Un jour à Herculanum

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Dixième jour avant les calendes de novembre

Une douce odeur d'olive et de mer parfumait la chambre d'Eury. Apollon entamait sa course, droit et majestueux sur le char du soleil, sa lumière ressuscitait les couleurs du ciel et de la terre. Chaussant ses sandales aux lanières de cuir, la petite grecque quitte le séjour vers la cour intérieur de la maison. Le vent lui balaye les joues à sa sortie ; le matin la réveillait de ses songes. Sa mère semblait n'avoir pas quitté le monde d'Hypnos. Elle s'était endormie inquiète la veille, sous le regard innocent de sa jeune fille de 10 ans, alors celle-ci laissa son parent profiter d'un repos mérité encore quelques temps.

Ce matin était doux. Eury se sentait légère, un instant de paradis commençait sa journée. Un son de lyre semblait retentir au loin. Serait-ce une Muse qui l'accompagnait dans sa joie ? Non, ce n'était que la femme de la maison voisine qui s'abandonnait à quelque mélodie. Sa sœur aussi jouait de la lyre. Elle repensait avec un sourire que cette dernière allait venir avec son mari leur rendre visite. Depuis que son père était parti en Italie, sa mère et elle-même n'avaient plus d'homme pour les prendre sous son aile, si ce n'est le mari de Diane. Il s'occupait de gérer les biens à distance, le tout était sous son emprise car les femmes ne peuvent pas faire ces choses-là toutes seules. Enfin, ça avait l'air très compliqué, un peu trop compliqué pour Eury, encore bien jeune pour saisir la subtilité de toutes les institutions de sa cité.

Une chose qu'elle n'avait pas besoin d'apprendre pour le savoir, c'était le sentiment qui se dégageait de sa mère. Une espèce de vague à l'âme, une tristesse doucereuse qui se noyait dans la mer, une tension alimentée par la solitude dans le lit nuptial. Un petit peu de honte, aussi, trouvant sa source dans leur ancienne situation, qui a coûté la liberté de son père. Trop de dettes, ça ne menait à rien de bon. Cependant, Eury savait que les esclaves pouvaient être affranchis pour de grands services rendus, alors son père travaillerait comme on lui dirait pour revenir auprès d'eux. Elle pourrait lui raconter sa vie passée sans lui.

Comme la panathénée de l'été dernier. La célébration avait été superbe, elle avait même défilé. La fête, les Jeux, tout le cortège qui suivait le chemin jusqu'à l'Acropole, et enfin le sommet de la cérémonie, la solennité du moment d'habiller la statue de la déesse guerrière et protectrice de leur cité qui portait son nom, du peplos d'Athéna fabriqué en partie de ses petites mains. Durant l'année précédant ce jour, Eury avait fait partie des tisseuses de cet habit sacré. Quel honneur ! Il serait tellement fier d'elle... en tout cas, elle l’espérait.

Quittant ses souvenirs, Eury huma une dernière fois l'air avant de rentrer. La récolte des olives promettait d'être bonne.

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Les discussions allaient bon train dans le thermopolium. Les plats chauds servis au zénith du soleil d'automne réchauffaient les cœurs des habitants, qui s'arrêtaient dans ce lieu de restauration pour passer un moment de répit avant le retour au travail. Le gérant, la quarantaine et cheveux bruns courts, était réputé pour être un honnête homme ; la fréquentation n'en faisait qu'augmenter chaque année.

Cela n'avait pas toujours été ainsi. Le tremblement de terre qui était survenu dix-sept ans plus tôt avait ravagé son thermopolium, comme une grande partie de la ville, et même leur grande voisine Pompéi en avait pâti. Le temps de tout remettre en état et de se refaire une réputation, les affaires allaient plutôt mal. Il avait perdu quatre de ses esclaves sous les décombres. Les soupes refroidissaient dans ses amphores craquelées. Triste époque.

Mais ce gérant n'a pas lâché son affaire, quelques esclaves achetés à un prix avantageux, un concentré de volonté et une pointe de patience. Voilà ce qui avait relancé son petit commerce.

Lucius Geminius Merenda parcourait la salle bondée du regard, les bras croisés de satisfaction. Les esclaves s'activaient autour des soupes chaudes, des clients, soucieux d'accomplir correctement leurs tâches. Un en particulier, cheveux noirs à peine bouclés et traits mûrs, donnait de son cœur à la besogne, suant du front, des mains, du dos : Phiros. Ce dernier trottinait dans tout le thermopolium, ne prenait pas une seconde de repos ou de ménagement.

Lucius Geminius l'avait fait acheter en Grèce, espérant trouver de meilleurs prix qu'à Rome. Là-bas, on lui avait présenté Phiros. Si l'esclave n'avait pas l'air ravi de quitter sa terre, l'italien s'était trouvé content de son acquisition.

