Lys I

14 minutes de lecture


Si hardi tu t'avances sur le tapis de cimes

Prends garde à l'inconnu qui en deçà s’abîme

Contente-toi du pallier de ce bosquet sans fond

Car traîtresses sont ses branches et lisses sont ses troncs

Si d'aventure vacille un ami maladroit

Considère-le perdu ou tu suivras sa voie

Continue ton chemin d'un autre pas prudent

L'erreur est absolue et seule la mort t'attend.

            LYS

Lys Habstok 20/11/63

Cher journal, je suis tombée.

Au sens propre comme au figuré.

J'aperçois encore au-dessus de moi, au loin, l'étrange canopée que mon équipe et moi étions en train de parcourir quand j'ai glissé.

Un stupide faux pas sur un rebord glissant. Un manque d'attention clairement dû à Rhodes qui s'était mis à raconter des blagues pendant que nous marchions. Les plaisanteries de ce crétin vont me coûter la vie...

Ma chute date de quelques heures seulement. Une chute de plusieurs centaines de mètres dans cette substance étrange qui m'a visiblement sauvé la vie.

L'air qui m'entoure n'est pas vraiment de l'air. Cela ressemble à un liquide parfaitement transparent et apparemment respirable. J'ai paniqué en me réveillant suite à ma chute et j'ai mis quelques minutes à réaliser que je n'étais pas en train de me noyer.

Ce liquide n'imbibe apparemment ni mes vêtements ni le papier de ce carnet. Il y fait plutôt bon et j'avoue que cela à quelque chose de reposant de se laisser flotter ainsi.

Bon je vais être franche, je ne donne pas très cher de ma peau. Cette sorte de forêt inondée n'a de ce liquide que sur une cinquantaine de mètres de hauteur, au-dessus il n'y a que de l'air jusqu'à la canopée tout en haut. Les troncs sont trop lisses pour y grimper, j'ai essayé, et tout mon matos de communication est foutu.

Je suis sans doute considérée comme morte par mes camarades.

Il y a des plantes ici... Quelques bestioles aussi. Je ne sais pas si je pourrais trouver quelque chose à manger, et ironiquement, à boire. Mon Âme-I est introuvable... Je ne sais pas où elle a pu tomber mais elle me reviendra tôt ou tard.

De préférence tôt.

J'ai vu des formes bien trop imposantes nager entre les arbres vers le Nord-Est... Je n'irai pas là-bas.

J'écris juste ces lignes dans l'espoir que quelqu'un retrouve un jour ce cahier et puisse ramener ce message à la surface:

"Rhodes, je reviendrai te hanter, salaud."

A peine le stylo avait-il achevé de tracer le dernier mot que déjà je jetais rageusement le journal devant moi. Action puérile qui n’eut comme résultat qu’un pathétique trajet d’un mètre à peine pour le petit carnet, le liquide le freinant bien trop pour permettre à mon acte d’être aussi dramatique que je l’espérais.

J’aurais aimé être assez forte pour pouvoir prétendre avoir garder la face et avoir immédiatement pris les bonnes décisions pour assurer ma survie mais la réalité fut tout autre.

J’ai ramené mes jambes contre moi et j’ai pleuré. Je n’étais plus qu’une jeune femme en position fœtal qui flottait mollement dans un lieu inconnu, secouée de sanglots incontrôlés.

C’était la toute première fois que j’étais seule sur Lula.

Et c’était terrifiant.

Je pense avoir offert ainsi une vingtaine de minutes à mes états d’âmes avant de finalement réussir à me ressaisir et à venir récupérer honteusement le carnet que j’avais envoyé paitre. Le bon côté de la solitude, c’est que personne n’est là pour te juger.

Cette pensée que j’espérais voir alléger un peu l’atmosphère ne réussit qu’à serrer un peu plus ma gorge à mon grand désespoir.

Il fallait que je bouge.

Je ne mis que quelques minutes à rassembler le peu d'affaires indispensables qu’il me restait avant d’amorcer ma nage vers le Sud. Je n’avais pas encore d’indice quant à la direction à prendre mais si j’avais bien retenue quelque chose des formations de survie, c’était que le mouvement était mon ami. Une cible statique est une cible morte.

