Ce type de travail

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Ce type de travail rigoureux sur la matière peinte n’est pas sans faire penser aux efforts immenses déployées entre 1949 et 1962, sur le matériau même, par le mouvement « destroy the picture », afin d’en sonder la nature profonde, en explorer l’envers, en déduire la structure intime et, en un certain sens, exprimer sa révolte aussitôt après le cataclysme de la seconde guerre mondiale. Que l’on songe aux projections colorées sur toile d’une Niki de Saint Phalle, aux pâtes telluriques d’un Jean Fautrier, aux perforations d’un Lucio Fontana, aux affiches lacérées d’un Raymond Hains, aux toiles trouées et attachées d’un Otto Muehl, aux violences plastiques d’un Kazuo Shiraga, aux sacs reprisés d’un Alberto Burri. Ces différentes rhétoriques sont belles, sinon dans leur sens conventionnel esthétique, du moins dans leur effort pour mettre en place une éthique. Ethique, esthétique, deux rimes riches si elles affirment leur indispensable coalescence. Autrement dit, il ne saurait y avoir d’art qui s’affranchisse de règles morales. « Art sans conscience n’est que ruine de l’âme », pour paraphraser la célèbre sentence de l’humaniste Michel de Montaigne.

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