Chapitre 4 – Mauvaise nuit

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  Je m’éveillai en sursaut assis sur une chaise, dans la cuisine. Curieux que je me sois endormi ainsi, je devais être plus fatigué que je le croyais ! Un camion passa bruyamment dans la rue faisant légèrement vibrer la fenêtre. En levant la tête vers l’horloge murale, je me rendis compte qu'il était huit heures dix. La rue était sombre étions-nous le soir ou le matin ?

  Une douleur persistante sur la joue droite… puis je me souvint… l’agression ! La souris… je tournai la tête et je l’aperçus. Elle était là, sur le buffet près de la cloche à fromage. Elle semblait regarder quelque chose à gauche vers la fenêtre. Je me levai avec difficulté, courbaturé, pour tenter de comprendre ce qu’elle pouvait examiner par la fenêtre. Le ciel s’éclaircissait, c’était donc l’aube. Je ne pourrai pas arriver au bureau à l’heure. Je préviendrai la secrétaire vers huit heures trente.

  J’avais donc sommeillé sur la chaise toute la nuit ? Mauvaise nuit !

  Il n’y avait rien dehors qui put attirer l’attention d'Alba, les cieux paraissaient légèrement brumeux, c’était tout. Sans doute un passant ou une voiture qui passait devant les maisons inhabitées. Je préparai du café et en avalai une tasse pour me réveiller, puis je me rendis dans la salle de bains.

  Après une douche brûlante, je me sentis mieux. Le miroir me renvoyait l’image d’une joue gonflée par un hématome bleuissant, tout près de l’œil droit… la vache, mon agresseur ne m’avait pas raté… ou étais-je tombé à la suite d’un vertige ? La mémoire me revenait par bribes, j’avais eu la vision étrange d’un immeuble en lieu et place des maisons abandonnées sur le trottoir d’en face… je me suis approché pour mieux voir et soudain j’ai eu un vertige et j’ai dû tomber et perdre connaissance en percutant le carrelage ! C’est ça ! Je n’ai pas été agressé ! Je m’en souviendrais.

  J’enfilai mon peignoir et fonçais vers la cuisine pour examiner le sol, j'avais un peu saigné du nez, il devait y avoir quelques traces de sang… et j’eus un éblouissement en y pénétrant… la fenêtre était à droite… il n’y en avait jamais eu de ce côté ! Et pourtant... je m'en approchai, en face je distinguai nettement l’immeuble de briques, un homme en sortait… m’apercevant derrière la vitre, il me fit un signe de la main. Machinalement je répondis en agitant la main. Qui était-ce ? Manifestement il me connaissait… pas moi !

  Le coup sur la tête m’avait-il fait perdre la mémoire ? D’autre part, cet immeuble… où étaient passées les maisons d’en face… n'avaient-elles existé ailleurs que dans mon imagination ?

  Ma migraine reprenait. Je décidai de déjeuner rapidement, de passer un coup de fil au bureau pour signaler mon absence, d’appeler le médecin… ou mieux ce cabinet de psychiatre à l’angle de l’avenue de Nice et de la rue des Vosges, j’avais noté sur mon portable le numéro pour les urgences.

  Je finissais mon café quand je perçus une sorte de couinement provenant du buffet. Alba se manifestait tout à coup, son museau humait l’air, elle sentait le café car je n’avais pas fait griller de toasts. Je laissai un peu de café au fond de la tasse sur la table, on verra bien, me dis-je en partant m’habiller.

À suivre

JI 21/02/23

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