir sa réplique qu’on lui claque la porte au nez, le coupant dans son envolée lyrique. Oh bordel, tu vas voir de quel bois je me chauffe ! Il envoie rageusement son pied dans le battant :

— ESPÈCE DE POIREAU STUPIDE !

Pendant qu’il maugréé contre les aubergistes des Terres Centrales qui ont la politesse d’une étagère, le musicien se dirige vers l’enclos aux cochons. Les bestioles roses sont déjà en train de renifler son luth couvert de boue.

— Hé ! Pas touche, siffle-t-il, en gesticulant devant les animaux. Ne soyez pas aussi bêtes que votre maître.

Ni une, ni deux, Eli rafle son précieux instrument au groin des porcs avant de les flatter gentiment :

— C’est bien, tout doux. Vous êtes gentils et vraiment sous-estimés.

Tout en souplesse, le barde bondit au-dessus de la clôture avant de se tourner vers la bicoque dont on venait de le jeter :

— Mais vous au moins, mes chers amis, crache-t-il en s’adressant aux mammifères, vous savez reconnaître LE TALENT QUAND VOUS LE VOYEZ !

Pas de réponse. La porte de l’auberge reste obstinément close. Eli tire la langue, comme si ses ex-spectateurs pouvaient le voir. Quels rustres ! Sa besace récupérée dans la mangeoire, il lâche un reniflement vexé avant de tourner les talons. Gneuh, gneuh… On comprend rien à ta chanson, gnia gnia gnia. Les poings du garçon se serrent :

— J’y peux rien si vous avez le cerveau d’une pâte à tarte ! crache-t-il en shootant dans un caillou.

Il a mal jaugé la taille de la pierre. Il a mal calculé la force de l’impact. Son pied s’écrase contre le galet et il lâche l’un de ces jurons qui aurait fait rougir pas mal de ces dames. D’ailleurs, on le regarde d’un air circonspect lorsqu’il se met à sautiller sur place en tenant ses doigts de pieds endoloris. Faut croire que dans la somptueuse ville d’Ash, on n’a pas le droit d’insulter les rocs perfides.

Eli en a marre. Ras le bol de cette cité à la noix. C’est quoi le problème de cette région avec ses mélodies ? Comment peut-on être aussi fermé à l’idée qu’une relation amoureuse puisse comporter trois personnes ou que l’on puisse mettre du temps à se relever d’un traumatisme ? Il n’y a qu’une seule réponse à cette question : ces gens-là doivent avoir de la salade à la place des neurones. L’artiste lève les yeux au ciel. Le désert du Métal, le festival de la Province de la Terre… Au final, c’était pas si mal.

Alors qu’il erre dans les rues, sa frustration lui donnant l’énergie de faire claquer ses pas sur les pavés, le jeune homme fait glisser son luth sur son torse. Des infâmes résidus de boue maculent encore l’instrument, ce qui fait grincer les dents de son propriétaire. Ce dernier se met à frotter vigoureusement, sans se préoccuper des exclamations outrées des passants qu’il bouscule. Pff. Ils n’ont qu’à se pousser. À un moment, ses doigts font involontairement vibrer les cordes de son précieux objet. Son envie d’hurler sur tout le monde résonne avec l’un des parchemins au fond de sa besace. Les mots tracés par sa plume se détachent du papier avant de s’illuminer d’une lueur orangée.

Eli continue son chemin à travers la ville la plus peuplée du Continent tout en maugréant dans une barbe qu’il n’a pas. Des chansons incompréhensibles ? C’est ta tronche qu’on comprend pas, face de planche ! Nan mais ! Lorsqu’on lui demande si un foulard en soie de la Province de l’Air lui ferait plaisir, le barde jette un regard au vendeur. Le genre de regard qui pourrait provoquer la combustion spontanée de sa victime :

— J’ai une tête à porter des fichus de piètre qualité ?

— QUOI ! s’exclame le marchand, rouge de colère. Comment osez-vous…

Le chanteur ne fait pas l’effort de ralentir l’allure pour entendre la suite. Son envie d’envoyer son pied au visage du commerçant lui crie de se retourner mais Eli n’est pas un jeune homme violent. Non. Le regard noisette du troubadour se fixe sur l’ombre lointaine du Palais de l’Impératrice. Faut juste pas m’emmerder.

Soudain, une voix familière résonne dans ses oreilles :

— Alors comme ça, on veut péter des culs ?

Oh non. Eli ferme brièvement les yeux, ses doigts se crispant sur sa besace. Pas lui. L’artiste se met à marcher encore plus vite, comme s’il était possible d’échapper à son interlocuteur. Si les badauds se plaignent des coups de coudes qu’ils reçoivent, ce n’est pas de la faute d’Eli. Il est pressé. Vu ce qu’il reste de sa patience, mieux vaut ne pas mettre de l’huile sur le feu.

