Ôde à l’amour

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Lorsqu’il dépose sa besace dans l’herbe trempée, Eli ne s’attend pas à ce qu’autant de fatigue lui tombe sur les épaules. Il s’écroule sur le sol, bien content d’avoir rejoint les prairies verdoyantes de la Province de la Terre. Le Désert du Métal, plus jamais !

Au-dessus de lui, naviguant dans le ciel d’été, les étoiles brillent de tout leur mystère. Le regard noisette du jeune homme vogue au gré des nuages jusqu’à ce que ses paupières se ferment un instant. Le vent du soir siffle dans ses oreilles et il porte avec lui les exclamations festives de Log, la capitale régionale. J’irai demain. Le festival ne disparaîtra pas d’ici là.

Eli s’étire brièvement avant de se redresser. Il attrape son luth et, sans faire attention à la corde cassée, fredonne l’une de ces mélodies qu’il ne peut chanter en public. Un barde mélancolique ? On n’a jamais vu ça par ici.

Quelques-uns de ses parchemins glissent hors de son sac. L’encre se mélange à l’humidité, des fleurs d’eau éclosent entre les mots. Sous l’impulsion de la mélodie, les lettres commencent à onduler, danser et briller d’un halo doré. Si Eli s’en rend compte, son sourire se perd dans l’obscurité. Ses doigts pincent les fils, les caressent et guident les notes vers de nouveaux horizons. Alors que des inscriptions chatoyantes tournoient autour de lui, Eli se fond dans sa musique et la confie à la nuit.

  • Je vois qu’on se relâche…

La voix grave ne surprend pas le jeune troubadour. Elle s’enroule autour de son cœur comme un souvenir.

L’armure du nouveau venu tinte légèrement lorsqu’il s’approche. Eli ne s’arrête pas de fredonner. Ce qui n’est pas pour déplaire au soldat. Ce dernier se débarrasse rapidement de son plastron et de son épée qu’il jette négligemment dans l’herbe. Le bruit sourd interrompt un moment la concentration du musicien. Bien évidemment. Faut toujours qu’il se fasse remarquer. Eli plaque une main contre son les cordes de son luth et lâche un soupir :

  • Depuis quand as-tu besoin de ça ? demande-t-il, en haussant un sourcil.
  • Va savoir, réplique en riant l’homme aux cheveux noirs.

L’aura ténébreuse du combattant gronde autour de lui comme un orage. Les ombres, intense brasier noir, s’agglutinent sur son corps, festoyant de la vengeance que leur hôte nourrit en son sein. Seules ses Marques tiennent la noirceur à l’écart.

Les lèvres d’Eli se serrent. Il observe la larme d’eau se dessiner sur la gorge du guerrier, les flammes orangées rugir le long de son bras gauche tandis que la lueur d’un cercle doré illumine le haut de son torse. Un frisson remonte le long de l’échine du barde. Le pouvoir de ces symboles, il le ressent jusque dans ses os. Détenir autant d'Énergie Vitale, contrôler autant d'éléments… Eli détourne le regard. Ces capacités, c’est toi qui les lui as octroyées. Ces ombres dans son cœur, c’est toi qui les y a mises !

Ses doigts se crispent sur le bois de son luth.

Le scintillement des lignes sur les feuillets commence à perdre de son éclat.

Alors que sa poitrine se contracte d’émotion, Eli se lève la tête vers Dastan. Il se sait responsable de la haine qui tord le ventre du militaire, de la tristesse qui le ronge. Me pardonneras-tu un jour ?

Une brise chaude effleure les traits coupables du musicien. Il inspire profondément comme si cela pouvait effacer le passé. Malheureusement, toutes les vies qu’il a basculées dans la douleur et la tristesse restent ancrées dans son cœur.

  • Les autres vont bien. Ne t’inquiète pas, déclare posément Dastan en étudiant le jeune homme de son regard bleu marine.
  • Ils ne sont pas… vexés ?

Une moue contrariée déforme les traits du guerrier. Eli se mord la lèvre. Il aurait dû garder le silence ; ses questions ne font que raviver les blessures qu’il a lui-même causées.

S’il y a une seule chose à laquelle Dastan a consacré sa vie, c’est la survie de ses amis. Eli ne le sait que trop bien. Le combattant est allé jusqu’à greffer des pierres réceptacles d'Énergie Vitale sur chacun des membres de sa bande. Il les a protégés du Déferlement. De la catastrophe que tu as créée ! Eli fronce les sourcils. Il ne s’habituera jamais à l’émeraude encastrée dans le poignet d’Ivy ou au saphir enchâssé dans la cuisse de Charlie.

Alors que la lune éclaire le visage fermé de sa victime, Eli lève les yeux vers l’astre bleuté qui brille aux côtés de la reine de la nuit. Est-ce que ton chez toi te manque, Dastan ? Aurais-tu voulu que je te donne une vie plus tranquille ?

