L'Hiver

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« Tu seras glaciale, tes jours seront froids et parsemés de flocon de neige, parfois d'eau de pluie. »

La ville est en ébullition. Des chants païens se mêlent à ceux religieux. La neige a tapis d'un blanc pure rues et immeubles, seuls les routes les plus utilisées en sont dénudés. Quelques flocons tombent encore depuis tôt le matin. Les gens vont et viennent dans le centre-ville. Les décorations de Noël égayent encore les lieux, les parant de rouge et de vert mêlés au blanc immaculé. Assise, dans la salle d'un café, une femme observe, par-delà la vitre un peu enneigée, l'extérieur.

« Tes jours glaciales seront courts et prendront fins tôt. »

La nuit commence à tomber. Embrassent la ville d'un dernier éclat solaire, le Soleil laisse sa place à la Lune et ses étoiles. L'éclairage public illumine les habitants et les bâtiments. La femme lance un petit regard aux alentours, ses yeux d'un bleu profond et d'une clarté inouïe n'expriment pas la moindre émotion. Une mèche de cheveux blond platine barre brièvement son visage : une main à la peau cristalline la glisse derrière une oreille délicate.

« Sous ton ciel d'un bleu polaire, tes admirateurs se couvriront chaudement, çà et là, manteau coloré, moufles et bonnets de laine se joindront à des bottes fourrés. »

Les gens se pressent. Une fois, un homme bourru vêtu de marron et de noir. Une autre, une femme habillée de vert. Les couleurs naissant des tissus sans vie agrémentent le manteau de neige. Les bonnets se vendent tel de petits pains, souvent agrémentés de chaussettes chaudes et de gants ou moufles. Des manteaux et de pantalons douillés se lient à l'achat de nouvelles bottes à la fourrure synthétique. Des gens passent aussi à l'abri de parapluie, recouvrant ainsi l'objet sacrifié d'une fine couche compacte de neige. La dame jauge, fermant de temps à autre ses paupières. Elle boit son café, tout en jouant de ses longs cils d'un blond se rapprochant des flocons.

« Tu seras « Hiver ». »

Se pourléchant ses lèvres rosées pâles, elle pose délicatement sa tasse. Laissant un billet sur la table, elle remet son manteau blanc, enroule une longue écharpe blanche autour de son cou, se pare d'un bonnet et de gants blancs, puis se lève. Au dehors, les passants se bousculent sous une brusque rafale de neige. La tempête se lève au loin et débute son ascension jusque sur la ville lumineuse. La femme s'avance, ses hautes bottes fendant la neige et creusant son tapis par moment. Le vent et la neige se mêlent l'un à l'autre, s'enhardissant ils deviennent féroces. Puis, soudain, dans un glissement abrupt tout s'arrête. La femme et la tempête ne sont plus.

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