STALKER

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Ley

Les spasmes de jouissance se déploient au travers de moi par vagues successives. Je flotte haut sur un nuage de félicité sexuelle. Je n'ai jamais pensé que ça pouvais être comme ça. Car avant aujourd'hui, concéder à quelqu'un d'autre une quelconque emprise sur ma personne aurait été juste impensable. Pendant toutes ces années, je n'ai pas abandonné le contrôle une seule fois. Sauf que voilà, Lucas a su me rassurer au moment opportun. J'étais si proche de dérailler, pourtant, je ne l'ai pas fait parce qu'il a été capable de se montrer doux. Et maintenant, il me touche avec tant de dévotion, qu'il me bouleverse et atteint mon âme. Or, je viens à peine de le rencontrer.

Nous ne nous connaissons pas vraiment, car pour moi, nos quelques affrontements ne comptent pas. Cependant, contre toute attente, cet homme me fait éprouver des émotions que je n'ai jamais ressentis auparavant. Il semble me comprendre et apaiser toutes les souffrances qui ont été miennes. Comment un quasi-inconnu peut être capable de ce genre de chose ? J'en suis presque à le laisser faire ce qu'il veut de moi. Et j'en suis la première étonné. Je n'ai eu qu'un seul amant et c'était mon mari. De lui, je n'ai connu que des atrocités. Alors, est-il possible de faire confiance pour la première fois à homme qui semble vouloir plus que mon corps ? 

Au-dessus de moi, Lucas ne me laisse pas reconsidérer cette question puisqu'il remonte vers mon visage afin de m'accorder un baiser papillon. Je découvre mon goût sur ses lèvres, mais cela ne me dégoûte pas bien au contraire. Mon excitation déjà à son paroxysme redouble d'intensité. Complètement nue devant lui, je ne me sens même pas trop exposé. Il finit par fourrer sa langue dans ma bouche et nous partageons un baiser qui m'empêche de toucher terre. Avec cette façon qu'il a de m'embrasser, j'atteins la stratosphère, alors qu'il y a déjà bien longtemps que je suis au-dessus de notre monde.

Il promène ses mains partout sur mon corps. Sa bouche se balade sur ma poitrine puis me suce la pointe des seins. Lucas me mordille, me lèche, mais lorsqu'il introduit deux doigts en moi à nouveau, je perds complètement la notion de temps et de l'espace. Il me souffle des paroles salaces et rassurantes à la fois. Son charme m'hypnotise et la sensualité du moment, me pousse à en vouloir tellement plus. Ainsi, je redresse et me rapproche davantage de lui comme une désespérée. Je le déleste de ses vêtements qui tombent un à un sur le sol de son salon. Nos bruits de plaisir prennent de l'ampleur. 

- Ley, dit-il.

Mes bras finissent par entourer ses épaules et mes ongles s'enfoncent dans sa chaire. Cette étreinte est si intense qu'elle pourrait provoquer le feu à cette maison. Je me sens proche d'un nouvel orgasme alors qu'il ne m'a même pas encore pénétré. Je pourrais mourir rien qu'en le laissant me baiser de la sorte. Mon cœur palpite dans ma poitrine comme s'il avait envie d'aller réaliser un bref tour hors de celle-ci. Putain, c'est quoi tout ça ? Je n'ai jamais eu ça. Je n'ai jamais connu ça. C'est tellement bon, que je ne finis pas le crier.

- Lucas, si bon. Putain, c'est si délicieux.

Il comprend sans que je lui dise que je risque de jouir. Ne me faisant pas attendre plus longuement, il me pénètre. Les impressions du moment me prennent tant et si bien que je ne me rends pas compte que nous ne nous sommes pas protéger. Jamais au grand jamais je n'ai été une fille si frivole. Je tremble de tout mon être alors que sa bite me pilonne sans merci. Moi qui ne voyais le sexe qu'à travers la douleur, je suis surprise de constater qu'avec Lucas, il n'en est rien. C'est passionnel certes, mais c'est sans aucun doute le meilleur coup que j'ai eu. 

Je suis sans doute naïve à ce sujet, mais de toute évidence ce qu'il y a entre nous, je ne l'ai pas vécu avant. Je noue mes jambes autour de lui et m'accroche pareille à une naufragée. Comme phare dans la nuit, Lucas Lambert nous guide tous les deux vers une jouissance que nous n'avons certainement pas atteints auparavant. Les coups de reins de Lucas augmente à mesure que la tension brûle, nos deux sexes en contactent. Je mouille comme une folle et les parois de ma chatte se contracte davantage sur la queue de Lucas qui malaxe ma poitrine. Il tape vite et fort contre mon utérus quand je finis par jouir dans un râle. J'ai la tête qui tourne et j'ai l'impression de voir des particules de lumière.

