Une vie

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Dis, petite, vois-tu le soleil se lever là-bas ? Regarde bien, ce point orangé à l'horizon, qui colore le ciel. Elles ne sont pas belles, ces couleurs ? C'est sa joie de rentrer chez soi qu'il diffuse autour de lui.

Tu as perdu ton doudou ? Ne t'en fais pas, petite, c'est juste le lutin du parc qui te fait une farce, mais il n'est pas mauvais, il te le rendra. Oui, promis.

Alors pourquoi ces larmes ? Jette un coup d'oeil dehors et observe donc la pluie, le ciel pleure pour toi. Sa tristesse est la tienne, mais le vent souffle, les nuages repartent, s'éloignent, et le beau temps revient.

En voilà un joli sourire ! Tu sais qu'un simple sourire permet à une fleur dans le monde d'éclore ? Alors cultive ce jardin et sois heureuse.

Comment ça, tu en as marre de ces histoires ? Mais reviens, ton plat va refroidir ! Ne pars pas comme cela, toute seule…

Ce qui se passe dans leur tête est un bien épais mystère…

Tiens, te revoilà. Alors, l'air frais t'a calmée ? D'accord, d'accord, ne t'énerve pas, explique, tout simplement, ce qui ne va pas. Comment ça, tu n'y arrives pas ? Essaie, allez, on t’écoute...

« Très bien. Tu te souviens du soleil à la joie lumineuse ? »

Oui, et à présent il t'apparait comment ?

« Rouge sang. Tu te souviens du doudou perdu ? »

Oui... Tu ne l'as jamais retrouvé, tristement perdu pour de bon, mais...

« Et tu te souviens le ciel triste pour les autres ? Il n'est pas si compatissant hors de la saison pluvieuse.

Tu te souviens ces fleurs qu'un sourire pouvait fleurir ? Un sourire est un façade, le jardin, lui, fane. »

Des pleurs perlent aux coins de tes yeux, en silence. Des bras t'entourent timidement, sans te brusquer, et avec une douce lenteur tu acceptes de te laisser tomber dedans.

Tu rejettes les histoires de ton enfance, mais tu es encore une enfant. Si tu ne crois plus en rien, la vie te paraitra bien sombre, bien lourde. N'oublie pas ce qui fait la beauté du monde et continue de rêver !

Tu vois ? Tu as réussi. Ferme la bouche, on dirait un petit poisson. C'est bien ton diplôme que tu tiens entre les mains. Tes années d'étude et de travail ont payé, tu peux devenir graphiste. Tu as tenu, et voilà, un entretien d'embauche demain ! Evite donc de trouer le sol à tant sautiller, prends ton vélo, tiens, il fait beau dehors.

Répète, tu as un « bon ami » ? Comment est-il, sympa ? Un bon homme, en somme. S'il est vraiment bien, essaie de ne pas le perdre.

Ça faisait longtemps, te voilà des cheveux gris sur la tête. Les années sont passées, quel regard as-tu sur elles maintenant ? C'est passé vite, ça passe toujours trop vite une fois derrière. Tu as goûté à la vie, dans ce jeu d'ombres et de lumière qu'est le monde. S'il te plaît, souris encore une fois.

Une dernière fois.

Tu es son petit-fils, n'est-ce pas ? Ta mamie était une grande femme qui part juste dans un nouveau voyage...

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