— Oye, face de blette, j’te cause ! s’exclame son poursuivant.

L’énervement du musicien augmente d’un cran. Très bien. Il s’arrête brusquement et se tourne vers le grand costaud enveloppé d’une aura orangée. J’aurais vraiment dû brûler certains de mes parchemins. La mâchoire crispée, Eli lève la tête vers l’air suffisant du nouveau venu. Il n’en faut pas plus pour que sa colère s’amplifie. Ça y est, j’ai déjà envie de le frapper.

Eli observe les cheveux du blond défier les lois de la gravité avant de plonger son regard dans le grenat des iris du tas de muscles en face de lui. Punaise. Le barde déglutit difficilement. Je comprends mieux pourquoi Léana et Micah sont tombés amoureux de lui.

— Tu mates ? Tu feras gaffe, tu baves, ricane l’intéressé en se baissant vers Eli.

Le sourire carnassier de l’adolescent n’a aucun effet sur le troubadour. AUCUN. EFFET. Les joues un peu rouges, Eli croise les bras sur son torse et relève le menton. Il est hors de question que ce fichu prédateur se moque de lui impunément. Je vais t’en donner moi, de l’agressivité. Tu vas vite comprendre d’où tu tiens ta personnalité.

— Qu’est-ce que tu me veux ?

— Te faire lâcher du lest, bordel. T’es aussi stressé qu’un citron.

Le musicien se détourne du blond avec un reniflement offensé :

— Va jouer ailleurs. Ta tête ne me revient pas.

— C’est ça, ouais. Et sans mentir, ça donne quoi, putain ?

Eli lâche un énorme soupir. Il maudit le jour où sa propre stupidité a donné naissance à cet adolescent insolent. Pourtant, il ne peut pas s’empêcher de répliquer :

— On ne t’a jamais dit qu’ouvrir ta bouche sans arrêt n'était pas forcément nécessaire ? Surtout quand il n’y a que des bêtises qui en sortent !

— Vas-y, siffle Kaïs en haussant un sourcil. Enlève-moi la putain de parole. Mais viens pas chialer quand les deux autres idiots feront n’importe quoi sans moi.

— Ils s’en sortiront très bien !

Il n’en faut pas plus pour que Kaïs explose de rire. Bordel de merde. Le barde lève les yeux au ciel en jurant grossièrement. Je le déteste.

Le chanteur n’a pas le choix. S’il ne veut pas exploser de rage, il doit mettre fin à cette conversation et se barrer.

Alors, sans laisser à son personnage l’occasion d’ajouter quoi que ce soit, Eli se faufile à travers les ruelles, slalome entre les habitants avant de se réfugier à l'intérieur d’une taverne. Si le tenancier a, lui aussi, l'amabilité d’une poutre, je brûle tous les établissements touristiques d’Ash. Le brouhaha ambiant l’enveloppe de sa chaleur mais l’odeur de bière et de transpiration lui donne envie de faire machine arrière. Allez, avance. Son regard noisette scanne l’assemblée, à la recherche d’une table libre. Là ! Eli marche vers le fond de la pièce et se laisse tomber sur une chaise. Il lâche un soupir de soulagement. Enfin tranquille ! Avec un peu de chance, le parchemin a perdu de son éclat. Les doigts du troubadour glissent sur le cuir de sa sacoche. On va enfin pouvoir me foutre la paix.

— T’es vraiment stupide si tu crois pouvoir me semer, lâche une voix tout près de son oreille.

— Raaaaaaaah !

Le râle de frustration d’Eli n’impressionne pas Kaïs. Ce dernier s’affale sur son propre siège avant de croiser ses jambes sur la table. L’artiste lève les yeux au ciel. L’image même de la politesse. Pendant qu’Eli grogne à quel point il regrette la création de l’adolescent, les traits de Kaïs se plissent d’ennui :

— Qu’est-ce qu’on fout là, face de piment ? Tu crois vraiment que tu vas réussir à relâcher toute ta rage ici ?

— Tu veux pas me foutre la paix une seconde ? lâche Eli en posant son front sur la table.

— T’es coincé avec moi pour la vie. Tu devrais être putain d'heureux.

À ces mots, le barde bondit presque de sa chaise :

— C’EST VRAI QUE LÀ, J’AI L’AIR D’ÊTRE AU PARADIS !

— Ah bon ? Eh, bah bordel. J’aimerais pas voir ta gueule quand t’es triste.

Eli ferme les yeux, histoire de résister à l’envie de coller une baffe à ce type. Puis, il reprend, plus posément :

— Tu me casses les oreilles, Kaïs, grince-t-il.