Il avait vite constaté que le grec était très obéissant, ne contestait jamais et parlait peu en général. Une tâche lui étant assignée se voyait toujours effectuée. Il n'en avait pas espéré tant. Si des enfants vivaient sous son toit, il l'aurait pris comme précepteur, sa connaissance naturelle du grec ayant pu être un avantage.

Cependant, cet esclave avait la fâcheuse tendance de s'épuiser. Son maître devait lui imposer parfois des pauses, ainsi Phiros pouvait errer dans une inactivité reposante lors des moments creux où son maître ne lui quémandait rien. Sinon, il serait tombé de fatigue depuis bien longtemps, réduisant ainsi son efficacité. Alors, un jour où il s'interrogeait sur ce brillant et curieux esclave, Lucius Geminius lui demanda pourquoi il ne pensait jamais à se reposer. Y avait-il un lien avec sa terre natale et pourtant lointaine ?

La réponse fut vague et peu claire, l'esclave avoua ressentir un mal du pays, et dit juste aspirer à le satisfaire. L'italien le réprimanda sur sa trop grande abnégation au travail, sans dureté, voulant juste préserver son bien. Après tout, il faisait ce que bon lui semble avec son esclave, et il n'aimait pas le châtiment physique injustifié ou la torture. Ce bon restaurateur était un homme juste, Phiros se pensait finalement chanceux de ne pas avoir été acheté par un maître tyrannique et maltraitant. De son côté, Lucius Geminius appréciait cet esclave.

Une fois Nyx voilant le monde, Phiros songeait. Il sous-estimait la force de sa nostalgie. Sa famille lui manquait terriblement, sa douce femme et ses tendres filles... Il avait déjà oublié leurs voix et les visages s'estompaient peu à peu... Il avait été citoyen athénien, avec les droits, devoirs, honneurs et libertés que procurait cette situation privilégiée. Comment avait-il pu arriver sous la maison de ce gérant de thermopolium comme serviteur dénué de toute considération humaine ? Phiros fut malgré lui emporté dans le courant hors-la-loi, croulant sous les dettes. Les citoyens ont considéré cela comme étant un crime, et les conséquences ne furent pas des moindres : l'athimie fut déclaré, scellant son sort. Il devint dès lors esclave de la cité des Athéniens. Puis il fut revendu à un italien de passage.

Dans sa nouvelle vie d'esclave, il avait conservé un but, moteur de sa volonté ; être affranchi. Si son maître décidait qu'il lui avait rendu d'excellents services, il pourrait un jour lui rendre sa liberté. Et alors rentrer.

Neuvième jour avant les calendes de novembre

Phiros se réveilla en sursautant. Il s'accrocha inconsciemment au rebord de sa couche. D'un regard par la fenêtre, il vit que dehors la nuit régnait encore. Depuis quelques jours, le sol par moment tremblait. Une secousse l'a réveillé en pleine nuit. Les autres pourtant dormaient toujours, il devait avoir le sommeil peu lourd. Alors l'esclave s'allongea à nouveau. Il ne retrouva plus le chemin du monde des rêves jusqu'au matin.

Même si les habitants d'Herculanum se réveillaient parfois avec un tremblement terrestre et un sentiment de peur naissant, ils continuaient de vivre leurs journées sans perturber leurs habitudes ou activités. La colère des dieux devrait s'apaiser, elle ne pouvait tenir si longtemps.

Ainsi redémarra un nouveau jour pour la ville romaine. Lucius Geminius Merenda apprêtait son thermopolium. De sa bonne humeur fleurissait un sourire. Les esclaves remplissaient les amphores de portions de nourritures. Phiros oubliait son secouant réveil et portait d'un geste machinal les cruches acheminant le repas au comptoir. Une cuisine crachait à mesure que le temps passait des litres de soupe bien chaude pour les clients de la journée. Les préparatifs tournaient sans encombre.

L'esclave retournait chercher une ration. Ses pas étaient allants, s'appuyant sur le sol ferme et rassurant qui soutenait son poids, à vrai dire peu pesant.

La seconde d'après, il crut s’envoler.

Le ciel implosa. Les flammes de braseros vacillèrent, quand elles ne s'éteignaient pas. Une détonation brusque retentit au-dessus de leurs têtes à tous. Phiros eut la sensation que son crâne lui-même exploserait, que le monde disparaîtrait, éclaterait en mille morceaux. Il perdit l'équilibre, s'écrasa au sol à présent fissuré de toutes parts. Un bruit de brisement retentissant non loin de lui, il ramena par réflexe ses mains protéger sa tête, dans un élan de peur, et d'instinct de survie. Tous ses sens actifs, il avait conscience de ce qui se passait autour de lui. Mais son esprit était brouillé par l'incompréhension totale de la scène. Une explosion avait déchiré l'air du matin, le sol avait tremblé plus fort que jamais depuis qu'il avait foulé le sol italien il y a une huitaine d’années.

