Le feu de camp

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Tandis que le soleil se couche, les chants commencent à être déclamés, le bruit des cordes que l’on gratte accompagne le repas. Les rires et la joie résonnent dans la clairière et les histoires s’enchaînent au rythme des verres d’alcool. Des histoires légèrement modifiées par moment.

 - Tu te rappelles de cette fois avec le vampire ? Tonne B’rozag, le Nain, dont la voix doit être entendu jusqu’à la ville la plus proche. Ce saligaud n’a pas vu venir ma hache quand elle lui a défoncé sa trogne toute pâle !

Sa gaieté et son rire sont contagieux et tous éclatent de rire, même moi qui connaît le fin mot de l’histoire. Dans mes souvenirs, c’est surtout lui qui n’a pas vu venir les rochers envoyés par le vampire et qui s’est retrouvé assommé dès le début du combat. Mais, vu son air joyeux et fier, je ne me sens pas le cœur à le faire passer pour un menteur. Je me contente de lui taper affectueusement l’épaule, avant de partir vers l’orée du bois.

Je rejoins Amya, la petite nouvelle, qui ne semble pas partager la même joie de vivre que mes camarades et moi.

 - Comment pouvez-vous être aussi heureux ? On est en pleine guerre ! Le monde est ravagé en ce moment même ! Comment pouvez-vous rire et vous amusez en sachant tout ça ?

Je m’installe près d’elle et soupire, avant de me passer la main sur le visage.

 - La guerre te touche parce que tu es jeune, que tu as peur de ton avenir. Mais, crois en un vieux brisquard comme moi. Même si la guerre fait des ravages, même si la guerre détruit beaucoup de vie, elle n’est jamais éternelle. L’être humain n’est pas fait pour vivre en paix et déclenchera toujours des conflits pour une raison ou une autre. Demain, nous reprendrons la route, nous viendrons en aide aux rescapés et accueillerons ceux qui veulent fuir ce quotidien miséreux. Mais, en attendant, le temps d’une soirée, ne penses-tu pas que nous avons le droit à cette parenthèse ? A cette pause pour nous détendre et apprécier la compagnie des uns et des autres ?

 - Vous ne pensez jamais à la guerre qui se déroule ?

 - Nous y pensons tous les jours, Amya. Regarde B’rozag. Il rie en racontant toujours les mêmes vieilles histoires, mais il ne garde jamais sa hache bien loin de lui. Les chats jumeaux, bien qu’ils aiment boire et danser, ne gardent jamais leurs dagues loin d’eux et ne dorment que d’un œil. Axpan, avec ses talents d’Elfe, passe son temps à partir en éclaireur pour s’assurer que nous ne sommes pas proches des combats. La guerre est dans nos pensées chaque jour que les Dieux font. Elle hante nos rêves, nous tient éveillés la nuit, nous faisant craindre le pire.

 - Comment vous arrivez à vivre ? En sachant qu’un jour, tout peut s’arrêter en un instant ?

 - Regarde-les, je réponds simplement.

Nous tournons notre regard vers le feu de camp où les compagnons chantent à tue-tête, B’rozag poussant la chansonnette après avoir englouti un énorme tonneau de bière. Les jumeaux dansent au rythme de la musique jouée par les Reptiliens. Tout le monde est tout sourire et s’entend à merveille.

 - Il n’y a pas de recette compliqué à suivre. Nous nous contentons de vivre comme la vie nous l’a appris.

En observant le visage d’Amya, un sourire commence à s’y dessiner. Elle me prend le bras, posant sa tête dessus.

 - Merci, Beluga.

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