Chapitre 7

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Dans le coin de la pièce les deux frères, se moquent ouvertement de moi. Achille a les mains posés sur son ventre tellement il se tord de rire. Et son frère, cache ses yeux en secouant la tête de désespoir. La fine bouche flottant dans cet amas de fumée est loin d'être quelque chose de rassurant. Je n’ai jamais assisté à quelque chose d’aussi étrange de ma vie. À aucun moment, je trouve ça drôle. Quand Whiley parlait d’une magie différente, à vrai dire, j'étais loin du compte. Dans ce nuage, autour de la bouche un bout de peau apparaît, et s'étend à vive allure. J’ai un mouvement de recul.

— Hâte de voir ce que ça va donner, affirme d’une voix enjouée Achille.

Un visage commence se créer devant mes yeux. La fumée se résorbe autour de moi. Je suis tétanisé. Aucun de mes membres ne réagissent. Pour autant, mes yeux ne cessent de fixer ce vide. Le visage est totalement constitué en à peine dix secondes. Une jolie jeune femme asiatique me fait face. Le reste de son corps se matérialise.

La tête qui était à hauteur de mes yeux s’affaisse rapidement à hauteur de mes hanches. Mon corps ne réagit à rien, je suis figé devant ce spectacle. Je comprends enfin pourquoi le corps de la jeune femme s’est déplacé en contrebas. Son corps s’est entièrement matérialisée dans un fauteuil roulant.

— Intéressant, songe Whiley depuis le mur où il est adossé.

Il s’est calmé bien plus vite que son cadet de frère.

— D’où viens-tu ? me demande la seule femme de la pièce posant ses mains sur les roues de son engin de circulation.

J’essaye de sortir un son de ma bouche, mais rien ne vient. Mes yeux ne clignent même plus. Juste mon esprit est actif.

Elle se déplace à l’aide de ses mains, jusqu’aux frères. Elle ne semble pas habituée à traîner son propre poids. Ses mains glissent à plusieurs reprises des roues.

— Il ne m’a pas facilité la tâche, dit-elle.

— Ne te plaint pas Evvy, tu aurais pu te retrouver en canard ou même en vieillard. Tu as la chance d'être dans un corps encore ferme et bien portant, ajoute Whiley faisant tournoyer une lame entre ses doigts.

— Bien portant… Tu as une drôle définition de ce mot, réplique-t-elle désignant ses jambes inertes.

Je m'efforce de comprendre ce qu’il se passe. Tout le monde est dans son élément sauf moi. Ce qu’il vient se passer est loin d'être anodin. L’endroit où je me trouve n’est pas habituel. Entre les moyenâgeux à l’entrée du village et l'éclipse dès le matin, je n’ai le droit qu’au strict minimum d’informations.

— C’est quoi ce bordel ! J’arrive enfin à sortir à bout de nerfs.

Je sors de ma torpeur. Mes membres se désengourdissent. J’avance plein de confiance vers Whiley. Les jointures de mes poings blanchissent. Je lui attrape la gorge dans un élan de spontanéité. Ce n’est pas mon genre, pourtant ma conscience m’oblige à user de violence.

Malgré qu’il soit avachi sur le mur, Whiley dégaine un de ses couteaux, avec lequel il s’empresse de me menacer. Il est bien plus rapide que moi et à une arme entre ses mains. Il attrape violemment mon poignet et le fracasse contre le mur en pierre. Je récidive de mon bras libre mais il le rattrape en vol. Et l'immobilise dans le vide. Dans sa main, il y a toujours le couteau. Le manche me fait mal, écrasé contre mon poignet qui rougit instantanément. Je sens son souffle chaud s'écraser sur mon visage. Haletant, tous mes sens sont exacerbés. Je ne détourne pas le regard. Ses yeux d’un bleu glacial fracassent les miens. Je ne céderais pas.

— Qu’est-ce que tu fais au juste ? demande-t-il inclinant la tête de vingt degrés sur la gauche.

Si c’est pour me déstabiliser qu’il brise le silence, ce n’est pas ça qui va me faire plier. J’ai été assez patient comme ça. Mes muscles ne me répondent plus, je ne peux tout simplement plus le lâcher. Comme si mon instinct me demandait de lui faire subir ses propres châtiments.

Achille traverse la pièce, et vient serrer l'épaule de son aîné sans y mettre de la poigne.

— Lâche-le ! Il est terrifié. Tu ne le vois même pas, manifeste Achille.

Au premier abord, il semble être le pacifiste des deux. Il renforce sa fermeté autour de l'épaule de Whiley. Celui-ci lâche l’affaire. Je suis libéré de ses liens. Je tombe de fatigue sur le sol. J’ai mis toute mon énergie à vouloir attaquer l’impossible.

