Rakovina

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Le son des vagues allant et venant à l'infini sur le sable blanc et chaud est une source absolue de détente pour notre cher journaliste. Cette île, qu'il peut aisément deviner comme faisant partie d'un archipel au vu de l'horizon comblé ici et là, semble être le paradis sur Terre (ou plutôt, au ciel). Le soleil brille de mille feux, le ciel est bleu et pur et dégagé, les cocotiers et palmiers et autres trucs du type arbres rappellent constamment la beauté des lieux. S'il n'avait pas su, jamais il ne se serait douté qu'une telle magnificence abritait en son sein le pire des démons. Il est même étonné de ne pas entendre constamment des hurlements de douleur provenir de toutes parts. Son regard s'arrête tout à coup sur une forme orange allongée dans un hamac. Ses petits yeux prédateurs le fixent avec envie depuis son arrivée, et sa langue avide va et vient sur ses fines lèvres formant un sourire mesquin et pervers. Le journaliste se demande bien comment il a fait pour ne pas la remarquer plus tôt, sans doute voulait-il repousser ce fatidique moment le plus possible, mais maintenant qu'il s'est rendu compte de sa présence, il ne peux plus se désister. Il s'en va donc la rejoindre et s'assied dans le sable, tandis qu'elle reste dans son hamac en digne maîtresse asseyant sa dominance et sa confiance, penchée vers lui tout en continuant de le dévorer du regard.

Quel est votre nom et prénom ?

"Rakovina."

Le journaliste se fait peut-être des idées, mais le simple, tout particulier ton qu'il décèle dans sa voix n'annonce rien de bon pour lui et il se surprend même à trembler comme une feuille alors qu'elle n'a fait que dire son nom.

Quel âge avez-vous ?

"819 ans, pour l'instant. Mon anniversaire aura lieu d'ici une quinzaine de jours, tout du moins dans l'histoire."

Avez-vous des pouvoirs ?

"Je pense que tu as déjà la réponse à cette question, après tous ceux que tu as déjà interviewé. Mes pouvoirs à moi se concentrent autour du sang. Entre parenthèses, j'ai hâte de goûter le tien..."

Le journaliste a la surprise d'entendre sa voix directement dans sa tête, alors que ses lèvres n'ont pas bougé une seule fois. Une horrible sensation s'empare de lui, et durant un court instant, il a l'impression de saigner du nez, mais il n'ose pas vérifier.

Une relation ou un coup de foudre ?

"Personne à ma connaissance. Si j'avais des sentiments pour quelqu'un, je pense que je le saurais."

Rakovina continue de lui parler par télépathie. Il fronce les sourcils sous le désagrément, elle a compris qu'il n'aimait pas ça et fait exprès de ne plus converser normalement rien que pour le voir se dandiner. Son large sourire en dit long sur le plaisir qu'elle en tire.

Couleur de cheveux ?

"Rouges, comme le sang."

De yeux ?

"Oranges, comme le crépuscule... de ta vie, dont je vais bientôt t'ôter."

Un petit rire sadique s'échappe de ses fines lèvres tandis qu'elle l'observe se morfondre intérieurement de peur.

Votre couleur préférée ?

Lentement, très lentement, elle se penche vers le petit journaliste paralysé par la terreur. Elle avance son index jusqu'à son visage puis caresse le coin de sa lèvre pour en retirer une trace de sang encore frais, qu'elle lui montre fièrement.

"Celle-ci. Elle me paraît... merveilleuse..."

Meilleur(e) ami(e) ?

"Je n'ai pas besoin d'amis. Et puis, qui voudrait être ami avec quelqu'un qui pourrait décider du jour au lendemain de le tuer ?"

Où habitez-vous ?

Elle désigne d'une brève gestuelle le paysage alentour.

"C'est assez évident, non ? Quoi ? Quelle est la signification de ce regard ? Tu ne t'attendais pas à ça ? A quoi donc, alors ? Oh ? Un sombre donjon aux murs suintant de sang ? L'idée est alléchante, mais ce n'est pas ma tasse de thé. Quoi ? Cela te surprend ? Les méchants n'aiment pas tous habiter dans l'obscurité d'un château noir au fin fond d'une contrée isolée et désolée. Le paradis, c'est bien, aussi."

Date de naissance ? (si vous en avez, sinon ce n'est pas grave).

"22 Juillet 1380, ou 31 Cancri 16 073. Pile le dernier jour. Hmm ? Non, jamais je n'aurais pu naître Lion. Nous ne naissons que durant notre période. L'Incarnation du Cancer, née Lion, quelle amusante idée tu me suggères là !"

En couple ou célibataire ?

"Célibataire. Oh, tu ne sembles pas surpris cette fois ?"

Votre famille ?

"Des mauviettes indignes de moi."

Elle lève les yeux au ciel en soupirant.

"Très bien, peut-être pas tous. Je ne suis pas un monstre, tu sais. J'aime ma famille. Quoi ? Ca aussi, ça te surprends ?"

Son sinistre rictus réapparaît sur son visage.

"Quoique, je comprends tes réserves vu mon désir constant d'apporter la souffrance à Kozoro. Mais ce n'est pas la même chose, nous ne sommes pas simplement soeurs, nous sommes des Opposées Astrales.

Ennemis ?

"Mis à part le Néant contenu par la Barrière depuis toujours ? Et encore, si on puit appeler ça un ennemi ? Non. Les gens auraient même plutôt tendance à me nommer moi comme ennemi. Et tu sais quoi ? Cela me convient parfaitement..."

L'interview s'achève, de même que l'abominable télépathie. Suivant son instinct de survie, notre journaliste du Dimanche s'enfuit à toute vitesse.

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