PREMIERS ECHANGES 

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Il fallait bien, quand même, que je comprenne ce qu’elle faisait chez moi et, comment et pourquoi, elle y avait pénétré ?

Au bout d’une demi-heure elle me rejoignit dans la cuisine. Elle portait dans ses mains son tee-shirt taché et le sac plastique contenant sa culotte. Mon tee-shirt jaune était un peu trop grand pour elle mais ce n’était pas si mal car il lui descendait sur les fesses, cachant ainsi les replis de mon boxer qui lui remplissait le pantalon au niveau des fesses.

— Asseyez–vous ; je vous ai préparé du thé. Nous allons discuter entre gens civilisés. Je l’espère.

Moi aussi.. Il n’a pas l’air trop en colère !

— Tu t’appelles Valérie, moi c’est Mathieu. Tu peux me tutoyer.

— Que fais-tu dans la vie ; tu n’es pas en vacances ?

Je vais jouer à l’honnête fille. Je ne me cacherai pas d’avoir voulu jouer à la petite curieuse ; ce n’est pas tous les jours que l’on peut s’infiltrer dans la vie des autres. Dommage qu’il soit revenu aussi vite car je n’ai rien pu apprendre sur lui ; je vais essayer de le faire parler de lui, les garçons de mon lycée adorent cela, il ne doit pas être très différent.

Elle avait fini par s’assoir après moult hésitations sur un tabouret alors qu’il y avait au moins 3 chaises libres. Elle me paraissait complètement déboussolée et, je pense que, dans son état, elle devait considérer qu’elle n’était pas digne de s’asseoir sur une chaise. De plus, ses paroles étaient assez chaotiques.

— Je viens de passer mon bac… et… je suis acceptée à Assas. Je vais faire du droit ; j’aimerai être magistrate…

— Tu n’as pas eu trop de mal pour t’inscrire ?

— Non, j’ai obtenu mon BAC Scientifique avec la mention « Très-Bien » et ce résultat avec, en plus, mon livret scolaire, m’a ouvert toutes les portes possibles; je n'ai eu que des réponses positives à toutes mes demandes. J’avais pensé, à un moment, m’inscrire en Prépa scientifique mais, finalement, sous l’influence de maman et de ses collègues, j’ai choisi de faire mon droit

Je pensais qu’elle allait développer mais elle s’arrêta de suite de parler comme si, ouvrir la bouche, était trop difficile.

— Je ne sais pas ce que cela me permettra de faire mais cela ne me déplairait pas d’être magistrate.

— Tu habites où ? tu ne pars pas en vacances ?

— Maman travaille jusqu’à fin juillet ? et nous n’avons pas assez d’argent pour partir séparément. Elle est secrétaire dans un cabinet d’avocat, Bd St Germain.

— Comment as-tu fait pour pénétrer ici ? C’est bien toi que j’ai vue tout à l’heure quand je sortais ?

— Oui, dit-elle en murmurant ; je cherchais sur le panneau le nom des Dumont ; j'étais avec leur fille Gaelle en terminal S mais je ne connais pas encore exactement à quel étage elle habite car elle vient d’aménager dans cet immeuble depuis peu avec sa famille ; j’espérais la voir mais elle doit déjà être partie en Vendée où elle passe ses vacances avec ses cousins. L’année prochaine nous ne serons plus ensemble car elle ira faire une prépa au Lycée Saint Louis ou à Louis le Grand ; je voulais savoir ce qu’elle avait choisi exactement et passer un moment avec elle au Parc Montsouris.

— Tout cela ne me dit pas pourquoi et comment tu t’es retrouvée chez moi ?

— Je suis monté au 4ème à l’appartement de ma copine ; il n’y avait personne et, comme l’ascenseur était occupé quand j’ai voulu redescendre, j’ai pris les escaliers. Quand je suis arrivée au palier du second je me suis aperçu que votre porte était entre-ouverte. J’ai toqué et, comme personne ne m’a répondu, je me suis faufilée dans votre appartement ; je venais d’y entrer depuis peu quand vous êtes arrivé. Je sais, je n’avais pas à le faire mais parfois on ne réfléchit pas trop ; voir la porte ouverte m’a poussée à entrer chez vous. Je ne pensais pas m’attarder mais j’ai été interloquée de voir sur la grande table votre IMac accompagné d’un portable Mac Book Pro et d’un Ipad. J’étais aussi intriguée par le tas de documents, déposés sur la planche soutenue par les tréteaux, me demandant comment vous pouviez vous y reconnaître. J’avais commencé à les regarder de près car je voulais savoir si ces documents, écrits pour la plus-part en anglais, pouvaient me donner une indication sur vos activités. C’est à ce moment-là que vous êtes revenu et je ne vous attendais pas si vite. En essayant de m’enfuir j’ai heurté la planche et tout s’est écroulé.