Mais au moment précis où il déverse enfin son foutre contre ma paroi, il dit les trois mots que je n'attends vraiment pas.

- Je t'aime Ley.

Je me fige dans ses bras, mais réitère sa déclaration avec plus d'assurance.

- Bordel, si tu savais comme je t'aime. Je ne savais même pas que j'en étais capable avant de te rencontrer.

De confusion, je tente de me défaire de son étreinte et le repousse, mais il ne me laisse pas faire. Lucas me tient fermement contre lui et chuchote.

- Je ne te laisserai pas t'enfuir cette fois.

Il sort de mon antre, mais me tient toujours fermement.

Je frisonne dans ses bras, car cette affirmation à quelque chose de solennelle qui me fait peur. Il ne peut pas m'aimer. Personne ne le peut, je le sais au fond de moi. J'essaye à nouveau de m'éloigner de lui et de me défaire de ses paroles. 

- Tu ne peux pas m'aimer Lucas. Je fuis mon mari.

Il m'écarte légèrement de sa poitrine, me fixe sérieux et contrarié.

- Je ne vais pas laisser ce type t'approcher à nouveau. Tu ne m'as pas raconté tout ce qu'il t'a fait, mais je devine la terreur dans tes yeux. Cette frayeur, je la comprends bien plus que tu ne le crois. Je me fous de ton passé Ley carré, je cherche simplement à être ton présent.

Déboussolée, je mets à pleurer. Au début, ce n'est que quelques sanglots, mais sachant que je ne peux oublier qui est réellement Damian, je fonds en larmes. Mes pleurs sont déchirants à tel point que j'ai l'impression d'étouffer à l'intérieur. Une boule apparaît dans ma gorge me coupant littéralement le souffle. J'ai mal. J'ai si mal, que j'ai le sentiment de me faire découper les entrailles. Ma tête se met à tourner.

Je secoue la tête et rétorque à Lucas.

- Je ne peux être le présent de personne. Ne comprends-tu pas ce qu'il serait capable de me faire s'il me retrouvait ?

Je le repousse, descends de la table et me mets à crier telle une détraquée.

- Il me tuera ! Il me tortura !

Puis je suffoque et me met à le supplier comme une enfant perdue.

- Je t'en prie. Je t'en prie, tu as eu ce que tu voulais. Tu as eu ce que personne n'a jamais pu avoir, alors s'il te plaît laisse moi partir. Il ne m'accordera jamais la vie s'il finit par savoir ou je suis.

Je tombe, à genoux, affligée par une détresse extrême. 

Il s'approche de moi, me prend sur ses jambes et me caresse les cheveux dans l'espoir de me rassurer. Mais trop tard ma crise d'angoisse est forte et je m'évanouis.

Quand je me réveille à nouveau, il commence à faire nuit. Malgré la pénombre, je distingue des murs gris et un mobilier en bronze. Le lit dans lequel on m'a allongé est confortable et en bois naturel. Je suis enveloppé dans un cocon de chaleur malgré ma semi-nudité, car des bras m'étreignent sous un drap orgeat. Je ne reconnais pas les lieux, mais je suppose que je suis dans la chambre de Lucas et que c'est lui qui me tient contre son torse.

Lentement, j'essaye de m'extirper de cette coquille de bien-être, mais Lucas me retient.

- Arrête de vouloir t'enfuir loin de moi, murmure-t-il.

Il me serre davantage et me souffle.

- Je ne crains pas de ton passé Ley. Il fait malheureusement partie de toi, mais ne pense pas qu'il m'effraie. Laisse-moi te protéger Ley, laisse-moi être avec toi. Je peux te protéger ma belle.

Je frémis et rétorque.

- Comment peux-tu me protéger si tu ne maîtrises rien de tout ça ?

D'un ton exaspéré, il me contre d'une rispote.

- Alors raconte-moi ! Putain, fais-moi confiance juste un peu et raconte-moi.

Je secoue la tête, mais il n'abandonne pas pour autant.

- S'il te plaît Ley. Bon Dieu, ne vois-tu pas que je ferais n'importe quoi pour toi. Je t'aime.

Je me retourne brusquement et mets ma main sur sa bouche.

- Ne le dis pas.

Il balaie ma main et prononce les mêmes mots en me regardant droit dans les yeux.

- Je t'aime Ley. 

