TOUT SE COMPLIQUE

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Je l’ai vu sortir de mon atelier au bout de plusieurs minutes. Je ne suis pas intervenu quand j’ai vu qu’elle se dirigeait vers les sanitaires, ceux-ci étant face à la porte d’entrée dans le sas entre les 2 chambres. J’avais bien conscience qu’elle avait, peut-être, besoin de se passser de l'eau sur le visage ou que ses émotions la contraignaient à aller aux toilettes.

Alors que je venais de raccrocher avec Pierre André, j’ai vu qu’elle était debout à 4 mètres de moi, à la sortie du sas entre les chambres, plus ou moins en train de se balancer sur ses pieds, une main le long du corps, l’autre sur le mur comme si elle l’inspectait avec son regard dirigé vers celui-ci. Elle avait les joues rouges et un air très gêné ; en fait, elle ne savait que faire d’elle et, de temps en temps, elle me regardait par en-dessous, portant plutôt ses yeux vers mes pieds. Je la sentais prêt à prendre la parole mais en même temps elle semblait ne pas savoir que dire car elle commençait à ouvrir la bouche tout en haletant puis s’arrêtait de suite toute en me regardant.

Il est malin ! il s’est assis devant la porte et je ne peux pas m'éclipser; j’ai la tête qui tourne et mal au cœur. Je ne sais pas trop ce qui s’est écroulé sur moi; on n’a pas idée de stocker tant de cochonneries. Il n‘est pas mal avec ses jambes musclées ; il ne doit pas être beaucoup plus âgé que moi. S’il pouvait s’éloigner de la porte je trouverai peut-être un moyen de m'enfuir. Il semble ne pas être trop en colère. Il faut que je trouve quelque chose à lui dire pour avoir son indulgence. Peut-être que je pourrais le complimenter sur son côté viril mais je ne suis pas sûre qu'il supporte ce type de commentaire, tant il a l'air sérieux

Ayant un peu pitié d’elle j’allais lui faciliter les choses

  • Bon ! Ce serait pas mal si vous vous rapprochiez pour que nous puissions discuter.
  • ...
  • Pourriez-vous m’expliquer votre présence ici ?

Il est bien gentil mais je ne me sens pas bien du tout ; heureusement il y a le mur. Pourquoi je n’arrive pas à être aussi calme que lui ?

J’espérais une réponse mais celle-ci ne venait pas. J’en profiter pour la détailler. Elle devait faire dans les 1,70 m ; elle était élancée et fine de corps. Sa chevelure, très fournie, était magnifique malgré les taches de peinture ; sa figure un peu mâte était très fine mais ce qui était frappant c’est qu’elle avait de beaux grands yeux noirs encadrant un petit nez bien mignon, et, une bouche ornée de lèvres pulpeuses bien rouges donnant envie à tout garçon sain de les mordre ou de les embrasser.

Brusquement, je me suis aperçu que, de rouge, ses joues étaient devenues blafardes et qu’elle avait de plus en plus de peine à respirer et à rester debout, s’appuyant du bras gauche et de la tête sur le mur, tournée vers les sanitaires. Elle était de plus en plus crispée et c’est alors qu’elle fit un bond vers la salle de bain ; je ne vis pas exactement ce qu’elle voulait y faire mais j’entendis qu’elle était prise de violentes nausées.

Oh, Non ce n’est pas possible, le stress encore une fois me cause des nausées. Moi qui pensais que cela ne m’arriverait plus…J’avais été stressée par le bac mais j’avais pu me dominer lors de l’examen et, là, ça recommence... J’ai bonne mine de m’écrouler devant ce garçon….

Un peu inquiet de ce qui se passait, je me précipitais vers la salle de bain où je la trouvais agenouillée devant la baignoire ; elle était prise encore de nausée et, en moi-même, je me demandais si elle n’avait pas absorbé des cochonneries au moment où elle avait fait tomber sur elle la planche de l’atelier. Bon prince, tout en restant silencieux j’ai été lui soutenir le front et empêcher ses cheveux de tomber devant la bouche. Je passais ainsi un moment avec elle et je m’aperçus qu’elle n’était pas désagréable à regarder malgré la manière dont elle était fagotée et qu’elle ne devait pas être bien vieille. Malgré l’inconfort de situation je ne me pressais pas pour la relâcher car cela me permettait de regarder de plus prêt à qui j’avais à faire et la main qui soutenait son corps ressentait de douces sensations car malgré sa taille fine, elle avait des bras pulpeux et assez musclés et j’avais une certaine envie de remonter mes mains vers sa poitrine. Elle faisait très petite fille sage avec un bassin étroit.

Alors que la fréquence de ses spasmes nauséeux diminuait et qu’elle ne rejetait que de la bile, je me redressais.