Mon avancée me permit donc de commencer à réfléchir à ce qu’il me fallait maintenant faire tandis que mon regard se promenait sur le décor qui m’entourait, analysant chaque détail.

Le terrain liquide où j’évoluais n’était pas atteint par la lumière du jour. La luminosité ambiante était due à la présence de longue plante bioluminescentes, un trait relativement commun dans les lieux sombres de Lula, dont les feuilles, que j’aurais pus tout aussi bien qualifier de vrilles, se rétractaient vivement à mon approche en étouffant leur éclat, ce qui créait constamment une zone un peu plus sombre autour de moi.

C’était déroutant et assez désagréable d’avoir l’impression que la lumière se dérobait ainsi. J’aurais été superstitieuse, j’aurais dit qu’il s’agissait d’une cruelle ironie de la part de Lula pour me faire comprendre que je n’atteindrais plus jamais sa surface…

Une autogifle plus tard et mes yeux reprenaient leur tâche d’analyse.

Le reste de la végétation se résumait à de la langue du guide, une fougère parasite qui poussait absolument partout sur Lula et qui était une véritable aubaine pour les pionniers comme moi et autres explorateurs puisque ses extrémités étaient toujours attirées par le pôle magnétique positif lulien. J’en arrachais donc une feuille et la laissait flotter dans le sens en question pour vérifier que je ne m’étais pas trompé de direction après ma chute.

Visiblement je n’avais qu’entre 15 à 20 degrés d’erreur, un score satisfaisant si on prenait en compte la panique et le chaos qui m’avait enveloppé.

Les arbres étaient de solides Maoc, les piliers de la canopée mouvante dont l’écorce était aussi dure et lisse que la pierre et dont les troncs variaient de 5 à 25 mètres de diamètre pour plusieurs centaines de mètres de haut. Seul, un tel arbre n’aurait jamais pu autant s’élever sans s’effondrer, mais ici, chacun s’appuyait sur l’autre pour se stabiliser au niveau de la canopée. Un beau travail d’équipe.

A nouveau un pincement me serra le cœur quand le mot équipe effleura mon esprit. Je les connaissais bien tous les trois et même si on avait fini par tisser des liens je savais qu’aucun d’eux ne laisserait l’un des autres se mettre en danger pour venir me récupérer. C’était froid mais rationnel et à vrai dire la bonne décision à prendre, ils ne connaissaient pas l’existence de cette forêt aqueuse ici bas et en toute logique je ne devait plus être pour eux qu’une tâche rougeâtre de chair et d’os broyés quelque part au fin fond de Lula.

Malgré ça je ne pouvais pas m’empêcher de leur en vouloir. Et si Rhodes avait été plus rapide pour m’agripper le poignet quand j’ai crié.. ? Et Hélène n’aurait pas pu utiliser son Âme-I pour me sauver ? Si ça se trouve elle était bien contente de me voir tomber… Elle me faisait toujours la gueule après tout suite à…

A nouveau une autogifle vint me ramener à l’instant présent et à l’urgence de la situation. Ce comportement violent que les autres pionniers trouvaient à la limite du masochisme tant j’y avait souvent recours était la seule méthode viable que j’avais trouvé pour œuvrer contre mon trouble de l’attention. Des dizaines d’heures d’hypnose et d’acclimatation avaient fini par ancrer cette réaction instinctive dans ma main gauche. L’autorité du corps sur l’esprit.

J’allais reprendre mes observations quand mon influx se mit en branle. Dans la seconde qui suivait j’étais plaqué contre un arbre, retenant ma respiration, tandis que passait non loin, hors de mon champ de vision, quelque chose qui m’aurait tué.

Je ne sais pas comment l’ancienne humanité était parvenue à survivre sans l'influx. Ils avaient pourtant déjà presque décrit ce sixième sens sans le connaître vraiment à travers un héros de comics en tenue moulante bleu et rouge, mais ils n’avaient pas inclus dedans l’aspect culturel et… On y reviendra, là je suis en danger de mort.