OUF ! je pense que je m’en suis bien sortie ; je me suis montrée béate d’admiration devant ses appareils informatiques. Les hommes adorent cela. Et je me suis montrée indiscrète vis-à-vis de son travail. Les hommes adorent pérorer sur leur soi-disant travail même s’ils ne font rien d’important.

Je trouvais qu’elle exagérait un peu ; elle traine dans un escalier, elle voit une porte ouverte et pénètre sans réfléchir alors qu’il n’y a personne dans l’appartement. Certes, ce n’est pas très méchant mais elle ne se rendais pas compte qu’elle y entrait par effraction et, si j’avais été un mauvais coucheur, je pouvais aller porter plainte en inventant tout ce que je voulais puisqu'il n'y avait pas eu de témoins. Ce qui me sidérait, c’est qu’en plus elle désirait devenir magistrate !

— C’est bien gentil de pénétrer chez les gens mais, jusqu’à preuve du contraire, tu es rentrée sans invitation et, ainsi, tu as pénétré par effraction. Il faudrait que tu réfléchisses un peu avant d’agir.

— C’est la curiosité qui m’a poussé à pénétrer…

Je ne vois pas pourquoi il veut que je lui donne une raison pour pénétrer chez lui ; à mon âge, dans les mêmes conditions, il aurait fait comme moi !

— Certes, mais cela ne change rien au fait juridique ; tu n’avais pas à rentrer car tu ne me connaissais pas et je pourrai bien aller porter plainte au commissariat….

— OH, NON ! Monsieur, ne faites pas cela …Je vous en prie !

— Je n’ai pas l’intention de le faire mais une autre personne que moi aurait pu le faire en racontant n’importe quoi, et, croyez-vous que vous auriez pu être acceptée à l’école de la magistrature avec une telle histoire sur le dos?

En fait, je disais n’importe quoi mais je me réjouissais un peu en moi même de lui faire un peu peur. Ce n’est pas tous les jours que l’on a à faire à une belle jeune fille timide prise en défaut ; je dois dire que je me montrai un peu cruel mais elle devenait réellement adorable quand sa figure se transformait sous l'influence de quelque inquiétude.

— Je sais mais…

— Je pourrai aussi en toucher deux mots à vos parents ; je ne suis pas sûr que votre père prenne très bien votre visite domiciliaire.

Pas à dire c’est un vrai sadique ; il veut prendre contact avec mes parents ! J’espère qu’il va en rester là avec ses menaces !

Je n’avais pas fini de prononcer ces quelques mots que je m’aperçus qu’elle repartait en vrille. Son visage s’était, de suite, décomposé, elle avait rassemblé de suite ses mains et ses doigts étaient à nouveau crispés sur ses genoux, elle essayait de se reprendre en calmant ses tremblements mais il ne faisait aucun doute qu’elle était affolée. Elle me regardait de ses yeux noirs comme si elle ne comprenait pas ce que j’avais dit et je voyais ses yeux devenir de plus en plus brillants et mouillés de larmes. Elle ne répondit pas de suite à ma remarque ; plus que confuse elle essayait de retenir ses larmes mais elle ne put empêcher que quelques-unes s’écoulent de ses yeux.

— Je n’ai. .. ja…jamais eu de père …

Elle avala alors ses sanglots, se leva et, me tournant le dos, se mit devant le plan de travail sur lequel elle s’accouda ; prenant du Sopalin dans ses deux mains, elle y étouffa ses larmes et gémissements tout en devenant muette.

Je dois dire que je ne savais plus ou me mettre car je me trouvais confronté à un problème non prévu. Seule solution : me taire et attendre qu’elle se calme. La situation a dû rester figée durant bien 4 à 5 minutes. Elle pleurait en silence, reniflant tant et plus ; je voyais qu’elle avait de la peine à se reprendre car sa poitrine ne cessait de bouger. Elle finit par s’accouder sur le plateau de travail et se calma petit à petit. Elle se tourna, alors, vers moi.

C’est toujours la même chose ; on n’existe pas par soi-même, il faut toujours parler des parents, des frères, des sœurs…Comment font les orphelins ? C’est simple avec eux : ceux qui posent les questions sont tellement gênés qu’ils se taisent, une fois la réponse d’inexistence de parents est donnée, et on leur fout la paix. Je vais dire la vérité sur ma parentèle et il ne m’interrogera plus là-dessus. Par contre cela va me permettre d’en savoir plus sur lui car je vais lui retourner la même question.

— Je ne voul…

Elle me fit signe de la main pour que je me taise.

