Attention. Je couche ici les dernières pages du roman afin d'avoir vos avis.

Si vous souhaitez garder le suspens jusques au bout ne le lisez pas. Si vous voulez me donner votre avis sur l'intrigue générale et sur cette fin allez-y.

Ce chapitre est vraiment une avant-première qui a besoin d'tre retravaillée mais j'ai tellement de mal à écrire cette histoire que je suis pour prendre toutes les critiques.

Bonne lecture, amusez-vous bien.

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Alexandre n’en pouvait plus. Ces derniers jours, les découvertes qu’il avait faites l’avaient épuisé. Le combat contre Renaud avait été éprouvant. Jamais il n’aurait cru devoir le subir. Tout ce qu’ils s’étaient promis enfants avait été réduit à néant après cette lutte. Heureusement pour tous les deux, ils s’en étaient sortis sains et saufs. Mais l’enchaînement des événements avait éprouvé toutes ses convictions et il ne reconnaissait plus son monde. Il avait besoin de repos. Il avait besoin de clarifier tous ces [XXX] et c’est machinalement qu’il alla chercher le courrier comme tous les matins de ces trois derniers mois.

  Il saisit l’enveloppe qui était désormais habituelle. Ce papier kraft devenait une sorte de terreur. Qu’allait-elle bien encore lui apporter comme nouvelle ? Néanmoins cette fois, il la trouva plus lourde que d’ordinaire.

  Il s’installa dans le fauteuil du salon et ouvrit l’enveloppe. Comme toutes les fois, il glissa le doigt dans la languette collée et plongea la main dedans, s’attendant à trouver du coup une quantité conséquente de papiers. Sans regarder il farfouilla dedans et sentit un objet dur et froid.

  - Aïe ! Hurla-t-il en retirant vivement sa main.

  Il eut la mauvaise surprise de récupérer une paume ensanglantée. Il jeta un œil au fond de l’enveloppe. Un couteau, à manche en ébène, reposait sagement, des marques de sang sur la lame.

  Il pressa sa paume avec un kleenex et se leva pour aller chercher un torchon propre. A vue de nez des points seraient nécessaires. C’est alors que la sonnette de la porte d’entrée se manifesta. Il alla ouvrir la porte décidé à renvoyer le visiteur importun.

  - Julie ? Qu’est-ce qui vous amène ?

  - Je venais voir si tout allait bien. Mais… Vous êtes blessé ? Que s’est-il passé ? Attendez. Venez vous asseoir là je vais regarder.

  Il obtempéra sans se poser trop de questions. Julie retira le kleenex et ne put réprimer un haut-le-coeur.

  - C’est moche hein ?

  - Disons plutôt que c’est bien ouvert. Comment vous-êtes vous débrouillé ? Elle partit d’un éclat de rire.

  - C’est dans cette enveloppe, sur la table, il y a une sorte de dague ou je ne sais quoi. On dirait un athamé.

  - Un quoi ?

  - Un athamé. C’est un couteau sacrificiel que l’on utilise dans les sectes.

  - Délire ! Je peux regarder ?

  Et sans attendre la réponse elle saisit l’enveloppe et plongea la main à la recherche du couteau.

  - Non ! Julie faites attention…

  - Aïe ! Punaise il coupe bien.

  Elle retira sa main presque dans le même état que celle d’Alexandre. Elle fit alors quelque chose d’inattendu. Sans quitter des yeux son interlocuteur, elle saisit sa main et mit leurs deux blessures en contact, leur sang se mếlant.

  Ils se retrouvèrent alors projetés au fin fond de l’univers. Des planètes en formation, d’autres en destruction, des naissances et des morts d’étoiles, des danses de galaxies, un univers changeant chaque seconde exposait sa vie sous leurs yeux. Des chemins argentés peuplés d’images de gens, de temps, de moments historiques partaient d’eux. Ils étaient en suspension au milieu d’une bulle invisible. Le manoir, le salon, le fauteuil, tout avait disparu. Ils flottaient dans l’espace. Sans explication rationnelle ils pouvaient respirer dans le vide absolu. Au bout de quelques minutes d’hébétude Alexandre parvint à articuler :

  - C’est quoi ça ?