Sur les nerfs, Whiley fait craquer son cou devant moi et s'éloigne de l’autre côté de la pièce sûrement pour se calmer. Il se met face à une fenêtre sans lancer un seul regard en ma direction.

Le cadet me tend sa main. Je l’accepte, de sa poigne ferme il me relève tel un bout de chiffon sans vie. Je le regarde pour le remercier. Mais, un effet de bienveillance et de chaleur se dégage directement en croisant ses yeux bruns. Nul besoin de parler pour me faire comprendre. Bras dessus, bras dessous, il m’accompagne sur l’un des sièges sur lequel il était assis plus tôt. Sa peau est chaude et lisse. Tout est calme pendant un instant. Je me sens infirme et inutile. J’ai un mouvement de recul en m’approchant de la jeune femme.

— Evvy ne te fera rien, avoue Achille lâchant un sourire furtif.

Je reprends mes esprits.

— Pourquoi tu semblais ne pas savoir qui elle était quand elle s’est matérialisée ? Dis-je en regardant directement la concernée.

— Evvy t’expliquera tout ça mieux que mon frère et moi réuni, explique-t-il s'allongeant de tout son long sur la chaise longue.

Très peu rassuré, je regarde la femme handicapée en essayant de faire abstraction de ce qu’il s’est passé plus tôt, même si c’est totalement impensable.

— Je suis un wairua kaitiaki ou un esprit gardien. C’est la même chose. Je suis gardien du palais. Je ne peux en sortir seulement si je suis banni de l’endroit que je surveille. Je m’appelle Evvy, mon premier propriétaire m’a nommé ainsi. Je ne suis ni un homme, ni une femme. Ma forme originelle est celle que tu as vue en premier. Je t’ai fait peur, je m’en excuse. Je me présente devant les gens sous la forme qu'exige leur subconscient. C’est la première fois, je t’avoue, que je suis infirme.

Achille se met à rire une seconde fois.

— Raconte-lui ta métamorphose du début du XXème siècle, réclame-t-il.

— Il y a fort longtemps, je suis resté sous la forme d’une planche de bois du parquet durant trois années de suite. Le propriétaire ne voulait pas être dérangé, mais souhaitait une protection de ma part.

Son histoire me fascine. Toute la peur que j’avais quelques secondes auparavant s’efface comme par magie. Evvy a une sorte d’attraction naturelle qui me force à l'apprécier.

— Comment dois-je t’appeler si tu n’es ni un homme, ni une femme ?

Evvy me fait un large sourire chaleureux.

— Fais comme bon te semble. Les garçons prennent souvent le pronom adéquat à la forme sous laquelle je me présente à eux. Mais tu peux aussi utiliser les pronoms non-binaire si ça te semble plus facile ou plus cohérent.

— J’y penserais !

(Nda: Les pronoms non-genrés sont les suivants: iel = elle/il et lea = le/la)

— La lune se lève, marmonne Whiley toujours collé à la fenêtre.

Je profite de sa participation pour faire mes excuses. Je ne suis pas du genre rancunier, mais quand la peur fait surface, j’ai tendance à être violent verbalement ou physiquement. C’est rare, mais ça arrive. Je déteste cette partie animal de moi.

— Je suis désolé de t’avoir attaqué mais c'était la goutte de trop. J’aurais aimé être prévenu sur certains détails en arrivant ici.

Je n’attends pas d’excuse de sa part, mais en signe de reconnaissance il range son couteau sous mes yeux.

— C’est toi qui as insisté pour venir, dit-il se déplaçant vers l’interrupteur de la salle.

Je ne relève pas. Je ne suis pas ici pour relancer les hostilités.

— Qu’est-ce que tu viens faire ici petite pousse ? s’informe Achille avec un regard presque prédateur.

Je fais abstraction de ce surnom ridicule. Un peu plus et je crois qu’il contracte ses muscles. Je laisse son numéro de charme se perdre dans ma matière cérébrale pour me concentrer sur le début de sa phrase.

— Je cherche mes parents. Et je m'appelle Blaine, dis-je en regardant Evvy, pour éviter de croiser les yeux envoutant de mon interlocuteur.

Evvy fait de grands sourire proche du rire qu’iel essaye de contenir. J’ai l’impression que je ne suis pas la première personne à être traitée comme un objet de désir par le jeune homme.

— Tu penses retrouver leur trace ici… Blaine ? insiste-t-il sur mon prénom.