  • Zoé t’en veut de ne pas se souvenir d’elle.

Eli jette un coup d'œil aux lignes dorées qui s’étendent sur ses parchemins. L’encre a bavé à plusieurs endroits, ses ratures ont déchiré le papier et les bords se sont cornés avec le temps. Il lâche un soupir théâtral. S’il était plus précautionneux, sa mémoire ne lui ferait pas autant défaut.

  • Je suis désolé, chuchote-t-il.
  • Ne le sois pas, l’arrête le soldat. Elle a toujours été dramatique… pour une Pierre de Pouvoir.

La pique fait mouche. Le troubadour plisse les yeux pendant qu’une étincelle moqueuse brille dans ceux de Dastan. Réflexe d’autodéfense, Eli lui tire la langue avant de répliquer :

  • Ne te moque pas. J’ai toujours été nul en titre.
  • Ne t’en fais pas. On s’y est fait à ce petit nom, sourit tristement le militaire. Quant aux moqueries, ce n’est pas mon style. Tu le sais très bien.

Un rire sans joie secoue la poitrine du chanteur et le son se perd dans le silence de la vallée.

Alors que le vent murmure aux oreilles d’Eli, un autre de ses papiers se libère de sa besace et se plaque contre sa cuisse. Ses doigts effleurent tendrement les marques qu’a laissées sa plume avant d'agripper à nouveau le luth. Il jette un coup d'œil au militaire. Dastan s’est allongé dans l’herbe, les yeux fermés. Comme s’il attendait qu’Eli reprenne l’une des mélodies dont il avait le secret. Alors, un sourire amer étirant ses lèvres, le chanteur se remet à fredonner. Cette fois, l’air est plus grave, plus déchirant. Sa gorge le brûle. Son ventre se serre. À mesure que les notes s’écoulent, les lignes mordorées du parchemin pâlissent jusqu’à s’illuminer d’un halo vert forêt.

Puis une voix déchire la tranquillité de la soirée :

  • Tu ne veux pas aller geindre ailleurs avec ta guitare à trente centimes ?

Les battements de son cœur s’accélèrent. Un voile rose se dépose sur ses pommettes. Eli n’ose pas lever la tête vers le trouble-fête. Si Dastan lâche un soupir excédé, il ne le remarque pas. Sa poitrine se contracte, ses doigts tremblent. Il lui a manqué. Les mains du ménestrel s’immobilisent et il se mord la lèvre. Ce n’est pas exactement ça. Le nouveau venu lui manque constamment. C’est son premier amour, son premier fou rire, ses premières larmes.

  • Ta poésie est toujours aussi savoureuse, Logan, sourit le musicien.

L’intéressé lève les yeux au ciel d’un air agacé et Eli réprime un rire. Oh, Logan. Lorsque l’adolescent s’arrête sur son chemin pour attacher ses mèches brunes en une rapide queue de cheval, une chaleur se répand dans le torse du barde. Eli se mord la lèvre. Respire sinon tu vas imploser.

  • Qu’est-ce que tu me veux ? crache le poète raté.

Un sourire mélancolique.

Un regard brillant.

Un poids dans l’estomac.

  • Rien, Logan, souffle Eli. Je suis juste… content que tu sois là.

Logan n’y croit qu’à moitié. Son visage l’exprime si bien qu’il est difficile pour l’artiste de se soustraire à l’orage grondant dans ces iris émeraude. Je vais me faire engueuler. Les doigts d’Eli jouent avec la corde cassée de son luth pendant qu’un dialogue silencieux se construit entre les deux garçons.

Tu me manques.

Je sais.

Eli finit par baisser la tête, coinçant les larmes naissantes sous ses paupières. Il ne pleurera pas. Cela fait des années qu’ils ne se sont plus revus. Il ne va pas teinter leurs retrouvailles de cette tristesse qui lui broie le cœur.

Il ne voit pas la boucle d’oreille de Logan illuminer la nuit de sa lueur vert forêt. Il ne voit pas les yeux de l’adolescent se teinter d’une douleur que des mots ne sauraient exprimer. Il écarte son luth de ses genoux et les entoure de ses bras. Pourquoi ça fait aussi mal ? Pourquoi je n’arrive pas à me détacher de toi après tout ce temps ?

Pendant qu’Eli cache son visage dans ses cuisses, espérant ainsi camoufler les perles salées qui roulent sur ses joues, les mains du poète en herbe s’agitent. Autour de lui, la végétation se redresse, les racines s’enfoncent plus loin dans le sol et les fleurs précipitent leur éclosion, illuminant l’obscurité de leurs pétales flamboyants. Digne héritier de l'Élément Terre, Logan fait honneur à son titre de Primordial.

  • Tiens.

