Prologue : L'étoile d'or

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De son petit lit d'enfant, Théodore regardait les étoiles scintiller. L'histoire du soir était terminée depuis longtemps déjà, et dans sa grande chambre de pierres, seul le froid l'accompagnait. Le sommeil lui-même tardait à se présenter.

Impossible pour lui de compter les moutons, n'est pas berger qui veut. En revanche, les étoiles étaient davantage à son goût. Il les aimait tellement. Présentes chaque nuit, elles veillaient sur ses rêves sans jamais l'abandonner. Il y a en avait une surtout, qui lui plaisait et le rassurait plus que toute autre. Elle apparaissait avant même que le noir ne soit complet et elle restait jusqu'aux premières lueurs de l'aube. Même éloignés l'un de l'autre, il pouvait sentir son halo de lumière l'envelopper et le border. À elles toutes, les étoiles formaient une sorte d'entité familiale rassurante, le ciel était leur maison.

Ce soir-là, où l'ennui était à son comble, Théodore décida de les compter. Après tout, s'il n'était pas berger, il pouvait bien devenir astronome-compteur. D'ici à ce qu'il ait terminé, il avait le temps de s'endormir. Et quand bien même ça ne fonctionnerait pas, ce serait déjà une occupation.

Une étoile par ci, une autre par là, plus une brillante au milieu, auxquelles s'ajoutent les sept en forme de casserole ; il y a celles au-dessus de l'arbre aux corneilles également, et puis celle qui bouge...

- Celle qui bouge ? S'étonna l'enfant en fronçant les sourcils.

À bien y regarder, celle-ci justement n'était pas comme les autres. Elle n'était même pas accrochée dans le ciel, mais à l'abri de la tour d'en face, à moins d'un demi-lieu de chez lui, perchée au sommet de la colline face à sa chambre. Elle brillait autant qu'une pièce d'or que l'on vient de polir.

- La tour de la Sorcière... Chuchota Théodore.

Ses yeux pétillaient de curiosité. Comment la sorcière avait bien pu capturer une étoile ? Est-ce qu'elle l'avait accrochée à une corde et tirée jusqu'à sa tour ? Lui aussi aurait bien voulu en avoir une pour mettre dans sa chambre.

- C'est impossible ! Décida-t-il. C'est peut-être une fausse ? Oui, c'est sûrement ça... OH ! Elle a disparu !

Était-elle éteinte ? Il n'y avait que les bougies, pourtant, qui s'éteignaient ainsi. C'en était probablement une...

- Oui, rien qu'une bougie, grogna-t-il déçu.

Il ne lui restait plus qu'à se recoucher, et à continuer le compte des vraies étoiles depuis son lit. Le lendemain soir, Théodore regarda par la fenêtre pour voir si elle était là, à nouveau. Et effectivement, elle brillait comme jamais. Comme tous les soirs qui suivirent.

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