CHAPITRE 142 : « Shanpaï » « Xiao »

Le plaisir de Xiao ne dure que le temps de quelques secondes, avant qu’Hoshio cesse sa prise en bouche et s’écarte de lui avec une moue espiègle.

- À moi maintenant !!
- Pourquoi tu t’es arrêté ?
- J’ai calculé que j’avais passé deux secondes de plus que toi à répondre, je ne vois donc pas en quoi tu es à plaindre.

Xiao l’observe un moment avec suspicion, avant de soupirer en acceptant la leçon.

- Pffttt !! Ok alors !! Mais je me demande si c’est vraiment Hoshio qui est devant moi ?
- Tiens donc et pourquoi ?
- Juste que je voyais mon petit ami plus casch et moins psychologue à me faire ce genre de vacherie rien que pour le plaisir de me voir ruminer.

Hoshio sourit cette fois en reprenant en main ce qu’il doit bien s’avouer avoir laissé en plan avec beaucoup de difficultés et de regrets, lui redonnant quelques petits coups de langues entrecoupés par sa question suivante.

- Alors « Slurp » c’est quoi « Slurp » son vrai « Slurp » prénom ?

Xiao retient de plus en plus difficilement les petits soupirs de bien-être qui lui montent à la gorge, c’est donc d’une voix marquant bien son ressenti, qu’il lui donne sa réponse dans un souffle à peine perceptible.

- Florian !!

Hoshio continue ses manipulations tant manuelles que buccales, sans encore faire un quelconque rapprochement avec le « Florian » qu’a en tête Xiao.

C’est donc tout naturellement que la question suivante arrive, alors qu’il change de rythme par une prise en main plus énergique.

- Florian Fukuda ? Drôle de résonance !! Sauf si le nom de famille est également un faux.

Sa main part cette fois dans un va-et-vient tout en douceur sur toute la longueur de la hampe, tandis que sa langue effleure à peine le gland devenu énorme par l’excitation ressentie.

- Tu réponds ou j’arrête tout ?

Hoshio sûr de son coup, fait mine de mettre ses paroles à exécution quand la main de son chéri l’en empêche et qu’il sent ce dernier entrer en pâmoison, les pulsations rythmiques qu’il ressent dans ses doigts l’alertant d’un orgasme trop tard à juguler.

Alors qu’il libère sa gourme dans la bouche de son chéri qui est restée ouverte avec l’intention justement de ne rien laisser perdre, Xiao donne le nom qu’attendait Hoshio.

- De Bierne !! Arrh !! Put… ain !!

Heureusement ou hélas pour Hoshio qui était trop absorbé par le spectacle de son ami prenant un plaisir évident, il ne fait pas vraiment attention à ce que prononce Xiao et se laisse au contraire à son tour prendre par une libido du tonnerre de dieu qui ne laisse plus aucune échappatoire quant à ce qu’il en adviendra.

Hoshio d’un mouvement viril fait tomber à son tour son drap de bain, tandis qu’il place Xiao dans une position le laissant sans équivoques sur ses intentions à court terme.

Ce dernier bien qu’il vienne de prendre son plaisir, ne résiste pas à l’envie qu’il voit dans le regard brillant de son amant et termine de lui-même à mettre bien à l’évidence la partie de son corps qui après quelques brefs coups de langues, se voit investi de la plus belle des façons par le membre plus que conséquent, héritage familial, dont est doté son jeune amant.

Ce n’est qu’après que toutes les « tensions » se soient calmées et que les deux garçons se retrouvent assis côte à côte, que revient à Hoshio les dernières paroles de Xiao juste avant le déchaînement affectif qui l’a pris.

- Tu disais quoi tout à l’heure ?

Xiao qui bien sûr comprend très bien le sens de la question, mime le moment de pâmoison qu’il a manifesté bruyamment.

- Arrh !! Put… ain !!

Il reçoit une claque appuyée sur le haut de l’épaule.

- Aïe !! Pourquoi tu me frappes alors que je ne fais que répondre à ta question ?
- C’est ça fait bien l’imbécile !!

Xiao se masse l’épaule qui est subitement devenue bien rouge avec la trace des doigts bien marquée.

- Tape-moi encore et je demande que Toshio revienne, lui au moins n’utilisait pas sa force contre moi.

***/***

« L’île des âmes sur PENN. »

Le gardien observe ses traits dans l’eau du petit lac près duquel il aime passer le temps, ne ressentant pour l’instant aucun appel nécessitant sa présence.

Il est actuellement en communion avec toutes les âmes de ceux qui ont disparu, s’abreuvant de leur vie pour en apprendre toujours plus et assouvir son insatiable curiosité, son esprit toujours en manque de savoir ne se lassant jamais de la moindre parcelle de connaissance où qu’elle se trouve.

Une pensée s’impose à lui qu’il reconnaît comme celle de l’entité sur laquelle ils vivent tous, un sourire épanouit son visage du fait qu’il aime particulièrement ces moments d’échange avec celle qui poursuit inlassablement sa mission d’essaimage.

- Ton ancienne vie te manque toujours ?
- Pas vraiment, elle a été si brève par apport à celle de mon existence depuis lors !! De plus je ne me souviens que de quelques bribes, ou plutôt des flashs qui comme dernièrement me font repenser à un être que j’ai beaucoup aimé autrefois.
- Ton frère ?
- Pas cette fois-ci, non !
- N’est-ce pas l’un des garçons amenés par « l’unique » qui t’y a fait repenser ?

Le gardien des âmes hoche la tête en signe d’assentiment.

- Comme tout cela peut sembler étrange !! J’ai donné naissance à ceux qui ont un jour engendré ton père, alors que toi son fils tu es là depuis bien avant les premiers jours de leur existence.

Le « jeune » gardien sourit à son reflet.

- J’y ai longtemps pensé, c’est la recherche de compréhension qui maintient depuis tout ce temps ma curiosité et m’évite d’avoir des envies de mort, le comprends-tu ?
- Tous ces millénaires ne t’ont encore rien appris de nouveaux, pourtant je reconnais volontiers cette intelligence que tu as héritée de ton père.
- A-t-il seulement une réponse à tout ça ?
- Je ne le pense pas, sinon nous ne nous la poserions plus.
- Pour ma part je n’en vois qu’une qui résoudrait une grande partie de toutes celles que je me pose, seulement elle ne me renvoie en toute logique qu’à me ressasser les mêmes questions dans une boucle sans fin.
- Sans doute est-ce la même que celle qui m’est venue à l’esprit si souvent.
- Celle que mon père ne t’a pas créée à l’origine ?