Je ne le voyais pas mais je l’entendais, un prédateur lulien. Ses déplacements qui se résumaient à un mouvement ample et lent, suivi d’un impulsion rapide et brève qui déplaçait grandement la source du son, me laissait imaginer quelque chose de l’ordre de la pieuvre ou de la méduse. Mais les raclements par intermittence sur le sol sablonneux venaient préciser qu’il n'avait rien de mou.

Tenter un coup d’œil pour vérifier ne valait pas le coup, je devais rester silencieuse et immobile. Les vibrations se propageaient bien trop dans cet environnement et vu ma vitesse de nage et l’absence de mon Âme-I, une fois repérée mon sort aurait été scellé.

- !

Un glapissement de surprise failli franchir mes lèvres que je parvint à maintenir closes de justesse. Quelque chose venait d'entrer en contact avec ma cheville.

C’est avec tout la lenteur du monde que mon regard descendit doucement vers mon pied pour y découvrir l’une des vrilles d’une plante bioluminescente enroulée autour de mon mollet, et c’est au moment où de fines épines commencèrent à s’en déployer pour venir percer avec une lenteur affreuse mon treillis et la peau de ma jambe que je compris comment fonctionnait ce microcosme.

Bouger, ne pas bouger, ça n’avait pas grande importance pour les petites proies de ce milieu. C’était aller de Charybde en Scylla. D’un côté les mouvements en présence d’un grand prédateur précipitaient leur fin, de l’autre l’immobilité laissait à cette végétation carnivore tout le temps pour venir les enrober pour en siroter l’intérieur.

Maintenant cela me revenait, les quelques espèces de puces à nageoires de la taille de ma main que j’avais aperçu en me réveillant semblaient effectivement nager le plus loin possible des plantes.

Je me maudissais intérieurement de ne pas avoir remarqué ça plus tôt et serrait les dents autant que possible pour ne pas hurler, laissant la plantes se repaître sur ma jambe. Vu la taille de leurs proies habituelles, avec un peu de chance je ne perdrai pas l’usage de mon pied si le gros prédateur qui rodait encore à une trentaine de mètres de moi avait la décence de ne pas trop traîner dans les parages.

Pour tromper la douleur je ne pouvais que laisser mes pensées vagabonder délibérément cette fois-ci. Un sourire acerbe orna mon visage quand un souvenir tout à propos surgit de ma mémoire. Le visage buriné de mon instructeur qui me tirait les cheveux et me récitant la purée qu’il devait servir à tous ses autres élèves mais qui se révélait on ne peut plus vrai sur le terrain :

« Lula, c’est un combat de tout instant tu vois ? Pas une question de muscle où de puissance de frappe, même si ça compte aussi évidemment, nan là je te parle de combat de l’esprit. Ta matière grise contre celle de Lula en gros. Si tu ne comprends pas assez vite ce qu’il se passe autour de toi, tu es morte. Ya cinquante façons de survivre à chaque situation mais il y en a bien un millier d’y laisser sa peau. Ton regard et ton influx doivent être plus affûtés que tes armes, et ton esprit de déduction doit carburer au max… »

Je ne pouvais pas répondre bien évidemment et je m’étais contenté de rouler des yeux au ciel et me demandant pourquoi il continuait à me faire la leçon à un moment pareil.

Retour à mon moi qui souffre le martyre en essayant de rester stoïque, une centaine de fines épines plantées dans la jambe.

Intérieurement je priais pour que la plante n’injecte pas de venin pour faciliter son repas… et je priais aussi pour que la vrille ne poursuive pas son ascension. J’avais l’impression que mon épiderme était en feu et que quelqu’un s’amusait à y frotter du sel à l’aide d’un gant ignifugé couvert de jus de citron concentré. Merde.

Je déglutis tandis que les larmes de douleur me montaient aux yeux et me replongeais dans mes souvenirs pour échapper encore un peu au haut le cœur qui menaçaient de me faire vomir.

Le présent est à chier, mais un peu de mon passé me fera relativiser.

