Chapitre 4

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Mimi se réveilla encore habiller de sa robe de soirée, complètement perdue, se demanda où elle se trouvait, son dernier souvenir était dans le noir d’une pièce qu’elle pensait inconnue, torse plaqué sur une table et se prenant une fessée qui, ce qui ne lui semblait absolument pas possible, lui donnait un plaisir extraordinaire, en totale contradiction avec la douleur qu’elle lui procurait en même temps.

Cette pratique allait en totale contradiction avec ces convictions féministes les plus profondes. Beaucoup de générations de femmes avant elles se sont battues pour donner aux femmes autant de droits qu’aux hommes, autant de pouvoir, et aujourd’hui d’autres se battent encore pour que cette égalité, cette liberté soit maintenue et s’accroisse encore.

Mimi ouvrit doucement les yeux, et aperçu avec l’étonnement le plus total qu’elle était dans sa propre chambre, elle bondit donc pour s’assoir dans son lit, elle était maintenant bel et bien réveillée, elle aperçut alors le morceau de papier posé par son professeur au bord du lit, elle le déplia et entreprit la lecture de celui-ci, il lui apporterait certainement des réponses.

“Mimi, tu te rendras certainement compte, avec étonnement, à ton réveil que tu es dans ton appartement, alors qu’hier soir tu pensais être dans un endroit totalement inconnu.

En réalité, tu étais dans ton appartement depuis le début, j’en avais récupéré les clés à ton insu, puis fait préparer le repas par un chef cuisinier à domicile.

Hier après la séance de fessée tu t’es endormie épuisée par le plaisir et la douleur. C’est une réaction totalement normale après ce type de pratique. C’est une réaction à laquelle je m’attendais, c’est entre autres pour cela que j’ai organisé la soirée dans ton appartement.

Une fois endormie, je t’ai déposé dans ton lit, rangé tout ce qui devait l’être dans ta cuisine et ta salle, enfin je t’ai écrit ces quelques mots afin que tu comprennes les raisons de ton réveil dans ton lit et seule.

Aujourd'hui, nous n’avons pas cours ensemble, mais je t’invite à passer dans mon bureau afin que nous puissions discuter.

Mr Charles.”

L’écriture du professeur était belle et claire. Mimi fût, quelques secondes, abasourdie en finissant la lettre, cette sensation qu’elle avait ressentie, de reconnaître le bruit que faisait le parquet lorsque Mr Charles se déplaçait. Tout devenait absolument clair pour elle maintenant.

Elle était cependant fâchée de s’être une nouvelle fois abandonnée à son professeur, alors qu’elle s’était jurée de le faire au moins attendre et payer l’abandon qu’il lui avait fait subir après leur première aventure. Cette fois-ci, cependant, c’était différent … il voulait déjà la revoir en tête-à-tête dans son bureau, et ce, dès le lendemain de leur nouvelle aventure.

Mimi se leva, regarda l’heure, elle n’était pas du tout en avance, bien au contraire, elle se prépara alors avec hâte pour aller en cours. Elle prit une douche rapide, attrapa les premiers vêtements qui lui tombaient sous la main, attrapa sa pochette, son cartable, ses clés et partit en courant.

Arrivée à la fac, la jeune femme reprit doucement son souffle, elle était finalement à l’heure. Toute sa journée de cours lui parut durer une éternité. Les cours magistraux et travaux dirigés s’enchaînèrent, elle écouta et nota ses cours machinalement, ses pensées étaient perdues entre la soirée de la veille et l’interrogation sur le contenu de la discussion avec Mr Charles en fin de journée dans son bureau.

Ses fesses, elles aussi, lui rappelaient la soirée de la veille. Chacun de ses mouvements étaient à la fois douloureux, plaisants et excitants.

Ce qui lui tourna dans la tête était le fait qu’elle avait subi, avec une perte de contrôle total de ses moyens, les désirs sexuels de son partenaire, alors qu’elle même s’était juré de ne lui accorder aucunes faveurs, aucun accès à son corps. Mais le désir, l’envie et la connaissance du plaisir que pouvait lui donner son professeur, avaient eu raison de sa volonté, peut être également le fait que Mr Charles lui ait laissé une chance de se désister, elle avait eu la liberté de dire non, mais peut-être un peu trop tard, les choses avaient déjà été trop loin pour qu’elle fasse marche arrière. Son attirance pour lui, son manque lié à l’absence provoquée de suite à leur première fois. Elle n’avait pas réussi à dire non en fait. La soirée aurait peut-être été totalement différente si dès le départ elle avait imposé la possibilité de manger par elle-même, de voir ce qu’elle mangeait, ou même son hôte. Elle ne saura jamais car elle n’avait à aucun moment réellement tenté de dire non. Mimi commença à s’en vouloir à elle-même, car elle avait cette liberté, celle de se refuser à celui qui, dans l’obscurité la plus totale, s’était imposé à elle. Elle n’avait opposé aucune résistance, lorsqu’il l’a emprisonné dans les cordes. Ce manque d’opposition aux contraintes de son partenaire avait, implicitement, fait office d’accord, d’abandon de sa liberté, de son corps et de ses désirs au jugement de celui qui, le temps de la soirée, était devenu propriétaire de son corps et de son esprit.