Eli lève un regard timide vers la paume de Logan. Dans celle-ci, une camélia ouvre ses magnifiques corolles sarcelles. Ma couleur préférée.

  • Je ne voudrais pas faire du tort au Souffle, murmure le ménestrel en secouant la tête.

Le Primordial de la Terre éclate de ce rire franc qui réchauffe le cœur d’Eli. J’aimerais être capable de te faire rire plus souvent. Mais lorsque Logan se penche vers lui, la respiration du brun se coupe. Les doigts longilignes du futur Élément glissent la fleur derrière l’oreille du chanteur. Pendant un instant, Eli songe à retenir la main de Logan sans jamais plus la lâcher.

  • Ne t’inquiète pas, chuchote le jeune homme aux yeux verts. Je la rassurerai.

Une brise ébouriffe les cheveux du duo. Eli se tourne vers le chêne millénaire qui surplombe la Province de la Terre. C’est ici qu’elle repose. Ashley. Le Souffle. Sa première création, son premier échec. Son énergie est palpable à des kilomètres. Alors, avec un clin d'œil complice, Eli s’incline respectueusement en direction de l’arbre. Je sais très bien qu’il t’appartient, Ash.

Puis il lève les yeux vers l’adolescent :

  • Tu as vu Dylan ?

La question est sortie toute seule. Eli lâche un grognement et maudit cette langue qui agit plus vite que son cerveau ne fonctionne. Logan hausse un sourcil interrogateur :

  • Bien sûr. Avec son rang de Gouverneur de la Province du Temps, il peut aller où il veut. Même sur les terres que tu m’as attribuées à titre posthume, ajoute le Primordial en gesticulant vaguement vers la Province de la Terre.
  • Tu n’es pas…. Triste ?
  • Triste ?

La mâchoire d’Eli se contracte pendant qu’il jette un coup d'œil mauvais aux lignes illuminées de ses parchemins. Tu as façonné son destin, tu l’as condamné. Cette catastrophe, c’est toi qui l’a créée.

  • C’est le seul à avoir survécu. De vous huit, c’est le seul, répète le barde, presque pour lui-même.
  • J'imagine que ça, ce n’est pas de mon ressort, n’est-ce pas ?

La question cueille Eli en plein ventre. Les lèvres tremblantes, il jette son luth sur le côté pour se saisir du paquet de feuilles jaunies sur le sol. Ses yeux parcourent son écriture, les schémas qu’il a tracés, les portraits qu’il a dessinés. Ses doigts se resserrent brutalement sur le fruit de son travail.

  • Je pourrais…, commence-t-il, le regard dans le vague.
  • Non.

La bouche d'Eli s’assèche.

  • Mais…
  • Ne change pas ce qu’il s’est passé, insiste le poète raté en secouant la tête. Je suis en paix avec ce que tu as fait.

La main de Logan se pose sur sa joue. La peau d’Eli se couvre de frissons. Pris au piège par ce regard vert, le barde ne peut que rendre les armes.

Le futur Élément se tourne vers Dastan, un air de défi déformant ses traits :

  • Lorsque l’on se reverra, sors le grand jeu, siffle-t-il sans cacher sa haine.
  • Oh ne t’en fais pas, Primordial, promet le soldat toujours allongé au sol. Je le ferai.

Eli se tourne vers le combattant. Dastan se relève lentement, son plastron et son épée déjà sanglés à son armure. Le troubadour lui sourit tendrement quand il lui ébouriffe les cheveux en signe d’adieu. Un dernier hochement de tête en direction de Logan et Dastan disparaît dans un tourbillon de flammes noires. Eli inspire un souffle tremblant. Dastan… J’espère que je te reverrai.

Soudain, le regard du joueur de luth est attiré par le halo de ses parchemins. Leur lueur commence à s’affaiblir.

Il est temps de partir.

Une vague de panique le submerge et il s’accroche à Logan, comme s’il pouvait le retenir encore quelques instants.

  • Eli…
  • Ne t’en va pas, le supplie-t-il, ses maudites larmes menaçant encore de tomber. J’ai besoin de toi.

Logan l’observe avec un sourire triste. Puis il pose ses lèvres sur le front d’Eli. Dans un dernier sursaut de lumière, le baiser fleurit sur la peau de l’auteur. Puis, en un instant, l’obscurité reprend ses droits sur la scène.

Alors que l’amertume de ces brèves retrouvailles lui retourne l’estomac, Eli s’écoule sur le sol. Ses sanglots échappent à son contrôle et il se recroqueville sur lui-même, le corps secoué de spasmes. Pourquoi suis-je aussi cruel? Pourquoi n’y a-t-il pas de place pour le bonheur chez moi ? Qu’est-ce qu’il cloche ? La culpabilité lui plombe le ventre tandis que la peur resserre ses griffes sur son cœur. Et si je n’avais pas le courage de revivre toute cette tragédie ? Et si j’aggravais ton destin, Logan ? Son souffle se raréfie, les larmes roulent sur sa peau et il hait chacune d’entre elles.