  • Désirez-vous du thé ou un alcool fort? Cela pourrait vous remettre d’aplomb.

Il va m’offrir à goûter si cela continue ! Je ne suis pas contre car je n’ai plus rien dans l’estomac ; pourvu qu’il ne crie pas trop après moi pour que je puisse sortir rapidement d’ici. Il va, peut-être, me sermonner mais cela n’ira pas beaucoup plus loin si je fais profil bas. Il faut absolument que je sorte et que je me détende... Il est pas mal mais trop sérieux pour moi ; vu le désordre il doit être célibataire car je ne vois pas une fille vivre dans un tel bordel. D'ailleurs, je n'ai vu aucune affaire de femme que ce soit dans la chambre à coucher ou dans la salle de bain.

Elle ne me répondit pas de suite ; elle se redressa un peu et se tourna vers moi. Elle avait vraiment salle mine, la figure toute grise avec quelques plaques rouges. De plus je me suis aperçu qu’elle avait de nombreuses traces de peinture dans les cheveux, sur les bras et son teeshirt. Pas à dire, elle avait une dégaine certaine. Elle se recroquevilla alors brusquement sur elle-même en rougissant.

— OH ! NON ! JE SAIGNE ! Il ne manquait plus que ça!

C’est vraiment la catastrophe, c’est bien ma veine, j’ai mes règles et elles semblent abondantes et pour rendre la situation encore plus catastrophique, je n’ai aucune protection à ma disposition car je suis venue sans sac, ni pochette. Comment lui annoncer le problème. Comme les trois-quarts des garçons, il ne doit pas savoir exactement à quoi cela correspond et, si je lui dis, il ne va pas savoir comment se comporter.

A ce moment-là, elle s’assit sur le dallage, baissa la tête vers ses cuisses et sembla ne plus savoir que faire d’elle.

Il pourrait essayer de deviner sans me poser de questions ; ce n’est déjà pas facile de parler de cela entre filles ou avec sa mère, mais c’est un sujet tabou avec les garçons et, pour peu qu’il soit dans une famille sans fille, bonjour les dégâts. J,espère qu'il sait que le phénomène existe car même s'il n'a pas de femme , j'espère qu'il a des copines et qu'il n'est pas homo.

Ne voyant rien de tangible en l’inspectant du regard car je ne voyais pas de blessure je ne compris pas ce qui se passait exactement mais je la sentais plus que gênée et elle n’osait plus me regarder.

Après un grand blanc il m’est alors venu à l’esprit que la nature se rappelait à elle et qu’elle devait, sans qu’elle le veuille réellement, avoir ses règles, que celles-ci étaient abondantes et qu’elle avait un problème pratique à résoudre. J’intervenais alors en évitant de la regarder. Il faut dire que le même type de problème était arrivé au labo avec une étudiante qui avait appelé à la rescousse une des titulaires du labo. Depuis cet évènement, on avait fait une réserve de protections féminines dans un des placards du labo.

  • Vous avez vos règles et, si je comprends bien, aucune protection avec vous ?
  • Oui, me dit-elle, d’une toute petite voix, sans me regarder.
  • Ne bougez pas, je vais aller chercher un rouleau de Sopalin.

J’allais alors à la cuisine, trouvais sans problème un rouleau et lui rapportait et j’allais la laisser seule pour qu’elle puisse faire le nécessaire mais je ne sais pas ce qui me prit alors :

— Voulez-vous que j’aille vous acheter un paquet de protections ; il y a une petite surface à côté et j’en ai pour 5 minutes pour y aller vous en chercher.

— Oui, je veux bien, me dit-elle d'une tout petite voix.

Miracle ! un garçon qui résout ce problème de façon pragmatique, il doit avoir des sœurs qui l’ont formé à ne pas se moquer de la condition féminine. Il est vraiment mignon car il était gêné pour m’en parler, il ne savait pas où se mettre et il était plein de délicatesse. S’il n’est pas trop méchant par la suite c’est, peut-être, quelqu’un dont on peut se faire un ami ; il me plait bien.

Qu’il se dépêche de partir, sinon je vais bousiller mon pantalon ; cela fera plaisir à maman car je serai obligée de le jeter, son rêve depuis un an.

En fait, elle semblait complètement dépassée par l’événement ; est-ce que ses émotions avaient accéléré le processus et l ‘avais rendu plus important que d’habitude, il m’était difficile de le savoir. La seule chose qu’il m’était possible de voir c’est qu’elle était prostrée au pied de la baignoire avec son rouleau de Sopalin dans les mains et qu’elle ne bougeait pas. En fait, elle devait attendre avec impatience que je quitte les lieux et que je la laisse tranquille.

