HURRICANE BEFORE ESCAPE

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Lucas

Somnolent, mes yeux papillonnent pour enfin s'ouvrir sur une vision idyllique du corps de Ley contre moi. La chaleur qui se dégage d'elle est merveilleusement agréable et m'enveloppe comme une couverture moelleuse. Elle tout ce que j'ai attendu sans le savoir. Elle représente tellement plus que ce que je mérite. Je n'ai pensé que j'aurais besoin d'une femme à mes côtés, surtout de cette façon. Et comme un imbécile, j'ai peur qu'elle s'en aille. Je n'ai en aucun cas souhaité être aussi proche d'une personne, au point d'être vulnérable.

Je l'observe avec affection. Elle a changé de position après l'amour pour se retrouver le visage tourné vers moi ; ce qui me permet de contempler la beauté de ses traits et sa bouche cramoisie. Je ne comprends même pas qu'elle maquille ses lèvres tellement celle-ci sont parfaites. Elle me donne envie de les goûter encore et encore à ne respirer que par des baisers intenses. Si c'est ça que d'aimer quelqu'un et bien, je ne veux plus vivre sans. Je ne veux pas perdre du temps à essayer de refuser quelque chose qui me fait tant de bien. 

Couchée ainsi près de moi, elle me donne envie de choses que je ne pensais pas vouloir. Du reste, ses longs cheveux d'ébène, étalés sur les draps clairs, sont un des plus beaux spectacles qui m'a été donné de contempler. Alors que je la regarde dormir, elle s'agite brusquement comme troublée par un cauchemar. Un pli de contrariété se forme sur son front et elle murmure des protestations étouffées que je n'arrive pas à saisir. Elle semble se débattre contre des souvenirs déplaisants.

Elle gémit terrifiée par quelque chose que je ne comprends toujours pas et tremble contre ma poitrine. Mon cœur se serre de rage, car même si je ne sais pas exactement de quoi il s'agit, j'ai la certitude que c'est son passé qui la tourmente. Elle hurle un prénom puis gesticule dans tous les sens. Je m'approche et lui caresse la visage afin de la rassurer, mais ses paupières bougent légèrement avant qu'elle ne s'ouvrent pour laisser place à ces iris violine. Au début, elle se rapproche davantage de mon torse comme pour me faire un câlin quand une mélodie lugubre interrompt son geste et nous fait sursauter tout les deux. 

- Tu entends ça ? me demande t'elle.

J'acquiesce et elle s'affole davantage de cette affirmation comme si une chose ignoble allait lui arriver.

- Arrête-moi ça ! Je te supplie d'arrêter !

Elle est comme sous le choc, elle se balance d'avant et d'arrière puis se met à sangloter. Je suis déchiré entre le fait de rester avec elle et aller voir ce qui se passe. Or constater l'état dans lequel ce truc la met me décide. Je me tire du lit, passe la porte et tombe sur ce qui semble être une boîte à musique. Le mécanisme comme fou joue une mélodie angoissante et quelque peu dérangeante. Après quelques minutes de recherche, je finis par trouver comment l'éteindre. Puis je réalise qu'une personne s'est introduite chez moi et je perds littéralement mon calme.

Encore nue, je me dirige vers la chambre pour passer quelque chose de décent et somme une première fois mademoiselle Stein qui ne semble pas m'entendre. Une fois habillé, je m'occupe d'abord quelques instants de Ley qui s'agrippe à moi effrayer. Je l'apaise pendant plusieurs minutes en lui murmurant des paroles rassurantes. Elle ne veut pas que je m'éloigne, mais je n'ai pas vraiment le choix. Alors après l'avoir installé confortablement, je photographie et enregistre la mélodie de la boîte pour l'envoyer à Gram, puis contacte les flics. 

Contrarié, j'interpelle cette gourde de Stein qui finit par apparaître enfin.

- Mais où étiez-vous donc bordel ?

Calme elle me répond.

- Dans la buanderie, monsieur. Vous désirez quelque chose ?

Je secoue la tête énervé et reprends.

- Avez-vous permis à quelqu'un d'entrer chez moi ?

Elle répond immédiatement par la négative.

- Non monsieur.

Je la scrute une minute, mais n'arrive pas à déterminer clairement ses intentions. J'affiche un rictus méchant et rétorque.

- Je l'espère mademoiselle Stein parce que je serais très contrarié si j'apprenais que vous avez quelque chose à voir avec l'intrusion d'aujourd'hui.

Elle me regarde dans les yeux et m'affirme sans sourciller.

- Je n'ai rien à voir avec une quelconque intrusion. Je n'ai rien entendu, j'ai fait du repassage jusqu'à maintenant.

- Très bien. Vous pouvez disposer.

Après ma brève entrevue avec mademoiselle Stein, la police finit par venir. Deux officiers me posent un nombre relatif de questions puis emportent la boîte pour enquête. Je rappelle Gram et lui demande de changer certains codes et dispositifs de sécurité à distance. Il s'en occupe et envoie quelques explications sur mon Iphone. Ainsi rassuré, je m'en vais retrouver Ley dans mon lit. Vêtue de ma chemise, elle m'accueille en se blottissant contre moi. 

- J'ai peur Lucas, me souffle t'elle.

Je la serre dans mes bras, la berce comme un enfant et embrasse ses paupières.

- Je sais ma belle. Crois-moi juste quand je te dis que je ne laisserais personne te faire du mal.

Elle ne me répond pas, mais se laisse aller dans le cercle de mes bras.

Cette attitude de non-réponse me rend dingue, mais je ne réplique rien. Ley me veut autant que moi, je la veux, sauf qu'elle a si peur de son passé, qu'elle ne se laisse pas aller à nous. J'ai envie de rire de dérision en analysant mon attitude. Je me comporte comme toutes ces gonzesses qui voulait plus qu'un instant dans mes bras et que je repoussais sans états d'âme. À présent, je suis celui qui se fait repousser au rand de simple amant de passage. Ley est comme un orage avant la tempête, comme un ouragan avant la fuite et moi je ne suis rien de plus qu'un objet qui dérive. L'incertitude d'un instant de passion éphémère, belle de nuit dont la floraison ne dure qu'une seule nuit solitaire.

Je ne suis plus celui que j'étais pour être seulement aveuglé par elle.  

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