Après un moment, les pleurs finissent par tarir.

Sa respiration se calme, sa gorge cesse de brûler.

Eli se redresse en séchant ses joues mouillées d’un geste brusque. Il fourre tous ses papiers bien au fond de sa besace avant de sortir de la corde et sa pince. Il inspire un grand coup et retire le fil brisé. Armé de son nécessaire de réparation, Eli se plonge dans son œuvre. Il doit retrouver la lumière, se détacher des ténèbres qui règnent dans son esprit. Concentre-toi sur le présent. Ne regarde pas en arrière. Bientôt, le luth aura toutes ses cordes fonctionnelles. Mais les blessures d’Eli ne guériront jamais.

Le vent balaie ses cheveux courts.

Il est temps d’y aller.

Son regard se perd vers les Terres centrales. D’ici, le Palais de l’Impératrice n’a pas l’air si effrayant. Eli grimace. Si. Il l’est. Ses mains se resserrent sur la bandoulière de son sac. Il faut que tu y ailles. Tu n’as pas le choix. La respiration du ménestrel s’accélère. Et si je me trompe de route ? Et si…

  • Ça va aller, tu sais.

Alors que cette voix flûtée résonne dans ses oreilles, Eli sent le poids de ses responsabilités s’écraser sur ses épaules. Le barde ferme les yeux un instant. Comme s’il pouvait se soustraire à cette nouvelle présence. Son futur est entre ses mains. Il ne peut pas faire machine arrière.

Ses paupières s’ouvrent et l’artiste se retrouve happé par le doux sourire du nouveau venu. La boule au ventre, Eli observe le diadème argenté se resserrer sur les longues mèches brunes de l’héritier au trône. Quelques pierres bleues viennent sertir le bijou mais aucune d’elle ne brille autant que le cobalt des iris de leur propriétaire.

  • J’ai peur, chuchote l’artiste.

Eli sent les doigts du prince s’entrelacer avec les siens.

Deux pressions.

“Tout va bien”.

Le chanteur se mord la lèvre pour empêcher sa culpabilité de le submerger.

  • Tu y es presque, murmure Micah. Tu as déjà emprunté ce chemin. Tu sais vers quoi il mène.

Eli baisse la tête vers ses chaussures, le poing serré contre sa cuisse :

  • Et si c’était… trop dur pour moi de continuer sur cette voie là ? Et si je me sentais mal… de t'infliger autant de douleur ? demande-t-il, les traits plissés par la colère. D’être aussi…
  • Cruel ?

Le musicien n’a pas la force d’acquiescer. La main de Micah se détache de la sienne pour se poser sur son épaule.

  • Ne t’arrête pas, déclare paisiblement le noble. Continue de t’exprimer. Que ce soit par la musique… ou à travers mes camarades et moi.
  • Micah…
  • Nous portons tous une part de toi en nous, coupe-t-il en resserrant sa poigne. Lumière ou Ténèbres, peu importe. On sera là. Avec toi.

Lorsque les bras de Micah s’enroulent autour d’Eli, il ne lui rend pas tout de suite son étreinte. Son corps tremble, sa gorge se serre. Puis ses doigts s'agrippent brusquement au costume du prince :

  • Promets-moi que tu ne m’en voudras pas.

Le rire de Micah se perd dans la nuit.

  • Comment le pourrais-je ? demande-t-il en caressant les cheveux du troubadour. La vie que tu m’offres, le destin que tu me bâtis… Je n’ai jamais vécu de plus belle aventure.

Eli enfouit son visage dans la nuque du noble pendant qu’il l’enlace plus fortement.

  • Essaye de ne pas trop m’amocher dans le futur.
  • Bordel.

Le juron s’échappe des lèvres d’Eli et Micah éclate de rire :

  • Fais attention, tu ressemblerais presque à Kaïs.

Eli sourit tendrement avant de fermer les yeux. Son cœur retrouve un rythme normal, sa culpabilité s’estompe. Dans son esprit, ses ténèbres ne reculent pas devant sa lumière. Non. Les deux entités se mélangent, s’entremêlent. Elles dansent au son d’un morceau qui ne prendra jamais fin.

Apaisé.

Lorsque les paupières d’Eli s’ouvrent à nouveau, Micah a disparu. Il ne reste plus que quelques feuilles de papier voletant lentement vers le sol. L’artiste soupire tristement avant de rassembler les pièces de son œuvre. Une fois les parchemins bien calés dans son sac, il se tourne vers l’horizon. Le regard brillant, le barde prend une grande inspiration :

  • C’est parti. Je me lance.

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