Vodnar

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C'est dans des occasions comme celle-ci que notre intrépide journaliste regrette de ne pas avoir apporté son appareil photo. Tout autour de lui se dressent des chaînes de montagnes à l'infini, brillant au loin de leur blancheur pure. Il continue son chemin, arpentant de temps à autres des rivières et chutes d'eau gelées, jusqu'à ce qui ressemble à un monastère, c'est tout du moins ce que l'architecture laisse imaginer. Entre ses murs, c'est un gigantesque jardin de statues de glace, certaines représentant des personnes, d'autres des animaux, des objets, ou encore des formes abstraites et magnifiques, le tout entouré ici et là de roses. Le journaliste lève un sourcil intéressé tandis qu'ils se souvient avoir vu quelque chose de similaire dans le désert du Scorpion. Il monte ensuite... encore... les escaliers menant à la plus haute tour de la bâtisse, où se trouve Vodnar, à demi allongé sur une sorte de sofa en marbre blanc, un livre à la main. Plus exactement, Roméo et Juliette. A la vue de son visiteur, il cesse sa lecture et le prie de prendre place sur un autre sofa quelques mètres plus loin. 5, plus précisément. Pour une raison que le journaliste ignore, le divin préfère garder ses distances.

Quel est votre nom et prénom ?

"Vodnar."

Quel âge avez-vous ?

"820 ans."

Avez-vous des pouvoirs ?

"En effet. Comme vous pouvez vous en douter, je manipule la glace, entre autres."

Une relation ou un coup de foudre ?

Un sourire presque indiscernable se forme sur son visage aux joues follement rougissantes.

"Je suis amoureux de Styr depuis... pratiquement les premières minutes de mon existence. Savez-vous comment se passent nos naissances ? Je vais vous le dire : nous apparaissons, c'est aussi simple que ça. Nous apparaissons pile au centre même de notre constellation, et d'instinct, nous savons que nous devons nous rendre au sein de celle du Serpentaire. Le temps que nous y arrivions, les autres se sont déjà réunis dans l'amphithéâtre où se déroulent nos assemblées. Et une fois que nous sommes à la place d'honneur, tout le monde nous salue avec de grands sourires, nous explique qui ils sont, qui nous sommes. C'est à ce moment là que j'ai vu Styr pour la première fois, et c'est là aussi que mes sentiments se sont éveillés. Quand on y pense, l'amour est la première émotion que j'ai réellement ressentie... Je n'ai pas envie de la perdre elle aussi."


Son ton se fait petit à petit plus sombre et son regard fixé sur le vide se voile légèrement.


"Certaines personnes pourraient, je pense, trouver mon attitude et mes constantes attentions et tentatives de séductions... quel est le terme que l'on emploie de nos jours... "lourdes" ? Mais il faut comprendre que c'est là le seul moyen de faire vivre mon amour. C'est le seul sentiment qu'il me reste réellement. Si je perds l'amour... Je n'ai plus rien. Je ne suis plus rien. Rien d'autre que cette ombre de moi dont tout le monde ici semble craindre le retour. Personne ne veut me dire ce qui s'est passé dans mon ancienne vie, mais je sais que ça va arriver à nouveau. Je le... sens. Et je sais que ceux qui peuvent encore en témoigner en ont peur. Même Styr. Même mon aimée."

Couleur de cheveux ?

"Verts, comme mon père."

De yeux ?

"Bleus marine. En temps normal, en tout cas."

Votre couleur préférée ?

"Les tons clairs, purs, qui me rappellent l'hiver, comme le blanc ou le bleu. Étrangement, c'est aussi cette couleur qui m'effraie le plus... Allez savoir pourquoi..."

Son poing se referme instinctivement sur son coeur.

Meilleur(e) ami(e) ?

Il a beau sembler réfléchir longuement à la question, il ne parvient pas à prononcer un seul mot sur le sujet.

Où habitez-vous ?

"Dans ces montagnes, la plupart du temps dans le monastère où nous nous trouvons. Quand l'envie me prend, je m'en vais séjourner seul sur une autre montagne, dans une autre bâtisse."

Date de naissance ? (si vous en avez, sinon ce n'est pas grave).

"Je suis né le 12 Février 1380, ou le 23 Aquarii 16 073"

En couple ou célibataire ?

"Célibataire, et je le resterais sûrement toute ma vie."

Il a beau pousser ce qui semble être un soupir de tristesse, l'entièreté de son visage et ses yeux ne reflètent qu'une impressionnante et sans équivoque neutralité.

Votre famille ?

"Un père qui fait semblant de me regarder et des frères et soeurs qui me craignent, ont pitié de moi ou préfèrent m'ignorer. Je ne peux pas leur en vouloir. Pas parce que je les comprends, mais parce que le sentiment de colère a été effacé de mon être il y a plusieurs siècles déjà. C'est l'une des premières émotions dont j'ai été privé."

Ennemis ?

Alors qu'il allait répondre, ses yeux virent soudainement au cristallin scintillant. De ses lèvres subitement gercées s'échappe un souffle bleuâtre et glacé. Tout en fixant le journaliste sans une seule fois cligner des yeux, il enlève ses gants l'un après l'autre, dévoilant au grand jour ses ongles de glace dont le pouvoir blanchit les veines sur ses bras. Dans sa voix ne résonne plus qu'une terrifiante neutralité :

"Moi-même."

Prenant peur à cette vision, le journaliste ne demande pas son reste et prend ses jambes à son cou.

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