— Je vais vous expliquer rapidement la situation familiale et je vous demanderai 1/ d’en parler à personne 2/ ne me poser aucune question 3/ de jamais m’en reparler.

Je dois dire que je suis resté sidéré devant sa déclaration liminaire. Elle était redevenue d’un calme olympien, même si ses yeux me transperçaient de leurs regards noirs. Je n’avais pas intérêt à passer outre à ses demandes.

— Je suis née un 4 juillet il y a 17 ans. J’ai appris petit à petit que j’avais eu sûrement un père biologique mais je n’ai jamais rien su sur lui. Maman a toujours refusé de m’en parler ; quand je lui posais des questions j’ai toujours eu cette réponse : il était tellement nul que je n’ai rien à dire sur lui et je ne sais pas ce qu’il est devenu. Sur le carnet de famille il est indiqué : père inconnu. Ce que je sais aussi c’est que maman a toujours refusé d’être courtisée par un autre homme. J’ai toujours eu à la maison que des femmes autour de moi : maman, ses amies et des couples d’amis liés à son travail. Les seuls hommes que j’ai approchés, ce sont mon oncle, le frère de ma mère, et ses deux garçons, mais ils habitent dans le Jura et nous les voyons assez peu. Ma tante n’aime pas beaucoup ma mère. Il faut dire qu'elle ne travaille pas alors que maman dirige le secrétariat d’un grand cabinet d’avocats ; je les connais tous pour les avoirs rencontrés très souvent dès mon plus jeune âge car maman m’emmenait souvent passer des après-midis au cabinet quand il n’y avait personne pour me garder. C’est là que j’ai appris qu’il fallait se taire et ne pas faire de bruit quand les grands travaillaient. Ne vous étonnez pas si je vais faire du "Droit" ; j’ai été programmée pour. Que dire d’autre : maman a refusé de suivre les conseils de ses employeurs qui voulaient, à un moment donné, qu’elle poursuivre ses études en droit; elle avait déjà validé ses deux premières années! Son leitmotiv : il y a déjà beaucoup trop d’avocats et je ne suis pas sûre de pouvoir en devenir un bon, par contre je sais être une bonne responsable de secrétariat et pour qu‘un cabinet reste au top du métier, il faut que l’organisation soit au top et c’est mon travail.

- Il faut dire qu’ils doivent filer doux quand elle organise leur travail ; en général, pour les affaires pénales, c’est elle qui décide (en fait non, mais sa parole a un poids considérable et ils lui demandent toujours son avis), en fonction de la défense ou de l’attaque à organiser, quel est l’avocat qui va prendre le dossier en main pour avoir le plus de chances de gagner ; elle connait bien aussi les juges; certes, ils ont beaucoup de pouvoir mais ce sont des hommes comme les autres, avec les mêmes problèmes familiaux que tout le monde. Elle a une connaissance psychologique des êtres humains assez extraordinaire et elle sait que certains dossiers défendables ne doivent pas atterrir dans certaines mains si la victoire est possible. Certains membres du cabinet lui avaient proposer de lui laisser du temps pour qu’elle puisse terminer son droit et devenir, elle-même, avocat mais avec un certain culot elle leur avait déclaré : si vous voulez me faire plaisir et si vous voulez reconnaître mon travail vous pouvez le faire en m’assurant un très bon salaire ; il y a déjà pléthore d’avocats et beaucoup d’entre eux sont mauvais et, moi, je ne suis pas sûre de pouvoir en être un bon, par contre je crois que je suis une bonne secrétaire générale pour le cabinet. C’est ce qu’elle a obtenu !

- Certains ont essayé, alors qu’ils étaient encore célibataires, de la courtiser mais ils sont toujours tombés sur un os. Elle a toujours refusé leurs avances et, actuellement, c’est un peu comme si c’était une sœur pour eux, une petite sœur pour les plus anciens, une grande sœur pour les petits nouveaux. Elle sait à peu près tout d’eux (Elle sait les faire parler) mais c’est une tombe, elle ne dit jamais rien sur eux et elle est toujours là quand il y a des problèmes dans leur vie.

- Jusqu’à l’âge de 8 ans j’ai eu une arrière-grand-mère qui habitait Lyon mais je ne la connaissais pas très bien car elle ne s’entendait pas du tout avec maman ; pour elle une fille qui avait un enfant, qu’il soit voulu ou non, devait tout faire pour récupérer un homme qui lui serve de mari, ce qui n’était pas du tout du goût de ma mère.

- Je n’ai jamais réellement connu les parents de maman car ils se sont tués en voiture alors que j’avais 5 ans.

