Chapitre 6 - Facteur

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"Hello, il y a quelqu'un ? Vous inquiétez pas, je ne mords pas et j'ai que des intentions hyper pacifiste. La preuve: je me suis essuyé les pieds avant d'entrer. Ah et en plus vous voyez j'ai même pas d'arme. Haha ! Bon j'arrête de faire le con y a personne sûrement."

Facteur était le premier arrivé dans l'observatoire. C'était grand, il sentait déjà qu'ils allaient galérer à trouver la putain de lentille. Bon en vrai non, elle doit être sûrement au bout du télescope, mais s'ils pouvaient prendre celle de rechange, ça serait carrément plus simple. Rien à démonter égale rien à faire. Facteur déambule dans les pièces et il est bizarrement rassuré de voir aucun corps dedans : l'endroit doit être sûr. Il va pouvoir retirer son masque et s'en griller une. Quelques minutes de pauses après cette putain de tragédie : le chef qui clamse juste avant d'arriver. La poisse. Bon il n'est pas mort, mais se trimbaler un jambon d'une centaine de kilo sans pouvoir en manger un bout n'est pas vraiment un objectif. Puis tout le monde sur l'île leurs avait dit : "vous allez sûrement avoir des morts". Même Indigo le disait : "on continue la mission, même si l'un de nous y passe". T'as bien raison patron, mais je doute que tu comptais être celui qui y passe.

Terminant sa clope, Facteur continue son exploration et arrive dans la salle du télescope. Belle pièce, comme dans les films. Les petits vont l'adorer, sauf quand il va falloir se trimbaler la lentille partout. Heureusement qu'il a sa spécialité d'éclaireur: jamais d'emmerde, toujours la tranquillité. Bref, Facteur a tout compris, les autres moins.

Dans la grande pièce, Facteur trouve un campement. Quelqu'un a déjà dû vider les réserves et devait être bien équipé : il a laissé plein de matériel derrière lui. En même temps, se balader une bouteille de gaz de cette taille, c'est sûrement pas le meilleur truc à faire. Mistral est bien capable d'allumer un feu qu'avec des cailloux sans bois ni papier. Il est sacrément doué le gamin, enfin ça et son physique d’haltérophile. Encore un petit qui a bien mangé sa soupe. Peut être trop, il en a même entre les deux oreilles. Les gars sont partis de l'observatoire en laissant des conserves derrière eux. Cool, je vais pouvoir me faire un casse-dalle et préparer un truc pour les autres. J'aurais le temps de visiter le reste après.

Après avoir donner un coup de pied sur la conserve terminée au dessus du réchaud, il saisit une autre conserve et commence à faire chauffer son contenu. Lorsqu'il pose sa main près de la vanne du gaz, il sent que les fers sont encore chaud.

Explication A : les mecs sont partis il y a peu et je sais pas s'ils reviennent. Explication B: ils sont encore là et ils vont me défoncer ma race si je reste. Dans les deux cas je me fais marteler la trogne. Pensant à son entrée ridicule dans le bâtiment, Facteur s'insulte copieusement et serre son piolet dans ses mains. Il continue à faire chauffer sa conserve et pendant ce temps il commence à chercher des indices : combien sont ils ? Un sac de couchage: donc une voir deux personnes. Y a sûrement d'autres lits dans le bâtiment. Il commence à partir dans les autres pièces cherchant des indices. Il trouve un listing des derniers employés, environ une dizaine de scientifique ou techniciens. Ça fait beaucoup. Pas sûr qu'ils soient tous là. Puis si c'est des scientifiques avec des physiques de crevette, il va pouvoir en calmer deux ou trois. Il y a trop de variable et Facteur est à cran. Quitte à se faire défoncer, autant laisser un signe aux autres et revenir dans la grande salle. Quand on n'a pas de plan, on improvise. Puis il a déjà séché un pilleur... sauf que cette fois, c'est lui qui ressemble à un pilleur. Sortant de l'observatoire, il utilise son sifflet. Reçoit une réponse : ils sont tout proches. Facteur se traite de con : il vient juste d'informer aux habitants de l'observatoire que ses copains arrivaient. Il décide de revenir dans la grande salle et de se planquer pour tenter d'embusquer une potentielle embuscade. Prenant le soin de faire un détour, il arrive dans la grande pièce.

Y a un gars qui mange ma conserve.

Enfin, "sa" conserve.

Bref, faut que je le sèche.

Mais si son pote t'attends pour te sécher, tu fais comment ? T'as pas pensé à ça Facteur de mes deux.

Quand les potes arrivent, je le sèche s'il passe par là.

Le reste de l'équipe arriva à ce moment là, les piolets au poing. L'homme surpris et effrayé se met à courir droit sur Facteur. Au dernier moment celui ci sort de sa cache et assomme l'homme d'un violent coup de poing.

"Ça t'apprendra à m'endormir mon casse-croûte."

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