— Profite de ma putain de présence ! J’connais deux imbéciles qui donneraient tout pour que je sois à leurs côtés, eux !

— Fantastique ! s’exclame Eli en tapant sur la table. Va donc les rejoindre !

Au grand désarroi du chanteur, Kaïs commence à déclamer à quel point il est important dans la vie d’Eli. Tuez-moi. Le blond se perd ensuite dans une tirade dans laquelle il expose tous les avantages de sa personne. Les oreilles du musicien se mettent à saigner. Pourquoi ai-je créé quelqu’un avec un égo de la taille de la Terre ? Eli enfouit son visage dans ses bras, espérant s’endormir. C’est à cet instant que ses tympans endommagés captent une autre conversation non loin de là :

— Psst. Haldur !

— …

— Haldur ! Haldur ! Écoute-moiii ! geint une petite voix féminine. Cap ou…

— Quoi ? Non, Opale. Je ne lancerai pas des trucs sur les gens. C’est fini ces histoires !

— Roooooh. Comment t’es pas drôle !

— Si ! Je suis RO... RI-GO-LO !

— Oh. C’est bizarre. Je commence à avoir mal au ventre.

— Nan, Sis. Fais pas ça.

Un rot tonitruant couvre un instant le bourdonnement de la salle. Eli écarquille les yeux alors que Kaïs, imperturbable, continue son monologue. Bien plus intéressé par l’origine de l’éructation, le barde se tourne vers les trois enfants assis à la table voisine. Qu’est-ce que des gamins viennent faire dans une taverne ?

— HA ! Tu as raté ! Tu es nulle ! s’exclame le garçon au chapeau pointu.

— Mais mais mais… Mon super pouvoir…

— ­Il ne fallait pas en abuser !

— Ouiiiiiiiiinnnnnnnn ! Mililyyyyyyyy ! appelle la fillette au serre-tête agrémenté d’oreilles d’ours. Aide-moâaaaa ! Hadur est pas gentiiil !

Eli cache un sourire pendant que ses yeux se posent sur la deuxième petite-fille. Les breloques qu’elle porte dans ses cheveux tintent l’une contre l’autre quand elle secoue la tête d’un air presque désespéré :

— Tu n’as pas essayé de lui vomir dessus il y a deux secondes, Opale ?

— Nan !

— …

— Me regarde pas comme ça, Milily ! J’te jure c’est vrai !

— J’y crois pas une seule seconde. T’as encore de la bave sur le menton.

— Ehhhhh Sis ! Comment tu es dégueuuu, se moque l’apprenti sorcier.

Les geignements outrés de la dénommée Opale sont noyés par le ton de Kaïs qui n’en démord pas :

— … suis brillant, putain ! Faut avoir de la merde dans les yeux pour ne pas…

Allez. C’est bon. J’ai entendu assez de conneries pour toute l’année. Excédé par la bêtise environnante, Eli tape du poing sur la table :

— Mais, ça suffit ! explose-t-il. Ton ego ne peut plus enfler, il va exploser !

— RÉPÈTE ÇA POUR VOIR, TRONCHE DE RADIS ?

Alors qu’il songe à une réplique bien sentie, la fatigue tombe sur les épaules du barde. Il s’est fait huer par des spectateurs stupides, jeté d’une auberge comme un malpropre, hurler dessus par une bête sauvage blonde… Eli laisse à nouveau tomber sa tête sur la table collante. J’abandonne. Il ferme les yeux pendant que les dernières heures défilent derrière ses paupières. Y a pas à dire, c’est vraiment une journée de merde. Mais - bien évidemment-, Kaïs n’a pas l’intention de le laisser tranquille :

— Tu vas commander quelque chose ou tu vas juste faire ta putain de limace déshydratée ?

Eli lâche un soupir.

— Tu voudrais pas… oh je ne sais pas… Partir ? demande-t-il d’un ton sarcastique.

— C’est mort.

Kaïs lâche un grognement. Le musicien l’observe passer une main hésitante dans ses cheveux blonds avant de froncer les sourcils. Qu’est-ce qu’il lui prend ? On dirait presque qu’il est… gêné. Puis, les traits de l’adolescent se durcissent. Sa mâchoire se contracte. Ses iris grenat se tournent vers Eli et l’intensité de son regard cloue le chanteur sur place. Qu’est-ce que… L’atmosphère n’est plus à la légèreté ; Kaïs ne rigole plus. Un air sévère a remplacé son sourire suffisant, tout son corps s’est tendu. Le prédateur le fixe intensément et le souffle du troubadour se raréfie. Enfin, Kaïs prend la parole d’un ton grave :

— J’te laisserai pas tomber.