Je ne perdis pas de temps et allais lui acheter un paquet de protections hyper-absorbantes en espérant que cela ferait l’affaire. Je restais ainsi au moins 15 minutes loin de l’appartement et, à mon retour, elle était toujours dans la salle de bain mais elle avait commencé à résoudre son problème en utilisant du Sopalin. Elle avait enlevé sa culotte qu’elle avait fourrée dans le sac plastique blanc de la petite poubelle des sanitaires et remis son pantalon.

C’est à ce moment que je pris conscience qu’elle avait récupéré beaucoup trop de saletés dans les cheveux, sur son teeshirt, sa figure et ses épaules Elle ne pouvait pas rester ainsi, ne sachant pas trop ce qu’il y avait dans les récipients se trouvant sur la planche tombée à terre.

— Je crois qu’il serait judicieux que vous preniez une douche pour vous nettoyer le corps et les cheveux car je ne connais pas exactement quels sont les produits qui se sont déversés sur vous. Je vais vous trouver un teeshirt et un boxer pour vous changer. Ils seront sûrement un peu grand pour vous mais je pense que ce sera mieux pour rentrer chez vous.

— Vous vous appelez comment ?

— Valérie, me dit-elle d’une voix tremblante en me regardant.

Il est vraiment gentil de me proposer de me laver ; je vote pour une bonne douche ; cela devrait me détendre et m’aider à supporter l’engueulade qu’il devrait me faire, une fois que j’aurai réglé le problème actuel. J’aimerai bien savoir ce qu’il fait car je n’ai jamais vu autant de papiers sur un bureau, tout cela couplé avec un atelier de peinture. Serait-il dans le commerce de l’art? Il faudrait aussi que je m’arrête de pleurer mais cela me fait un bien fou après tout le stress de cette dernière demi-heure.

Je m’aperçus qu’elle était toujours dans un état psychologique fragile car elle était toujours plus que fébrile et des larmes coulaient en silence de ses yeux. Pas à dire elle n’était pas faite pour devenir « monte en l’air ». Je la laissais seule, après lui avoir montrer à se servir des robinets, et, donner une serviette de bain, du gel douche et du shampoing, ses cheveux ne ressemblaient à rien ; ils lui tombaient sur les épaules certes comme je l’avais déjà remarqué mais ils étaient collés les uns aux autres pour former des mèches informes aux couleurs indéfinissables. J’allais, alors, à la cuisine pour faire chauffer de l’eau en vue d’un thé mais je cherchais aussi une bouteille de cognac car, en moi-même, je me disais qu’une gorgée de ce breuvage serait plus utile pour la requinquer.

Après avoir pris conscience qu’elle se débrouillait sans problème pour se laver, j’allais dans ma chambre chercher un boxer noir et un de mes teeshirts jaune paille. Je retournais dans la salle de bain ; je prenais contact oralement avec elle pour lui annoncer que j’allais pénétrer à 4 pattes (il fallait bien respecter son intimité) pour lui apporter ses futurs sous-vêtements, ce que je fis, mais je fus assez surpris car, assise dans la baignoire, elle se redressa, montrant ainsi sans complexe sa poitrine ; elle voulait voir de plus près ce que je lui apportais. Je dois dire que j’ai profité sans vergogne de la vue car elle avait des petits seins bien fermes avec des petits tétons brun-noirs fièrement dressés ; je me voyais bien jouer avec eux avec ma bouche, ma langue et mes mains. Elle semblait aller mieux car elle me regardait avec un petit sourire gêné.

Voyons un peu ce qu’il m’apporte et ne soyons pas trop prude ; voyons si je vais arriver à le faire rougir en lui montrant mes seins. D’accord, ils ne sont pas encore très développés, je serai comme maman avec une petite poitrine, mais ils sont bien fermes, pas comme ceux de mon amie Gaelle. Mince, il reste stoïque devant eux, mais cela ne l’empêche pas de me regarder sous toutes les coutures ; il doit être en train de prendre mes mensurations, me soupeser et analyser mes formes. Il a de beaux yeux « noisette ». Dommage qu’il se taise ; il pourrait quand même me faire des compliments…Quand il sourit, il devrait être pas mal …J’aimerai bien le connaitre mieux…

— Merci, Monsieur, ce sera un peu grand mais ce sera mieux que rien. Il faudra me dire combien je vous dois pour les protections.

— Pas Monsieur, « Mathieu » si possible ; trempez bien et reprenez vos esprits. J'ai mis le sèche cheveux sur le meuble près du lavabo. Quand vous serez prête à pouvoir vous montrer rejoignez moi dans la cuisine.

J’espère que le sermon n’occupera pas toute la session du thé ! Il a une voix chaude agréable à entendre…Si on faisait ami-amie, peut-être pourrai-je l'embrassser...

Il fallait bien, quand même, que je comprenne ce qu’elle faisait chez moi et, comment et pourquoi, elle y avait pénétré ?

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