Ces pensées rappelaient à Mimi combien elle aima devenir la propriété de son professeur et partenaire de jeux. Elles lui rappelaient également à quel point le déroulement complet de la soirée lui avait apporté un plaisir intense. Si intense que toutes les relations cumulées qu’elle avait pu avoir avec ses autres partenaires n’arrivait pas au dixième du niveau de cette soirée. Pas au dixième du niveau de la première fois qu’elle s’était abandonnée à Mr Charles.

De quoi Mr Charles voulait-il lui parler ? Les pensées de la jeune femme vagabondaient d’un sujet à l’autre. Certainement de la soirée de la veille. Mais dans quel cadre ? Pour lui dire que cette soirée mettrait fin à leur relation ? Que celle-ci était trop dangereuse pour la carrière et la réputation du professeur ?

Mimi avait peur des sujets qui pouvaient être abordés pendant cette discussion. Mais en contradiction, elle était terriblement excitée par la possibilité d’être une nouvelle fois en tête-à-tête avec celui qui lui donnait tant de plaisir, qui lui donnait envie de s’abandonner totalement.

La fin de la journée de cours approcha, Mimi était fébrile, apeurée et excitée, de plus en plus, ses sentiments intenses, exacerbaient ses sensations, le simple mouvement de ses vêtements lui donnèrent des frissons. A présent elle s’approchait du bureau de Mr Charles, lentement, tous ses sentiments, ses sens, étaient en éveille. Devant la porte du bureau, le simple fait de frapper à la porte lui fît manquer de s’effondrer. « Entre Mimi ! », entendit-elle au travers de la porte. La main posée sur la poignée de la porte, la jeune femme gémit puis fut incapable de faire un mouvement de plus. Elle sentit un flot de bien-être, de plaisir, mais aussi de manière contradictoire, de peur et de honte. Son corps entier était en train de jouir, pas de la jouissance physique, que la plupart des êtres humains connaissent, mais une jouissance psychologique due à l’enchaînement des événements et des pensées de Mimi.

Après avoir soufflé un bon coup, la jeune femme poussa enfin la porte. Puis la referma derrière elle.

- Bonjour Mimi, commença Mr Charles, Comment vas-tu ?

- Bien merci. Et vous ? Repris timidement Mimi

- Je vais bien merci. Je t’ai fait venir ce soir pour que nous parlions d’hier, de ton ressenti, mais aussi de la suite que va prendre notre relation. La première chose que je voudrais savoir, c’est comment as-tu vécu notre soirée ?

- Je ne sais trop quoi dire monsieur, je n’ai pas l’habitude de décrire mes ressentis par des mots, j’ai plus l’habitude de les décrire par l’image, dans mes créations.

- C’est ce que je pensais, c’est une chose sur laquelle nous aurons loisir de revenir, si tu décides de continuer la relation. Peux-tu au moins me dire si tu l’as bien, ou mal vécue ?

- Plus que bien monsieur, répondit Mimi en rougissant, ses souvenirs se bousculant dans sa tête.

- J’en suis ravi jeune fille.

Mr Charles laissa planer le silence pendant quelques secondes, temps qu’il lui fallût pour mettre ses idées en place et reprendre la discussion.

- Tu dois comprendre Mimi que ce que tu as vécu hier soir, et la fois précédente, porte un nom. Le genre de relation à laquelle je t’ai fait goûter s’appelle une relation dominant-soumise, ou plus généralement BDSM. Connais-tu l’un ou l’autre de ces termes ?

- Oh ! Non pas vraiment, je comprends principalement la notion générale de domination, ou de soumission. En ce qui concerne le BDSM, seules les lettres S et M m’évoquent quelque chose.

