L'homme pourrait-il un jour devenir une femme comme les autres ? 

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Des amis autour d'une table, après un dîner bien arrosé

Sandrine, agacée

— Si l'homme était une femme comme les autres, vous pensez vraiment qu'on aurait cette discussion ? À l'évidence, si nous étions égaux, la question ne se poserait même pas !

Paul

— Hé, calme toi ! Pas la peine de monter sur tes grands chevaux ! On ne faisait que s'interroger.

Jeanne

— Mais Sandrine a raison, il n'y a qu'un homme pour se poser ce genre de question ! Tu sais très bien que l'homme ne sera jamais une femme comme les autres, pour la simple et bonne raison qu'on ne peut pas refaire l'histoire et effacer de l'inconscient collectif tous ces siècles de suprématie masculine, dont on voit encore les traces aujourd'hui !

Henri, véhément

— Je ne suis pas d'accord ! Ok, on ne peut pas réécrire le passé, mais on est tous à même d'influer sur notre avenir, si on le désire vraiment. Les mentalités peuvent et doivent évoluer ! Si rien n'est fait, la France pourrait bientôt se retrouver dans la situation des États-Unis : Un pays divisé entre harceleurs et harcelés, noyé sous les procès et les situations douloureuses de chacun ! C'est ça que vous voulez pour vos enfants ?

Jeanne

— Dis-moi, tu ne serais pas en train de caricaturer, par hasard ?

Henri

— À peine, je t'assure ! Nous devons commencer par les éduquer dans le respect de l'autre et de leur corps et cela dès leur plus jeune âge. On parle beaucoup des garçons, mais il ne faut pas oublier les filles qui doivent aussi apprendre à se défendre, à savoir dire non sans avoir peur. Une éducation, une sensibilisation, que la plupart des parents font déjà sûrement à la maison, mais qui se poursuivraient également à l'école. Le « vivre ensemble » n'est pas une utopie, que je sache !

Sylvie, saoule, la bouche pâteuse

— Ben, si ça met autant de temps à faire le chemin inverse, on sera mortes bien avant d'le voir, ce grand bouleversement, comme nos enfants et toutes leurs descendances avec...

Paul, énervé

— Bon écoute Sylvie, si c'est pour sortir ce genre de conneries, tu peux la fermer !

Sylvie, remontée et toujours grise

— Vous voyeeez, comme il traite la mère de SES enfants ! Vous êtes tous les mêmes, dès qu'on est pas d'accord avec vous, c'est forcément qu'on est contre vous et vous aboyez ! Tu vas faire quoi ? Utiliser ta force de mâle virile pour me faire taire ?

Jeanne, doucement

— Sylvie, calme-toi... Il ne va rien faire du tout.

Paul, gêné

— Mais, je ne sais pas pourquoi elle dit ça...

Sylvie, dans le même état d'esprit

— La voilà la raison pour laquelle on ne sera jamais égaux. Au final, on ne pourra jamais lutter contre vos biceps. Nouuus tout ce qu'on peut faire, c'est la grève du seeexe ! Mais y aura toujours une pétaaasse pour pas jouer le jeu !

Paul, excédé

— Mais arrêtez de la faire boire, vous voyez bien qu'elle ne tient pas l'alcool !

Jeanne et Sandrine entraînent Sylvie dans la pièce d'à coté. Les hommes se retrouvent seuls.

Paul, mal à l'aise à nouveau

— Écoute, je suis vraiment désolé. Je ne comprends pas...

Henri

— T'en fais pas, demain elle ira mieux. Dis-moi, tu n'as pas l'impression qu'elle est au courant pour ta secrétaire ?

Paul, surpris et inquiet

— Pour Léa ? Non ! Tu crois ?

Henri

— Tu sais les femmes ont un sixième sens pour ce genre de chose.

Paul, anxieux

— Tu n'as rien dit à Sandrine ?

Henri, vexé

— Bien sûr que non ! Qu'est-ce que tu imagines !

Paul, en pleine réflexion

— C'est vrai qu'elle est bizarre depuis quelques temps. D'ailleurs, on n'arrête pas de s'engueuler. Mais je ne vois pas comment elle pourrait le savoir, je fais hyper gaffe !

Henri

— Un conseil d'ami, tu devrais arrêter pendant que tu maîtrises encore la situation.

Paul, sérieux

— Henri, on se connaît depuis longtemps toi et moi, tu sais que cette relation ne remet absolument pas en question les sentiments que j'éprouve pour Sylvie. Elle restera toujours la mère de mes enfants. Ce sont deux choses différentes.

Henri

— D'accord, mais est-ce que tu t'es déjà mis à la place de ta femme ? Tu crois vraiment que c'est ce qu'elle ressent ?

Paul

— Mais pourquoi voudrais-tu que je me mette à sa place ? Tu ne crois pas que la mienne est déjà assez compliquée comme ça !

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