*****

Je ne suis pas née dans un hôpital.

Je suis née il y a 26 années de ça, sur une dalle de pierre dans un temple de Cinis situé en périphérie de Stockholm, en Suède. On m’a raconté bien plus tard que l’accouchement avait été atrocement long et douloureux et que ma mère n’avait survécu que grâce à la présence de nombreux séides dont les Âmes-I étaient dotés de capacités médicales puissantes.

Je ne m’en veux pas une seconde. Disons qu’il s’agissait d’une avance pour contrebalancer les saloperies qu’elle me ferait subir par la suite.

Mes deux parents étaient des apôtres de haut vol et autant dire que ma naissance fut vue aux yeux de la secte tout entière comme une bénédiction. Dame Quiet elle-même fit le déplacement pour venir inspecter mes joues roses et potelées de bébé extrémiste.

En soit ma bonne étoile avait marqué un départ magistral en m’octroyant une place dans le monde où j’aurais pus être quelqu’un, mais avait visiblement manqué d’endurance sur la suite et je l’imagine encore me laisser continuer la course seule en me faisant des signes depuis le bords de la route, un sourire triste au visage signifiant « désolé, bon courage. ».

Mes premières années furent donc au diapason de ce que le reste de ma vie ne fut pas. J’étais choyée par les adeptes, mon père se montrait sévère mais bon et l’attention qu’il me portait me mit rapidement sur mes deux pattes, la langue bien pendue et le regard vif. Ma mère était plus distante, restant rarement au temple entre deux descentes sur Lula. Je crois que déjà elle me voyait comme une rivale avec ma trogne de poupée et mes yeux anthracite et c’est vers mes treize ans que les choses ont commencées à s’envenimer.

A cette époque j’étais déjà la parfaite petite apôtre en devenir. J’avais solidement intégré les préceptes de notre grande famille et mon doux regard vengeur était froidement braqué sur Lula et son hérésie. Les entraînements martiaux et psychologiques avaient porté leurs fruits et mon père se targuait d’avoir enfanté de la plus adorable machine de guerre que ce monde ait porté.

Ma mère était moins enthousiaste.

Je pense que sa jalousie à commencé à déborder et à suinter du masque que constituait son sourire aimant au moment où je fus en âge de « participer » aux sessions de don de soi. Pour être un apôtre, il ne fallait plus considérer son corps comme sien, mais comme un outil entre les mains de Cinis.

Cet outil passait donc de main en main sous le regard rempli de fierté de mon père et sous celui glacé de ma mère qui, m’a-t-on dit, n’appréciait que très peu la façon dont les dévots semblaient enthousiastes à l’idée de me travailler.

J’étais belle, j’étais forte, et qu’un inconnu plonge ses mains grasses dans mes boucles blondes ne me gênait pas le moins du monde tant j’avais été formatée à n’être que le fer de lance d’une cause plus grande.

Et c’est une nuit de l’automne de mes 15 ans que ma mère m’a réveillée en me lacérant le visage et en m’anéantissant à coup de pieds dans le ventre jusqu’à ce que je m’évanouisse.

Je n’avais pas crié, je n’avais pas tenté de me défendre. Je l’avais juste regardé avec surprise, dévisageant le visage couvert de larmes de rage de la mère que je voyais alors pour la dernière fois.

A mon réveil quelques semaines plus tard, j’avais été transféré dans un autre temple qui possédait une branche médicale, loin de mon père et de la furie vengeresse de ma mère.

Je compris vite aux regards que l’on m’adressait que je n’étais plus aussi belle qu’avant. Les Toubibs avaient fait ce qu’il pouvait mais ma mère s’était assuré que mon visage porte à jamais les traces de son ire. On m'apprit aussi sans prendre de gants que le don de pouvoir enfanter m’avait été ôté par les coups expert de celle qui m’avait mise au monde mais je me souviens avoir simplement haussé les épaules à l’époque. La seul question qui me brûlait les lèvres était bien plus importantes que ces inconvénients mineur :

Cinis voulait-elle toujours de moi ?