  - Tu es un Gardien du Temps Alexandre et je suis ta guide. Je m’appelle Julie De Luca et désormais nous ne faisons plus qu’un. Nos sangs se sont mêlés et rien ne pourra plus jamais nous séparer. Je serais ton repère dans ta réalité quand tu seras perdu. J’appartiens à un ordre ancien chargé de veiller sur les Gardiens du Temps. C’est moi qui t’ai envoyé toutes ces lettres pour que tu te souviennes et que tu retrouves tes pouvoirs.

  - Quoi ? Hein ? Quoi ?

  - Tu as le pouvoir de voyager dans le temps et dans toutes les réalités possibles. Tu apprendras. Je te guiderai. Et quand tu sillonneras toutes les réalités possibles, tu risqueras de te perdre. Maintenant que nos sangs sont liés, nos âmes sont liées. Il te suffira de m’appeler pour revenir. Je serais ton guide et tu pourras toujours revenir grâce à cela. Je t’apprendrai. Fais-moi confiance.

  Alors comme dans un tourbillon de fête foraine, un flot intarissable de souvenirs passés, présents, futurs, submergea Alexandre. Des images qui lui appartenaient, d’autres qui venaient d’inconnus, d’autres qu’il avaient croisées dans les livres mais qui prenaient vie sous ses yeux. D’autres enfin venues d’un futur inimaginable. Il se sentit aspiré par tous ces songes, d’où qu’il regarda il ne voyait que ça. Comme inconsciemment il tendit la main vers l’une d’elle qui se figea aussitôt, lui permettant de l’examiner à l’envi. Puis elle repartit dans la spirale.

  - Je peux tout voir ! Tout ressentir ! Je peux tout connaître ! Je sais tout, je vois tout, je comprends tout ! Je sais l’Alpha et l’Omega de chaque chose ! Je SUIS l’Alpha et l’Omega ! Je peux décider de tout changer ou de laisser comme c’est ! Je peux choisir de faire prendre une autre voie à n’importe quel instant de n’importe quel moment de n’importe quelle vie ! Je suis un dieu !

  Il était grisé, comme transformé en une créature omnipotente qui ne pouvait se satisfaire de son pouvoir mais en voudrait toujours plus.

  Julie savait qu’il allait en passer par là. Elle connaissait son rôle, son devoir, et elle savait qu’il fallait le laisser se faire submerger par cette découverte afin qu’il n’en soit plus l’esclave plus tard. Quand elle estimât qu’il avait suffisamment joui de cette puissance, elle appliqua sa main saignante sur son torse et respira calmement. Par le contact de leurs peaux, elle lui transmit sa sérénité, son apaisement, et aussitôt Alexandre sortit de son délire divin. Il cligna des yeux et regarda la jeune femme comme s’il la voyait pour la première fois.

  Elle lui prit la main et l’instant d’après ils étaient de retour dans le manoir.

  - Peux-tu m’expliquer ce qu’il s’est passé ? Et d’où tu viens ? Alexandre avait dans la voix tout autant de colère, que d'incompréhension. Julie ressentit meme une pointe de terreur par rapport à ce qu'il venait de se produire.

  - Je suis ta guide. Nous sommes liés par le sang et nous ne pourrons plus jamais nous quitter. Notre lien est spirituel. Où que tu sois et où que je sois, nous nous retrouverons toujours et nous serons toujours en contact.

  - Quoi ? Comme de la télépathie ?

  - Non. C'est plus... Comment dire... Une intuition. Tu sauras si je suis en danger et je saurai si tu es en danger. Et perdu dans les couloirs du temps, tu pourras me retrouver. Il te suffira de penser à moi.

  - D'accord. Mais c'est quoi ? De la magie ? De nouveau une pointe d'incrédulité dans sa voix.

  - Oui. C'est de la magie archaique. J'appartiens à un ordre très ancien qui a pris naissance dans l'Italie Florentine. Mais bien avant, au temps des chevaliers cet Ordre avait déjà guidé et accompagné des etres comme toi. Ton père, ton grand-père, ton arrière-grand-père, et ton...

  - Ca va j'ai compris l'idée générale. C'est de famille quoi. Mais de la magie ?