- BDSM est ce qui regroupe tout ce qui s’approche de prêt ou de loin, à la relation D/s. Le B est pour bondage, il correspond aux pratiques d’attaches et de contraintes, en utilisant des cordes ou des chaînes par exemple. Le D signifie discipline, c’est à dire que le dominant ou la dominante, apprend à la personne soumise, lui donne des directives et des ordres qui vont lui permettre de s’épanouir dans la relation. En reprenant la lettre D, nous obtenons D/s pour domination-soumission, c’est dans ce cas un concept qui implique de grandes responsabilités de la part des deux partenaires, principalement pour la personne dominante, car le ou la soumise, s’offre corps et âme. J’ai coutume de dire que la personne soumise n’a que deux décisions à prendre dans la relation, voir une seule si les choses se passent bien, la première est d’offrir sa soumission, la seconde étant de la reprendre. En revanche, la personne dominante prend la responsabilité de l’épanouissement, physique mais surtout psychologique, de son ou sa partenaire. La relation en elle-même implique que les deux partenaires aient une confiance absolue l’un envers l’autre, que la complicité soit importante, et que le dialogue soit permanent. Pour terminer je reprendrais la lettre S pour obtenir SM, le sado-masochisme, je n’entrerais pas dans les détails mais il s’agit du plaisir que le fait d’infliger ou de subir, des douleurs physiques et/ou psychologiques. As-tu des questions par rapport à ce principe ?

- Je … Je ne sais pas trop monsieur, répondit Mimi complètement perdue dans le flot d’informations qu’elle venait d’entendre. C’est la première fois que je mets des mots sur les envies que j’ai au plus profond de moi. Vous avez décrit les choses telles que je les ressens, sans jamais avoir réussi à verbaliser ces sensations. La seule chose pour laquelle je reste dans le flou total, c’est le principe de discipline. Qu’entendez-vous par là ?

- La discipline, ma jolie et un des fondements de la relation. En tant que soumise tu devras suivre un certain nombre de règles, qui s’appliquent à ton comportement, envers moi, envers d’autres dominants que tu auras l’occasion de rencontrer lors de diverses sorties. Elles peuvent aussi faire référence à ta tenue vestimentaire, ton hygiène, et ainsi de suite. Mais la discipline ne s’applique pas qu’à la personne soumise, avant d’entamer réellement cette relation nous allons faire le tour global des pratiques envisageables, tu me diras celles qui te tentent, celles pour lesquelles tu ne te sens pas prête, et celles qui te repoussent au plus haut point. En fonction de ses informations, je devrais faire en sorte de ne pas dépasser les limites que tu auras placé. Pour cela je devrai faire également preuve de discipline, car certaines limites toucheront certainement des pratiques qui me plaisent et me donnent du plaisir. Les règles que tu auras à suivre seront de quelques-unes pour commencer, puis, petit à petit, je viendrai en ajouter. En cas de non-respect, je serais susceptible de te punir, plus ou moins sévèrement en fonction des erreurs commises.

- Mais je ne suis pas une enfant !

- Non bien-entendu ! Mais c’est un fait ! Tu apprendras à connaître les punitions et à en apprécier leur utilité.

- Quelles sont ces règles ?

- La première, qui me semble indispensable, et c’est déjà le cas dans notre relation professeur-élève, est le fait que je te demande de me vouvoyer en tout lieu et tout moment.

- Effectivement ça ne changerait rien.

- La seconde, qui viendra en temps voulu, sera que tu m’appelleras Maître, en privé, ou lors de nos sorties dans ce cercle, et Monsieur dans les autres cas.

- Maître ?

- Oui, c’est une règle, plus que répandue dans le BDSM, il est même rare qu’il en soit autrement.

- Je vois, cela risque d’être dur pour moi de vous appeler ainsi …

- Ce sera donc là qu’interviendront les premières punitions.

- D’autres choses ?

- La suite relève plus du comportement ou de la gestuelle, et s’appliquera en fonction de toi, il en va de même pour la nature des punitions qui te seront infligées.

- Vous avez répondu à ma question avant que je la pose, intervient Mimi d’un ton moqueur.

- Je sais, répondit Mr Charles en riant.

Les regards entre les deux partenaires devinrent complices.

- Penses-tu que nous pourrions envisager de commencer à parler des pratiques envisageables ? Demanda le professeur.

Mimi acquiesça de la tête. Il s'ensuivit une discussion qui dura de longues heures.

Il était désormais tard, il faisait presque nuit, il ne devait plus y avoir personne sur le campus.

- Maintenant, tu as toutes les clés en main pour prendre une décision réfléchie en ce qui concerne ta soumission et le choix de la personne à qui tu l’offriras.

- D'accord monsieur, mais je vous ai déjà …

- Non, pas encore, l’interrompit-il, je veux que tu prennes le temps d'y réfléchir, le moment venu, tu le sauras avec certitude.

- Bien monsieur.

Mr Charles la raccompagna chez elle, elle lui posa de nouvelles questions. Puis il se quittèrent.

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