Je lui demandais alors comment il faisait pour assumer devant Dieu toutes ces inobservations des règles de la religion.

Il m'expliqua que la confession mutuelle des curés était la solution utilisée.

Chaque début de semaine, il se rendait dans une église voisine, se faisait confesser par le curé du lieu qui lui donnait l'absolution, puis ils échangeaient leur place dans le confessionnal.

Il me montra le petit carnet dans lequel il inscrivait tous ses péchés. Vous voyez, je compte les lignes dans la partie mensonges, et je me fais pardonner, par exemple pour 24 mensonges. Je ne les détaille pas.

Il me tendait le carnet pour me prouver ses dires. Il n'avait à cet instant que cinq ou six mensonges inscrits, mais le seul que je pus lire était le dernier, et il me concernait.

À la date de ma visite était écrite : mensonge rapport inspectrice.

Je ne manquais pas de lui faire remarquer que j'avais lu sa note.

Il semblait un peu gêné, mais il m'expliqua que quand quelqu'un a subi un examen, il était préférable de lui dire qu'il était bon, plutôt que très moyen. C'était meilleur pour la confiance.

De mon côté, je savais donc à quoi m'en tenir.

Je me demandais s'il allait encore sortir son petit carnet pour noter un nouveau mensonge.

Mais il n'en fit rien.

J'en aurais déduit que : mensonge rapport inspectrice signifiait que j'étais plus mauvais encore que le très moyen dont il m'avait affublé.