Chapitre 6

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- J’y vais seul. Ed, reste devant l’écran de la sortie, si tu la vois se barrer, tu gueules dans le micro !

- Ok partenaire ! Ed prend son rôle de surveillant très à cœur.

Je me casse en courant.

Je m’arrête devant un plan de l’hôpital. Je cherche la cafétéria. C’est pas très loin. Je me dépêche. Je longe un couloir, la moitié des cellules sont ouvertes.

J’ai fait le con.

J’entends des hurlements. Je suis tout proche.

Je sors mon flingue de son holster.

- Pssst ! Le lapin !

Je me retourne devant une chambre restée fermée.

Deux yeux me fixent dans une petite ouverture en haut de la porte.

- Hey mec, fais-moi sortir, me dit le gars.

- Même pas en rêve ! Ils sont déjà trop nombreux.

- Allez, fais pas le con ! Je suis de la maison… Je suis flic, on doit s’entraider entre collègues.

Oui bien sûr.

Il insiste.

- Je te promets, je ne suis pas fou, j’ai bossé avec Cooper. Écoute, si je suis là, c’est un malentendu.

Non s’il est là, c’est parce qu’il a dû faire des trucs de barjots qui méritent qu’on l’enferme.

- Comme tu l’as dit, ils sont trop nombreux, là-bas. Je les ai vus passer, j’en connais quelques-uns, c’est des tarés de première division. Tu fais pas le poids, tu vas te faire allumer.

Je regarde en direction de la cafet’, des bruits de vaisselle, des cris, des grognements résonnent dans tout le couloir.

- Bon ok, mais pas d’enculerie sinon je te descends !

Qu’est-ce que je suis encore en train de faire ?!

« Recule » je lui demande en pointant mon flingue vers la porte.

Je tire.

La serrure explose.

Le gars sort de sa chambre. Il a l’air normal.

Comme Garret…

- Cool collègue ! Vas-y, file-moi ton flingue.

- Non ! Pas touche ! C’est mon flingue, tu te démerdes avec les moyens du bord, c’est le mien je le prête pas.

- Ok pas de soucis, je m’appelle Harry et toi ?

- Lapin…

On longe le couloir.

L’entrée de la cafet’ se trouve devant nous.

- Non pas par là, on va se faire remarquer et ils vont tous nous tomber dessus. On va passer par les cuisines et les prendre par surprise.

Il n’a pas tort. Je le suis.

On contourne la cafet’. Je le laisse passer devant. On pénètre dans la cuisine.

Un cuistot derrière son plan de travail est surpris de notre arrivée.

Mais qu’est-ce qu’il fout le type, il est sourd ou quoi ?

Y’a un carnage à deux mètres de lui et il fait revenir ses petits oignons comme si de rien n’était.

- Putain, cassez-vous ! Vous êtes en danger, ne restez pas là, je lui ordonne.

Harry entrouvre la porte donnant sur la salle.

- Chut, parlez moins fort.

Le cuistot enlève sa blouse, prêt à déguerpir.

C’est dommage, ça sentait bon.

Je jette un œil dans la poêle, ça donne envie.

J’ai trop la dalle.

- Vous voulez un petit sandwich pour reprendre un peu des forces ? me demande le chef.

J’hésite.

- Ouais, allez, vite fait.

Le cuistot me tend un bout de pain avec la garniture à l’intérieur. Je m’appuie et commence à bouffer en attendant Harry qui analyse la situation.

Il fait des petits gestes comme s’il prévoyait dans sa tête les coups qu’il allait donner.

C’est marrant. Ce doit être un tacticien.

Un bruit de casseroles qui se cassent la gueule derrière le plan de travail interrompt mon casse-dalle.

Je me penche et aperçois une femme allongée par terre qui tente de se relever. Elle porte un uniforme de cuistot couvert de sang.

Merde.

- Á l’aide… qu’elle marmonne.

Je me penche de plus près.

Horreur.

Il lui manque une grosse partie de sa cuisse.

Je regarde le cuistot. Regarde la femme souffrante. Regarde la poêle. Regarde mon sandwich.

Regarde le cuistot.

Je recrache aussitôt tout ce que j’ai bouffé.

L’enculé !

Il m’a pas fait bouffer de la bonne femme ?!

Je jette le sandwich, écœuré, envoie valser la poêle contre le mur.

J’attrape la tête du type et la fous sur la plaque encore brûlante. Je monte le thermostat au max.

Le type se met à hurler. Ça sent la chair brulée.

C’est sûr que ça sent moins bon sans les petits oignons. J’attrape une spatule et écrase sa figure avec, comme si j’aplatissais un steak.

- Pourquoi tu m’as fait ça ! Pourquoi ! Je me mets à chialer. Je lui retire sa gueule, elle reste collée sur la plaque.

Je tire un bon coup, la moitié de son visage continue de cuire tandis que je balance le cuistot contre le mur.

Je vais le buter. Je vais le buter, l’ordure.

Le type agonise par terre. Je sors mon flingue pour l’achever.

Il n’y est plus. Il est où ?!

Je me retourne.

Harry me lâche un grand sourire tout en enlevant le cran de sécurité de mon calibre.

- Allez, au boulot ! Il pousse la porte et pénètre dans la cafet’.

Fait chier, je cherche dans la cuisine. Enjambe la dame unijambiste et m’empare de la poêle brulante.

Je la secoue, il reste un peu de morceaux de… un peu de morceaux quoi !

Á mon tour je pousse la porte.

« Oh le bordel ! »

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