A mon grand soulagement on me répondit positivement et je repris l’entraînement sans tarder, enterrant cet épisode de ma vie sous une couche supplémentaire de ferveur aveugle.

C’est fou comme on peut être cassé à l’intérieur mais continuer à briller quand on est un outil.

Bref, ce nouveau temple, près de Stuggart en Allemagne, termina de me former, me donnant tant d’avance sur les enfants de l’extérieur que je m’étais mis à les mépriser du haut des rambardes barbelés de mon univers de 300 mètres carrés. Je les voyais jouer et discuter et je n’éprouvais que de la pitié pour eux, un sentiment de dégoût amère qui me faisait plisser les lèvres et retrousser le nez. Je ne réaliserais que bien plus tard que c’était ça, la jalousie.

Mon père m’envoyait parfois des missives pour prendre connaissance de l’avancement de mes études et de mon entraînement physique. La fierté étant beaucoup plus dure à capter sur papier, je pense que cette distance termina d’éteindre la dernière étincelle qui faisait de moi une enfant.

Ma majorité ne tarda pas et avec elle vint le moment fatidique, le climax de ma jeunesse, la consécration de mes efforts. Il était temps pour moi d’être envoyée au Deleus Garden. Il était temps pour moi de devenir un meilleur outil.

De devenir une arme.

*****

Le silence…

L’instant présent était à nouveau plongé dans un silence absolu, la chose s’étant suffisamment éloignée pour que mon influx repasse en sourdine. J’attendis encore quelques minutes par précaution avant d’arracher vivement la vrille de ma jambe, relançant la douleur qui avait fini par se tamiser légèrement.

Le cri que je parvins à retenir dans ma gorge, fut vite remplacé par une bile âcre qui vint souiller le liquide devant moi, rajoutant une touche laiteuse à l’écarlate de mon sang qui commençait à teinter l'espace alentour. Il me fallait absolument bander la blessure au risque de laisser une belle piste vermeille sur mon passage.

Une vérification rapide de l’état de ma jambe qui suintait l'hémoglobine par une myriade de minuscules trous laissés par la plante me laissa espérer que si par chance elle ne s’infectait pas, la blessure ne devrait pas avoir trop de mal à cicatriser.

Je dus batailler une dizaine de minutes pour retirer les dernières épines qui étaient restées plantées dans mon épiderme avant d’enfin parvenir à bander la blessure à l’aide de la manche de pantalon déjà abîmée que j’avais arrachée sans ménagement, assez haut au niveau de la cuisse.

Il était clair que j’avais perdu plus de sang que je ne le pensais tant mes gestes s’étaient fait mous et ma vision trouble. Un abri. Mon unique chance de survie était de trouver un abri avant de perdre connaissance.

La carcasse qui me servait de corps se mit en branle tandis que mon esprit focalisait toute son attention sur la recherche d’une cachette salvatrice. Rapidement il me parut clair que je ne trouverais rien au niveau du fond et je dus me résoudre à retourner à la surface pour dénicher un recoin de tronc qui me permettrait de rester hors du liquide et avec un peu de chance, hors de portée des dangers de cette forêt noyée.

Cela prenait trop de temps.

5 minutes, 10 minutes… Les bordures de mon champ de vision noircissaient et mes globes oculaires partaient déjà en arrière, me demandant un effort surhumain pour les réaligner devant moi.

Je m’encourageais intérieurement à continuer mais mes injonctions mentales tombaient à plat tant la fatigue les érodait.

13 minutes et 26 secondes, des pertes de contrôle par intermittence, me laissaient flotter à la dérive sur quelques mètres à chaque fois avant que je ne parvienne à me remettre à patauger plus que nager vers une destination incertaine. Le sommeil m’écrasait.

14 minutes et 42 secondes, ce n’était plus consciemment que mon corps agissait, mais je pus capter du bois sous mes doigts… ça n’avait plus grande importance je ne savais plus trop ce qui se passait, je ne savais plus trop pourquoi j’étais là. Les bords de ma conscience cédèrent et l’obscurité m’engouffra.

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