Il sentit un liquide chaud lui mouiller le bout du coude. La soupe coulait dans les fissures, s'échappant de son récipient à présent résumé en un amas d'éclats de poterie.

Lucius Geminius faillit tomber à la renverse lors de la détonation sourde, résonnant encore dans les rues d'Herculanum. Son être entier avait résonné de l'intérieur, il sentait son estomac retourné, sa respiration coupée net et son cœur arrêté de peu. Quand il eut retrouvé une certaine stabilité, le gérant se jeta hors de son thermopolium. Ses jambes déjà flageolantes cédèrent devant le spectacle horrifiant qui s'offrait à ses yeux, le forçant à prendre appui sur le mur.

Une colonne noirâtre de fumée s'élevait au-dessus de la montagne au pied de laquelle vivait la ville. Elle s'élevait plus haut que le ciel, atteignait sûrement le domaine des dieux. Lucius Geminius se sentit misérablement petit. Impuissant. Faible. Le sommet du monstre de brume noire se séparait en volutes envoyées de toutes parts dans leur direction. Des nuées obscures dévalaient les pentes montagneuses.

L'Italien baissa le regard et constata avec surprise qu'il ne voyait plus nettement ses propres mains. Le nuage de la montagne recouvrait la voûte céleste, dévorait le jour pour laisser place à une nuit sans lune, sans étoile, sans vie. Relevant le regard, il vit les nuées mortelles plus proches qu'il y a quelques secondes. Il courut dans son thermopolium pour s'y réfugier, et ainsi échapper à ce spectacle infernal.

S'en retournant plus vers l'intérieur, il tomba sur Phiros, qui ne s'était pas décollé du sol.

« Lève-toi ! s'exclama-t-il d'une voix maîtrisée avec effort. Ferme toutes les portes et les fenêtres, vite ! »

Phiros se releva, glissant dans la soupe, et condamna frénétiquement les moindres issues. Quand il en arriva à la porte d'entrée des clients, il hésita, s'arrêta net devant.

« Que fais-tu ? l'apostropha son maître. Referme cette porte ! La montagne éclate, il faut rester ici ! Tout fermer et prier que ça finisse vite ! Alors par les dieux, qu'attends-tu ?

- Ne puis-je pas sortir ?

Lucius Geminius en eut la bouche béat d’ahurissement.

- Mais... mais... qu'es-tu en train de demander ?

- J'ai toujours pris soin de vous satisfaire depuis mon arrivée dans votre demeure, je voudrais bien rester avec vous, répondit l'esclave d'une petite voix mélodieuse par sa résonance contrastant avec son habituel silence. Mais j'ai encore espoir de revoir ma terre. Le volcan me semble bien dangereux, je préférerais chercher une issue pour sortir de la ville.

- Hum…

- Je ne peux évidemment le faire sans votre accord, reprit Phiros, soudain honteux. Je vous prie d'excuser ma bêtise, je ne devrais me permettre pareille remarque. Que Jupiter me foudroie si je vous ai offensé.

- Phiros, appela gravement l’Italien.

- Oui, que puis-je faire de plus ?

Ce dernier se retourna vers la porte, mais le gérant du thermopolium l'interrompit :

- Va.

- Que dites-vous ?

- Je n'ai plus besoin de tes services. Va. »

Phiros ne se fit pas prier plus longtemps. Il referma la porte, une fois passé de l'autre côté. Son maître était bon, se dit-il. Il espérait que Lucius Geminius s'en sorte, et que la catastrophe passée, son commerce marchera aussi bien sans lui. Bien sûr que oui.

L'italien estimait avoir suffisamment exploité les services de Phiros. Cet homme méritait de retrouver les siens.

Tandis que la montagne crachait toujours plus de fumée empoisonnant les habitants pratiquement morts d'inquiétude, le maître restait de sa maison, et l'esclave se rendit à la mer, afin de se protéger du nuage de mort se profilant sur les versants.

Ici se séparèrent leurs chemins.

*

* *

Lucius Geminius ne savait pas combien de temps s'était écoulé depuis l'explosion de la colère des dieux, car enfermé, replié dans sa maison comme il était, l'évolution du temps lui demeurait imperceptible. En fait, même à l'extérieur, le jour n'existait plus, la reine obscurité imposant la même ignorance. Personne ne vint frapper à sa porte, tous ne pensaient qu'à s'enfuir. Lui préférait rester, ne voyant comment l'enfer pourrait rentrer, sans issue pour y parvenir. Quelques esclaves l'accompagnaient, la plupart sans expression, comme des bêtes tapies dans une grotte attendant la fin de la tempête.

