*****

2 minutes de lecture


La petite fille aux cheveux d'or jouait dans l'eau. C'était un jour de forte chaleur et la baignade était plus qu’appréciable. La rivière ondulait entre le village et la tour où elle vivait, la zone servait de frontière pour les enfants. Les plus courageux traversaient. Les autres se contentaient de patauger au bord de la rive.

Ce jour-là, elle y était arrivée la première et s'amusait follement. Cela fait trois jours qu'elle avait appris à faire voler les objets et c'était une joie sans fin. En se baignant, elle avait trouvé l'idée qui lui ferait sa journée. Réussir à faire voler les poissons, le tout sans qu'ils ne meurent. Le défi était important.


Lorsque d'autres enfants arrivèrent, ils hésitèrent à faire demi-tour. La petite fille aux cheveux d'or vivait avec la Sorcière, et personne ne voulait avoir à faire à elle. Il y avait aussi la possibilité de lui jeter des pierres. Mais une fois de plus, c'était risqué.

C'est en s'approchant qu'ils découvrirent le jeu auquel elle s'adonnait. Un peu partout, le long de la rivière, les poissons volaient tranquillement. Lorsqu'ils se tortillaient un peu trop, la transe retombait et le poisson se retrouvait dans l'eau à nouveau. Avant de décoller encore une fois.

Quand ils virent ça, ils hurlèrent de peur. Étant une petite dizaine, ils estimèrent que la mettre au bûcher serait une bonne idée. Ils hurlaient après elle des ordres et contrordres, des insultes inventives et outrageantes à n'en plus finir.

Offensée, la demoiselle ne mit pas longtemps à se venger. Tous les poissons retombèrent à l'eau, mais sans pour autant retrouver leur liberté. Les rayons du soleil faisaient luire leurs écailles qui s’imprégnaient d'eau à nouveau ; puis poussée par une force, ils prirent tous leur élan et s'envolèrent droit vers les visages poupins, aux traits déformés par la rage. Les poissons se débattaient désormais, inquiets d'être si éloignés de la rivière. Se faisant, ils frappaient de leurs nageoires les figures idiotes.

Les petits apeurés s'enfuirent en courant retrouver le cœur du village et leurs parents, poursuivis par les poissons volants qui cherchaient à la fois à entrer dans leurs bouches ouvertes et à s'enfuir.

Si la blague amusa longuement la petite fille aux cheveux d'or, qui laissa retomber le sortilège. Elle fut désappointée de ne pas voir revenir ses chers poissons. Mais une fin malheureuse les attendait. Les chats et chiens du village se firent une joie de les attraper pour les engloutir, laissant traîner un peu partout des têtes, des arêtes, et parfois même, quelques viscères, calmant pour de longs mois les garnements pyromanes.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Charlie Jdan ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0