Chapitre 3 - Inversion

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Ttoisième jour

  Je me réveillai avec un mal de tête effroyable, j’étais allongé par terre dans la cuisine ! Que m’était-il arrivé ? Depuis combien de temps gisais-je ainsi, sur le carrelage ? Je consultai ma montre, elle indiquai sept heures quarante-cinq… du soir, ou du matin ? je me relevai avec difficulté en prenant appui sur une chaise et allai jusqu’à l’évier me passer de l’eau sur le visage. Je sentis ma joue tuméfiée et regardai mon visage reflété dans le petit miroir accroché à côté de la fenêtre. Ma pommette droite était tumescente et virait au grenat, mon œil à demi fermé et quelques traces de sang sous le nez, tout cela signifiait-il que j’avais pris un coup violent en pleine face ? Je n’avais aucun souvenir d’une quelconque bagarre ou de qui que ce soit m’ayant frappé.

Chez moi qui plus est ! 

  Invraisemblable… et pourtant ! Devant mon image reflétée, les faits étaient probants… Avais-je été agressé ? Si oui, comment, par qui, pourquoi ? Je ne me souvenais de rien.Je n'avais que des questions... pas l'ombre d'une réponse... 

  Après avoir jeté un coup d’ œil circulaire dans la pièce, rien ne paraissait avoir été modifié dans la cuisine. Tout semblait à sa place… mais pourquoi est-ce que je m'interrogeais à ce sujet ? Comme si les choses pouvaient être différentes de ce qu'elles avaient toujours été… Et pourtant, j’avais bien été frappé… en plein visage, je pouvais en examiner les effets dans la glace !

  J’entrevis un mouvement sur le buffet, derrière la cloche.

  En voyant le petit rongeur, la mémoire me revint. L’animal se tenait à gauche du couvercle placé sur les fromages, l’évier était également à gauche et par la fenêtre je voyais les maisons donnant sur le trottoir d’en face. Des maisons délabrées qui avaient toujours été là. Deux ou trois tombaient en ruine et une autre était inhabitée depuis longtemps. Un jour, c’est probable, elles seraient remplacées par des immeubles... mon esprit vacillait… je pris appui sur la table en attendant que la sensation de vertige s’estompe, que mes battements de cœur diminuent, que la tempête dans mon esprit se calme.  

  J’attrapai un verre pour me servir un peu d’eau. En tournant le robinet de droite, une pensée absurde me vint et si c’était l’eau chaude, je passai un doigt dessous, elle était froide… bien évidemment ! Je glissai un comprimé effervescent de paracétamol dans l’eau espérant évacuer cette migraine naissante. Alba semblait intéressée par le verre dont le contenu pétillait. Le médicament une fois dissous, je l’avalai d’une traite. Je m’assis et réfléchis à ce qui m’arrivait, à cette vision d’un immeuble en lieu et place des vieilles baraques… mon agression… et Alba, petite souris blanche imperturbable… comment était-elle arrivée sur mon buffet ?  

   Étais-je en train de devenir fou ?  

  Dans mon cerveau fatigué, à bout, tout était inversé et par la fenêtre, à droite (???), j’avais VU et non pas cru voir, un immeuble… je m'en souvenais parfaitement, un immeuble en briques rouges… avec des fenêtres et des volets gris clair. Je regardai encore par la fenêtre, sur ma gauche, car à droite il n'y avait que les éléments de cuisine, mais rien à faire, je ne contemplais que les vieilles maisons délabrées... que j'avais toujours vues là... mais j'avais aussi vu cet immeuble...

  Je me frottai les yeux, les ouvris, mais là-bas, de l'autre côté de la rue, il n’y avait rien d’autre que les vieilles baraques…

à suivre  

JI 19/02/23

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