Prologue

2 minutes de lecture

  Lyon le douze mars dix-sept heures.

Sur le tarmac de l’aéroport Saint–Exupéry de Lyon, un Iliouchine IL18 vient de s’immobiliser en bout de piste. Toutes sirènes hurlantes, plusieurs véhicules de police suivies d’une ambulance, se ruent vers lui tandis qu’on approche un escalier d’embarquement autotracté de la porte de l’avion. Dès qu’elle s’ouvre devant deux infirmiers, teintés en bleu par la lueur des gyrophares, ils descendent avec beaucoup de précautions, un blessé allongé sur une civière, suivis du capitaine Fleur et du médecin.

  Sous le regard des policiers placés autour de l’appareil, les ambulanciers arrivent en courant avec leur matériel pour prendre la victime en charge, la placer sur un brancard, puis l’arrimer dans leur véhicule. La capitaine Fleur monte alors dans une voiture accompagnée de la femme médecin. Puis le convoi se met en route derrière l’ambulance vers l’hôpital militaire Desgenettes de Lyon.

— Dites-moi, docteur Singh, vous qui l’avez examiné et accompagné dans l’avion, pensez-vous qu’il se rétablira rapidement ?

— La psychiatrie est loin d’être une science exacte, capitaine. Le cerveau humain regorge de zones d’ombre dont on commence à peine à explorer les interactions de manière scientifique. Il a subi un grave traumatisme psychique et semble s’être refugié dans un recoin de sa conscience qui m’est inaccessible pour l’instant. L’homme paraissait plutôt bien équilibré, ancré dans le réel et le présent et peu enclin à se perdre dans des considérations fantasmatiques, d’après le profil figurant dans le dossier qui m’a été fourni. J’ai donc bon espoir de parvenir à le faire sortir de cette situation délicate. Cependant, il faudra sans doute du temps. Le service psychiatrique de l’hôpital militaire est habilité à traiter ce type de cas, mais s’ils ne font aucun progrès, j’ai tout pouvoir pour le transférer dans mon service à l’hôpital de Nice où je serai plus à même de m’en occuper quotidiennement.

— Je vous remercie docteur Singh, je suis la capitaine Fleur, responsable de son unité, j’apprécierais que vous me teniez au courant de vos progrès, n’hésitez pas à me contacter à n’importe quel moment, voici ma carte.

— Vous pouvez compter sur moi… regardez, nous sommes arrivés, je vais m’occuper de l’admission, je vous dis au revoir, je ne sais pas si nous nous reverrons.

— Je crois que si, je vais bénéficier d’une promotion et serai sans doute mutée à la préfecture de Nice, je viendrai vous voir.

— Je vous reverrai donc avec plaisir, capitaine !

— Faites moi plaisir docteur, appelez moi Fleur, c’est mon prénom. Capitaine Fleur est mon nom de guerre.

— Entendu, Fleur, et vous, appelez moi Mina.

— À bientôt donc, Mina.

~~~~~~~~~~

JI 01/12/19

Annotations

Vous aimez lire Jacques IONEAU ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0