Louis Le Mage

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Louis, le valeureux mage est armé d’un simple bourdon de bois, terminé par une volute tarabiscotée incrustée de pierres rouges. Le soleil, tout au long du jour, est capturé par les rubis qui le restitueront la nuit venue.

Pour l’heure, le mage fait des bonds au bord de la Mer du Nord. Il renie sa dignité ! Pourquoi ? Parce qu’il a mal ! Son mignon pied gauche a marché sur un gros crabe rose qui s’est fort bien défendu en le pinçant. Ce pauvre Louis n’est pas spécialisé en médecine. C’est pourquoi il estime que sauter en rond aura raison de son traumatisme ! Bien sûr, ce n’est pas la bonne méthode.

Surtout lorsqu’il aperçoit une dame brune en toge rose portant un panier contenant une pile de livres. La magicienne l’observe, assisse sur des rochers protégés par des pieux plantés obliquement selon l’ancien système préventif mis au point pour la protection du royaume.

***

La dame en rose, il l’a deviné, est médecin. Elle l’invite, du doigt, à venir le rejoindre. En sautillant sur l’autre pied, toujours sur le sable blond, ce qui n’est pas évident, Louis Le Mage, s’approche. Va-t-elle pouvoir mettre fin à son calvaire ?

- Salut, Louis ! Que se passe-t-il ?

- Rien, ma bonne amie.

- Te voilà bien fier, à sauter comme un cabri. J’apprécie ton étrange chorégraphie. Tu t’exerces pour le concours de danse ? Tu souhaites postuler à l’Académie Royale des Danseurs ?

- Rien de tout cela ! Je m’efforce à marcher sur le sable, en tenant un pied entre mes mains. Disons que pour se déplacer avec élégance, il faut pas mal de tentatives. J’ai découvert qu’il faut sauter sur l’autre pied pour avancer…

Elle pouffe à la répartie fantaisiste et s’arrête net.

- Dis donc, tu as quelque chose au pied !

- Ailleux ! Il ne veut pas le lâcher le pouce !

Elle sort sa baguette magique qu’elle agite en un gracieux mouvement. Le crabe tombe ! Il est devenu rose et s’enfuit cacher sa honte derrière des rochers.

Un crabe rose ! Quelle horreur !!!

Voilà ce que deviennent de très vieux mots tirés de ma tablette. J’ai retrouvé dans un tiroir, hier soir, de quoi m’occuper. Je reconnais volontiers que ce n’est pas d’une intelligence rare. Mais j’ai laissé mon stylo courir sur la feuille. Il me faudra la transcrire pour pouvoir vous présenter mon produit.

Voilà un joyeux moyen de décompresser en attendant un rendez-vous médical. Pendant que j’écris, je ne me torture pas la tête.

Paris, dimanche 4 juillet 2021

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