Elle avait ainsi brossé en peu de mots la situation et son ton me faisait comprendre qu’il n’était pas question que j’ergote sur ce qu’elle venait de dire. J’avais l’impression d’avoir devant moi une fille très formatée. Sa mère devait avoir des principes simples basés sur l’efficacité et je pense qu’elle avait inculqué cela à sa fille. Une seule ligne de conduite : Tu dois te conduire dans la vie pour être rentable, d’où ses résultats brillants, et tout doit converger vers le but que tu as programmé, dans son cas la magistrature.

— Mais pourquoi veux-tu entrer dans la magistrature ; tu connais le milieu des avocats et, si tu réussis bien dans tes études, tu pourrais être aussi bien avocate que magistrate ?

— Certes ! mais qui décident in fine ? ce sont les magistrats. Maintenant il faut que je sois sérieuse ; je n’ai pas encore commencé mon droit et je n’ai pas encore eu à m’intéresser à un garçon. Quand je vois les itinéraires variés des avocats que je rencontre autour de ma mère ainsi que son propre parcours je me dis : il faut avoir des aspirations mais il faut savoir faire des choix au bon moment. C’est cela qui me motive depuis que j’ai commencé à être scolarisée.

Nous avons continué à discuter un bon moment de choses et d’autres, sur le soleil qui se montrait pour une fois conquérant, sur le calme de la ville car on était en juillet. Je me demandais toujours pourquoi elle trainait dans l’immeuble.

— Je voulais voir mon amie Gaelle qui habite avec ses parents au 4ème ; l’année prochaine nous aurons beaucoup de difficultés à nous voir car elle va en prépa à Saint Louis ou Louis Le Grand alors que je serai à Assas. En plus, à partir de la semaine prochaine je serai caissière les samedi et dimanche dans la petite surface à côté. Je serai de semaine, le matin, durant tout le mois d’août. Pour une fois je ne pars pas en vacances. Je vais ainsi gagner un peu d’argent et je ne serai pas obliger d’en demander à maman.

Pas à dire, elle veut devenir indépendante !

— Mais pourquoi n’as-tu pas demandé à faire un stage dans le cabinet d’avocats où travaille ta mère ? Ils t’auraient sûrement prise et tu aurais pu participer à des activités plus intéressantes, sans compter qu’ils t’auraient, peut-être, mieux payée ?

— Pas question de travailler sous la direction de maman ! Je la vois assez à la maison ; je l’aime et, parfois, je l’adore mais, parfois aussi, je ne la supporte plus ; avec elle tout est « DEVOIR » Ce n’est pas sain ! Travailler dans un magasin me permet d’être au contact avec la vraie vie. Dans un cabinet d’avocats on ne rencontre le plus souvent que des gens instruits et du beau monde ; je veux connaitre le tout-venant.

Cris du cœur; surtout ne pas être liée à un travail où pourrait intervenir sa mère.

— Si je comprends bien tu ne fais pas ce que tu veux. Contrôle-t-elle tes fréquentations. ?

— Non, elle m’a toujours fait confiance et je ne me cache pas, je lui raconte mes contacts avec les autres et elle me conseille. Je dois dire qu’elle décortique bien la mentalité des gens. Est-ce l’effet de ce qu’elle voit au palais ou ce qu’elle retient des discussions avec les avocats, elle me brosse rapidement les défauts et les qualités de ceux qui m’intéressent.

— Tu vas donc raconter ta visite impromptue chez moi, lui dis-je malicieusement.

— OH ! NON ! SURTOUT PAS ! vous le promettez ? Si elle savait ce que j’ai fait aujourd’hui, elle me parlerait plus pendant je ne sais combien de jours et je ne suis pas sûre de prendre de suite une paires de gifles. Elle peut se montrer très vindicative parfois car elle a une haute idée de ce qui se fait et ne se fait pas, surtout pour une jeune fille.

— Tu as un petit ami ? ou n’en as-tu pas à cause d’elle ?

— Je ne me suis jamais occupé des garçons ; certes, je dois avouer que j’ai déjà eu des béguins pour certains mais je me suis très vite aperçu qu’ils cherchaient, avant tout, une partenaire apte à participer avec eux à des jeux sexuels. Je ne nie pas l’intérêt de la sexualité mais celle-ci ne représente qu’une partie de l’intérêt que l’on peut avoir pour un partenaire. Le sexe sans rien d’autre n’a pas d’intérêt quand on est en couple. Gaelle a un copain depuis deux ans ; ils forment quasiment un couple mais ils ont en commun beaucoup de choses ce qui leur permet d’organiser leur futur sur des bases constructives qu’il s’agisse de leur vie familiale ou de leurs vies professionnelles.

J'aimerai bien que Mathieu me demande de sortir avec lui! Il faut que j'arrive à l'embrasser, façon comme une autre de faire connaissance plus étroitement. A moi de jouer!

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