Les lèvres d’Eli se serrent. Quelque chose au fond de son ventre résonne avec ces mots. Il se redresse pendant que ses doigts se crispent sur la bandoulière de sa besace.

— Que tu aies envie de pleurer toutes les larmes de ton corps ou que tu veuilles défoncer tout le monde, je serai là, continue sèchement Kaïs. J’me battrai avec toi pour tes convictions, j’insulterai les gens qui te veulent du mal, j’te secouerai quand tu feras de la merde. Parce que… Putain, lâche-t-il entre ses dents, j’laisse pas tomber ceux que j’aime.

Eli baisse la tête vers ses chaussures. Le brouhaha de la salle s’est évanoui, les odeurs désagréables ont disparu. Toute son attention se concentre sur ce garçon qu’il a créé de toute pièce. Cet adolescent dans lequel il a enfoui une grande partie de sa personnalité. Cette bête sauvage qui montre les dents dès qu’elle se sent attaquée, qui protège les siens et qui est incapable de faire confiance au premier abord. Il expire profondément avant de se tourner vers le bond, les yeux brillants. Mais ce dernier n’en a pas fini avec lui :

— Tu trouveras ton public. Celui qui saura te distinguer entre les lignes, qui ressentira intensément ces émotions qui t’étouffent. Le genre de personne qui se lève à la fin de ta performance parce qu’elle reconnaît la qualité de ton travail, qui ne se laisse pas berner par les artifices des autres.

— Kaïs…

— J’suis sincère, face de blette, insiste-t-il en fronçant les sourcils. Ton voyage ne fait que commencer. Il y aura pire que des gens débiles qui comprennent que dalle, crois-moi. Mais j’serai là. Moi et les autres idiots, ajoute-t-il en pointant la sacoche de l’artiste. On ne te lâchera pas.

La lèvre inférieure entre ses dents, le chanteur essuie prestement ses joues humides. Bordel. Je déteste chialer. Ses poings se serrent. Que peut-il bien dire après un discours pareil ? Y-a-t-il vraiment quelque chose à ajouter ? Ses dents raclent les unes contre les autres. Il doit absolument rester fort. Il n’a pas le droit d’étaler sa peine en public, il… Punaise Kaïs. La respiration tremblante, Eli plaque ses bras contre son ventre. Il a envie de hurler, il a envie d’exploser en larmes. Pourquoi ce masque de force doit-il rester plaqué sur son visage ? Pourquoi ne peut-il pas montrer qu’il est brisé à l’intérieur ? Que ses parchemins, que sa musique sont les seuls moyens qui a trouvé pour exprimer toutes les cassures de son âme ?

— Hey. Eli. Respire. Tu es en sécurité.

La main brûlante de Kaïs se referme sur ses doigts tremblants. Le barde inspire profondément alors que des secousses font trembler sa poitrine. Pendant un temps, Eli se laisse emporter par le raz-de-marée de ses émotions. Quelques fleurs d’eau éclosent sur son pantalon, son masque gît sur le sol. Il ne le ramassera pas. Pas tout de suite. Il resserre sa poigne sur la main de Kaïs. Deux pressions. Tout va bien. Il manque le sourire affectueux du blond et son regard rêveur.

Après un moment, la respiration erratique d’Eli s’apaise. La tempête est passée. Le jeune barde se laisse aller sur le dossier de sa chaise. Dans son esprit, ses interrogations maladives, sa peur de l’échec et l’angoisse d’être rejeté se sont dissipées. Elles reviendront. Il y est habitué. Mais pour l'instant, il profite du silence qui règne dans son crâne.

Plus de pensées parasites, plus d’émotions excessives.

Il est juste… lui.

Simple.

Sans armure.

Sa tête se pose sur l’épaule de Kaïs. Son cœur se tranquillise. Ses muscles se détendent. Il aimerait que ce calme puisse l’envelopper plus souvent. Mais, bien évidemment, le blond ne peut pas s’empêcher de l’ouvrir :

— Étant donné qu’on est coincés ensemble pour une putain d’éternité, j’dois te faire remarquer quelque chose.

— Quoi ? chuchote Eli avant de se mettre à bailler.

— T’es quand même… sacrément débile.

Un rire s’échappe de la gorge de l’artiste qui frotte sa joue contre l’épaule musculeuse du blond, espérant ainsi trouver une meilleure position. Raté. J’aurai dû te faire aussi moelleux à l’extérieur qu’à l’intérieur.

— Venant de toi, murmure le barde en fermant les yeux, je prends ça comme un compliment.

— Qu’est-ce que je disais, soupire Kaïs, un petit sourire aux lèvres. Un auteur stupide. On n’est pas dans la merde.

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