On est là, face à l’œuvre

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On est là, face à l’œuvre. On est là, dans le face à face. Mais quelle face ? Celle de l’œuvre ? La nôtre propre ? On est, soi-même, dans l’indistinction du paraître, tout comme cette huile qui se referme sur son propre mystère. Et c’est bien sa fermeture qui entraîne la nôtre et nous cloue à demeure. On est là, dans la plus grande immobilité. On attend. On pense à une possible catharsis du temps, peut-être à une dilatation de l’espace où l’on trouverait possibilité d’un refuge. On ne se pose nulle question cependant. On voudrait que l’éclair de lumière vienne en ligne directe de la sensation. Pure. Immédiate. Un genre de déflagration traversant la densité de notre cristallin, percutant le rocher de matière grise, s’invaginant par toutes les failles possibles jusqu’au lieu de réception des images. Que cette image se dépouille de ses artefacts, qu’elle profère son nom de vif existentiel, qu’elle nous dise les contours de son être, qu’elle nous installe dans son effervescente prose, qu’elle nous enchante comme une fable contée à un enfant sage en attente de merveilleux. Mais rien ne se passe que la contrée de l’étrange et du non-advenu. Les lignes se brouillent. La couleur-bitume se mêle à celle de l’argile. Il en résulte un curieux maelstrom au gré duquel, notre inquiétude croissant, nous ne sommes qu’un monde agité de courants contraires, parcouru d’itératives convulsions.

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