Le commerçant s'affaissa sur une chaise traînant dans la pièce où il tournait en rond malgré lui. Que faire, sinon ? Attendre que la vie renaisse dans le monde cendreux qui s'était abattu sur la ville, voire la région, à la vitesse d'un éclair qui foudroie de la main du roi des dieux sans prévenir.

Il respira un bon coup, et se mit à tousser faiblement. Il sentit sa tête lui peser. Décidément, l'air se faisait lourd, sans ouverture au dehors. La main frottant son front, il l'abaissa soudain pour la ramener devant sa bouche. Il expulsait avec un peu plus de violence un mal invisible. La toux sifflait au fond de sa gorge. Lucius Geminius ne parvenait pas à s'arrêter. S'ensuivit toute une quinte interminable et plus forte à chaque instant qui passe à la faux. Il avait mal à la poitrine. Elle lui brûlait.

« Que se passe-t-il ? pensa-t-il très fort. Pourquoi cette douleur ? »

Il respirait mal. De plus en plus mal. Ses paupières se soulevaient durement. Il n'en avait plus la force. Il pressentait le souffle d'Orcus. Comme un poison s'infiltrant. Le poison obscur de la montagne enserrait son esprit, sa clairvoyance, son corps. Mais qu'est-ce que…

*

Dès sa sortie, Phiros constata ce qui effrayait tant son maître. C'était au-delà de toutes ses attentes. Il croyait être tombé dans le royaume du seigneur Hadès, il en voyait presque Cerbère au sommet de la montagne, tant la noirceur du monde l'environnant le saisit. Quelle horreur…

Il n'attendit pas que la fumée épaisse, et étrangement rougeoyante, n'arrivât jusqu'à lui pour courir avec tout le zèle l'habitant jusqu'au bord de la mer, limite de terre le plus éloigné du danger. Les rues très droites guidaient le grec qui ne parvenait pas à voir devant lui. Il n'osait pas non plus lever la tête, de peur de ce que ses yeux pourraient lui dévoiler. Et il courrait, le souffle saccadé.

Son pied alla s'écraser d'un coup sur un objet solide qui le projeta cinq mètres plus loin contre le sol sali de la route. Phiros avait bêtement trébuché sur une des pierres surélevées qui servait de marches pour passer d'un trottoir à un âtre sans gêner les roues de charrette qui passent entre ces pierres. Il se releva précipitamment ; la nuée lui effleurait le dos, le brûlait à la surface de la peau. Il s'efforça d'échapper à cette fumée écoeurante et dangereuse qui le poursuivait. Une pente légère se fit sentir sous ses pieds, et bientôt ce fut du sable qu'il piétinait, puis la mer qu'il vit, battant la plage de son écume tout comme le soulagement qui se diffusait en lui comme une douce vague de chaleur réconfortante.

L'esclave à présent était libéré. Il venait de le réaliser pleinement ; il était libre. Un éclat de rire se perdit dans sa gorge, il songeait déjà à son retour chez lui. Phiros réintègrerait la place de l'homme libre qu'il avait été, dans la cité des siens, et reverrait sa femme, ses filles, Diane et Eurydice... comme elles avaient du grandir !

Ses pensées s'interrompront au nouveau bruit sourd grondant depuis le mont. Alors, ouvrant grand les yeux, il aperçut une immensité de cendres et de pierres qui pleuvaient du ciel s'abattre sur la ville. Et au milieu de ces pluies de mort, une ligne de liquide affreusement brillant de rouge et noir jaillissait d'entre les bâtiments vers eux. Phiros recula malgré lui, immergeant une sandale dans l'eau marine. Il baissa le regard, et vit la chose la plus incongrue et absurde qu'il ait pu voir. Une pierre qui flotte. Comment était-ce possible ? La panique lui montait à la tête, poussée crescendo par les cris fendant l'air à ses côtés. La coulée rouge avait atteint la plage, les habitants se retranchaient sur la mer, suivi de l'esclave qui progressa dans l'eau jusqu'au bas du dos.

Se battant contre les flots, il avança dans la mer à mesure que la mort liquide approchait. Phiros fut bientôt mouillé jusqu'aux épaules puis au menton. Il ne pouvait plus penser. L'eau s'infiltrait dans ses oreilles, dans sa gorge tant qu'il recrachait en manquant de s'étouffer. Il fallait patienter, nager jusqu'où ses bras pouvaient le porter. Il tenta de virer au Sud, et battit l'écume du creux de ses mains pour fuir le plus vite possible. Sa progression était très lente, empêchée par le courant agité.

La dernière chose qu'il ressentit fut une énorme pierre atterrissant sur sa tête, l'assommant sur le coup.

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