Je sais qu'il est sincère, car son regard ne ment pas. Mais putain, je suis parfaitement silencieuse. Que répondre à ça ? Hein. Que dire ?

Je mets à baragouiner comme une idiote.

- Je... Je...

Cette fois, c'est lui qui met un doigt sur mes lèvres.

- Tu n'as pas besoin de me répondre. Je sais qu'il est beaucoup trop tôt pour toi. Mais pour le reste, je te supplie de me raconter.

Prenant mon courage à deux mains, je me rapproche de lui. Il m'installe contre son buste. Je peux sentir sa respiration et la tension dans son corps qui se crispe un peu dans l'attente. J'expire l'air de mes poumons et entame mon récit.

- Quand j'avais approximativement seize ans mes parents sont mort dans un accident de voiture. Je dis mes parents, mais en réalité nous étions une famille recomposée. Ma mère s'est mariée avec Rémi qui plus qu'un beau-père a été le père que je n'ai pas connu. Entre autres, sa fille est devenue comme ma sœur. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire nous étions unis et heureux. Mais comme tu peux t'en douter à leur mort, ce bonheur ne dura pas. À peine l'enterrement passé ma demi-sœur qui était la plus grande d'entre nous a été confié à une tante paternelle. Mon autre sœur et moi nous nous sommes retrouver dans le dénuement le plus complet parce que la famille Astakhov n'a pas voulu de nous. Ne voulant pas être séparé par les services sociaux, nous avons décidé de fuir. Or, vivre pratiquement dans la rue n'a pas été facile.

Je soupire.

- Vivre seul dans ses conditions représentait déjà un défi en soi, mais y être avec une petite fille de treize ans était pire. Après des années de galère, même une piètre tentative de prostitution, j'ai finis par obtenir un boulot. Mais en définitive, je ne sais pas si c'est une chose louable puisque j'y ai rencontré mon mari. Au début, il était merveilleux, le rêve de toute femme. Il m'a fait découvrir le sexe, le shibari et BDSM. De primes abords les choses se sont mise en place si naturellement que je pensais qu'il était l'homme parfait. Mais brusquement après notre mariage les choses on complètement changés. Il me harcelait et terrorisait. Mais les menaces concernant ma sœur sont celles qui m'ont poussé à réagir.

Je frissonne d'effroi.

- J'ai envoyé ma sœur au loin et j'ai réussi à la rejoindre. Sauf que celle-ci avait changé loin de ma protection et a fini par se suicider. Savoir que j'ai été incapable de protéger aucun de mes êtres chers m'a rendu dingue jusqu'à ce V me trouve et m'aide à changer de vie. J'ai réussi à fuir mon mari, mais avant que je me libère de lui, il m'a fait une promesse. Un serment que je le sais capable de tenir vu tout ce qu'il m'a fait. Il a promis de me tuer si je le quittais. Depuis mon départ, je vis dans la peur qu'il ne me retrouve. 

Des larmes roulent sur mes joues.

Lucas intervient.

- Ne pleure pas mon ange, je ne vais pas le laisser te faire du mal.

Lucas sème de multiples baisers sur mon corps et dans la tristesse, il me console en me faisant l'amour. Les caresses sont tendres, les mots sont agréables et il me prend avec lenteur. Je n'aurais pensé qu'il était admissible pour un homme d'être aussi patient. Je me consume de tout mon cœur, de toute mon âme, de tout mon corps et j'explose.

Fatigué, je m'endors

AU TRAVERS D'UNE VITRE

Je les regarde et j'ai envie de gerber. Putain, je déteste tellement cette femme qu'il n'y a pas de mot assez puissant pour qualifier ma haine. Les voir lover dans ce lit me dégoûte au plus au point. L'amour qui se dégage de cette scène m'exaspère et me met en colère. Elle croit vivre en sécurité dans cette chambre et je ricane de savoir qu'elle va s'affoler quand elle appréciera mon cadeau. Elle a toujours détesté cette musique, car elle s'est fait battre dessus si souvent. Tout ce sang, ces larmes et ce sperme. Qui peut omettre quelque chose comme ça ? Personne ne le peut, même quelqu'un de fort. Ambre est fêlée, cassée, détruite. Je ricane et mets en place mon présent. Si elle n'est pas déjà folle elle le deviendra complètement avec ça. Un rictus mauvais vient sur mes lèvres et je pense à cette gouvernante jalouse. Lucas Lambert devrait assurément, mieux choisir son personnel.

Je pose la boîte au sol et dès qu'elle tourne sinistre, je m'en vais sans demander mon reste. 

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