Chapitre 7 - Interrogations

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L'homme gisait à terre et après une rapide fouille, rien ne laissait supposer qu'il était dangereux. Il était dégoutant de crasse, mais c'était le cas de toutes les personnes dans la pièce. Lyla informa les autres :

"À part une belle bosse, il aura pas de séquelle."

"T'es sûr qu'il a un groupe avec lui ?" demanda Saule.

"J'ai pas de preuve, mais autant être sur nos gardes. Je vais faire le tour dehors voir si je trouve des traces. Mistral, fait nous un paquet cadeau du bonhomme au cas où il est dangereux." répondit Facteur.

Une fois Facteur parti et l'étranger ligoté, ils se regardèrent tous.

"Et maintenant ?" lança Saule.

"Je reste ici avec Lyla, Alizée et Mistral, on monte le camp. Toi et Bell vous allez fouiller voir si vous trouvez ce pour quoi on est ici et trouver du matériel utile. Si vous voyez quelqu'un, vous sifflez. Si vous entendez un sifflement vous revenez tous ici. Revenez au plus tard dans 1 heure." dit Longuevue.

"Woa Longevue est un leader né ! Je m'y attendais pas." lança Facteur.

"T'es pas encore parti toi ?" cracha Longevue

"On se calme la patrona ! Je faisais juste un détour." répondit Facteur avec un sourire en coin.

Longevue lança une conserve dans sa direction.

Les minutes passèrent puis l'homme se réveilla. Il marmonna:

"Mais vous êtes qui ?"

"Ceux qui posent les questions." répondit Longevue.

"Libérez moi ! J'ai rien de précieux, prenez les conserves mais laissez moi." gémit le prisonnier

"Ils sont où tes potes ?"

"J'en sais rien, ils sont tous redescendus dans la vallée."

"Ils vont revenir ?"

"Mais non !"

"Et pourquoi ça ?"

"Il y a des années qu'ils sont partis..."

"Attends, t'es là depuis combien de temps ?"

"Mais j'en sais rien ! Trop longtemps ! Et voilà que les premiers secours qui me trouvent me fracassent la tête."

"On n'est pas là pour te sauver."

"Et en plus vous n'êtes pas des secours. Écoutez, laissez moi tranquille, partez et laissez moi crever. J'ai pas envie de rejoindre votre bande de pilleur."

"Mais on n'est pas des pilleurs."

"Vous êtes venu jusqu'en haut d'une montagne ni pour me sauver, ni piller ? Vous êtes débiles ?"

À bout de nerf, Longevue le frappa. Mistral retint le second coup.

"Oh du calme Longevue ! Il a pas l'air méchant, juste un peu fêlé."

"Si je suis fêlé, votre chef est bon pour l'asile."

"C'est pas notre chef. Il est allongé là bas notre chef."

"Votre copain Longevue l'a tabassé pour qu'il soit en si piètre état ?"

Mistral et Alizée croisèrent leur regard. Mistral lacha Longuevue puis commença à chuchoter avec Alizée. En voyant se comportement, le vieil homme essaya de se reculer de peur :

“Pitié, me tabassez pas !”

Longuevue fit les cent pas pour se canaliser. Mistral tenta de justifier :

"Mais non pas du tout. On a eu un accident... et... roh et puis merde Longevue je le libère. Tu vois bien que c'est qu'un petit vieux tout rabougris."

Tout le monde se regarda un instant : ils étaient tellement sur les nerfs, qu'ils ne se rendirent compte que maintenant qu'ils avaient agressé un vieil homme puant. Lyla donna une claque à l'arrière du crâne de Longevue :

"Tu vas te calmer et nous trouver un trajet de retour. On va s'expliquer avec le monsieur. Désolé monsieur, on vous croyait dangereux."

"Bah... vous m'avez fait le même effet. Surtout votre camarade. Merci de m'avoir libérer mademoiselle."

Mistral défit les noeuds et aida le vieil homme à s'asseoir. Lyla lui donna de l'eau.

"Ca fait plaisir de voir des personnes. Je pensais être le dernier humain sur Terre... vous savez quand les ondes se sont arrêtées de diffuser, je pensais que c'était fini."

"Nous sommes ravis de voir que vous n'êtes pas un pillard. Mais... ça fait des dizaines d'années que les radios ne transmettent plus..." répondit Lyla

"Des dizaines ? Ah oui sûrement... c'est pour ça que les conserves sont moins bonnes."

Riant à sa blague, Lyla présenta les personnes présentes et alors qu'Alizée écoutait tout d'une oreille elle s’interrompit dans sa discussion avec Mistral et demanda :

"Mais vous avez fait quoi pendant toutes ces années ?"

"J'ai regardé le ciel avec ça". Il pointa le télescope. "Je ne m'ennuie jamais, il y a toujours de bout du ciel à voir et de temps à autres j'essaie de voir si la station spatiale vole encore."

"Il y a une station spatiale ?"

"Même plusieurs. J'évite de trop bouger le télescope. Avant tout était électrique, mais j'utilise du manuel pour le bouger. Vous savez les batteries sont vides, il n'y a plus de courant. Malheureusement, je ne peux plus prendre de photographies depuis des années. Du coup, je dessine, vous pouvez voir mes dessins là bas."

Des milliers de papiers jonchaient le sol et les tables d'une pièce vitrée. Lyla demanda :

"Ça vous dirait de venir avec nous ? Nous habitons une île artificielle loin des côtes pour éviter les vents toxiques. Vous serez en sécurité."

"Je suis flatté, mais j'ai tout ce qu'il me faut ici."

Mistral s'étouffa presque dans ces mots :

"Mais vous allez mourir seul."

"Jusqu'il y a une heure, je comptais le faire. Vous n'allez quand même pas briser la passion d'un homme pour le ciel. Puis pour être franc, j'ai pas le pied marin."

Les aventuriers se regardèrent puis regardèrent le corps inanimé d'Indigo.

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