Chapitre 3

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CLARENCE

« Tu me montres ?

— De quoi ?

— L'eau. »

Je soupirai et rigolai. Je riais, de ce rire que l'on utilise face à une situation embarrassante. Je l'emmenai alors hors du marché, derrière les voitures, où il n'y avait personne.

Je posai mon éventail-détecteur sur le capot de la voiture la plus proche de moi, puis, j'écartais mes bras de mon ventre, montai mes avant-bras de façon à ce qu'ils soient perpendiculaires à mon corps en passant par mes hanches. Mes paumes étaient vers le ciel. Je me concentrai fortement. Je tournai la tête vers elle et lui demandai-je :

« Que veux-tu que je fasse de l'eau ?

— D'où sortira l'eau ?

— Il est plus facile de le faire sortir par la... (je cherchai le mot en français) la paume de la main. Mais je peux aussi la faire sortir de cette bouteille qu'il y a dans cette voiture, lui expliquai-je en la montrant du doigt.

— Fais-la sortir de tes mains, pour commencer, me répondit-elle après une brève hésitation. »

Je caressai donc une boule imaginaire, remis mes paumes vers le haut, les baissai et les remontai d'un coup sec jusqu'à qu'ils soient perpendiculaires par rapport à mon corps.

Un grand jet jaillit de mes mains et je le guidai de droite à gauche. Puis, je jetai les trois quarts de l'eau dans les égouts, le dernier quart sur la jolie française.

« Bah ! Tu as fait exprès ? me demanda-t-elle en essorant sa longue robe bleue.

— Oui. J'adore faire ça, lui répondis-je en éclatant de rire. Je suis désolé, mais il faudra s'y faire. J'ai commencé à apprendre à manier la terre. C'est vrai que, maintenant que j'y pense, je suis peut-être son meilleur élève. Normalement, on peut étudier un deuxième élément à partir de la quatrième année. Mais c'est beaucoup plus dur.

— Eh ! Ça va les chevilles ?

— Pardon ? Qu'est-ce que cela signifie ?

— Je trouve que tu te vantes un peu trop à mon goût.

— Désolé. Mais n'oublies pas de prendre ta robe pour certaines occasions que l'école prépare. Ce sera ta " jolie robe ". Mais lave-la bien avant. C'est dommage que je ne manie pas l'air, j'aurais pu t'aider à la sécher, pensai-je à haute voix. J'aurais même pu faire voler tes affaires, ce qui serait plus simple pour faire les bagages.

— Puis-je savoir lesquelles ?

— "Lesquelles" ?

— Quelles sont les occasions dont tu viens de me parler ?

— Là encore, je ne préfère pas te le dire tout de suite.

— Comment sommes-nous répartis dans les foyers ?

— C'est en fonction de tes qualités et de tes... (mince ! je ne trouvais pas le mot) de tes défauts et de tes qualités, me repris-je.

— Donc, tu avais suffisamment de qualités pour aller dans le foyer de l'eau et quelques qualités pour manier la terre.

— C'est ça.

— Peux-tu me dire quelles sont les qualités pour rentrer dans un foyer ?

— Non, je ne voudrai pas gâcher la surprise. Je te trouve trop curieuse. Comme on dit, "la curiosité est un vilain défaut".

— Pense-tu qu'il soit possible que j'entre dans le foyer de l'eau ? »

Au fond de moi, j'espérais et je croyais qu'elle allait manier l'eau.

« Oui, lui répondis-je simplement.

— Peux-tu me montrer ?

— Non. Plus l'eau. Mais je peux te montrer la terre. »

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