Il se redresse pour rester assis. Il me déshabille du regard d’une façon très douce. Ça n’a même pas le don de me mettre mal à l’aise. Un peu plus et je jure que c’est encore une entourloupe de ce monde étrange. Habituellement, je ne reste pas impassible devant ce genre d’avance presque indécente. Mais il y met de la poésie. J’ai l’impression de me faire envouter.

— Tu as un léger de filet de bave, là juste ici, indique-t-il sur sa propre bouche.

Je touche l’endroit précis, il n’y a rien du tout. Il se met à pouffer en me regardant de la tête aux pieds.

— Tu verrais ta tête !

— Qu’est-ce que tu m’as fait ? je demande dans la seconde.

Il prend une longue inspiration et passe ses doigts dans ses bouclettes couleurs bronze. Son sourire charmeur est toujours scotché à ses traits parfaits.

— Achille, ça suffit, intervient Evvy.

Il lea regarde en tournant sa tête en sa direction.

— Ça va ! Si je ne peux plus m’amuser…

— Pas comme cela. Tu le sais bien.

Il me regarde une fois de plus, mais c’est différent. Son emprise sur moi à l’air de s'être évaporée. Son sourire qui allait avec également.

— Voilà tu es content ? dit-il à Evvy, il n’y avait rien de magique là-dedans en plus. Tu me connais.

La forme qu’iel a en présence d’Achille doit être un homme, si j’en crois ce que m’a expliqué l’esprit gardien un peu plus tôt. J’aimerais beaucoup savoir à quoi ressemble Evvy dans ses autres corps.

Une alarme stridente me sort de ma rêverie. C’est bien plus fort que les trompettes du couvre-feu. Ici, c’est plutôt un bruit mécanique comme une sirène d’alerte.

— Que se passe-t-il encore ? je demande.

— On ne va pas tarder à le savoir, avoue Whiley accourant vers l’une des fenêtres qu’il venait de quitter.

Il tient fermement un pan du rideau dans sa main. Elle blanchit presque instantanément.

— Le quartier doré est ouvert. Les gouverneurs sortent. Il faut que j’y aille. Ce n’est pas normal. Ils ne sortent qu’en cas de force majeure, dit-il en me regardant comme si il me parlait qu’à moi. La petite remontrance de tout à l’heure à l’air d’avoir fonctionné. Ces petites explications étaient pour moi.

— Qui sont-ils ? je demande avec fermeté.

— Un petit commité de personnes fortunées. Ils sont censés diriger et protéger Basweer. Mais en réalité, ils sont plus une forme symbolique de pouvoir. D’autres postes moins importants travaillent plus au bon fonctionnement de la ville que, eux cinq.

— Je veux t’accompagner, dis-je sans réfléchir.

Il lâche le rideau et se frotte les mains sur son bas.

— Je ne pense pas que ce soit nécessaire.

J’ai tout de suite compris le message, on ne peut plus clair. Le blondinet déboutonne les manches de sa chemise puis les retroussent une à une jusqu'à ses coudes. Voyant que je ne compte pas lâcher l’affaire, ses épaules s'affaissèrent.

— Tu sais, ce n’est pas au conseil que tu trouveras des traces de tes parents. Ce n’est qu’un rassemblement purement politique. Il n’y a rien de vraiment intéressant à voir.

— Si il n’y a rien d'intéressant, pourquoi tu y vas ?

— Touché, dit Achille en ricanant de contentement.

Whiley avance au centre de la pièce. Il se tourne vers la grande table de la salle à manger, sur laquelle est posée une sorte de carte en plastique que je n’ai pas repérée plus tôt. Il fourre l’objet dans une de ses poches.

— Tu devrais rester ici. On ne sait pas ce qu’il se passe dehors, explique-t-il sans se faire presser.

— Voyons voir ce qu’ils ont à dire, clame Achille en se levant.

— Toi ? Tu veux sortir ? C’est la meilleure, ajoute Whiley tirant une expression indescriptible.

— Je ne suis peut-être pas la personne la plus adéquate pour t’accompagner, mais je sais encore faire la différence entre un simple coup de trompette et une alarme, mon frère.

— Tu restes toujours dans ton petit confort de prince gâté, et par magie tu veux te rendre utile ? Range ton sourire, veux-tu ?

Il souffle mécontent.

— Et si j’avais envie de changer ? J’ai vingt-six ans, pas douze. Si, j’en avais assez de tout ça ? L’or, le luxe, le désir et tout ce qui va avec.

Je me rétracte dans un coin, histoire de me faire oublier un instant.

— Eh bien comporte-toi comme tel au lieu de te sentir pousser des ailes. Tu choisis le pire moment pour faire ton cirque.

— Me rendre utile, c’est faire du cirque ? avoue le cadet restant toujours aussi calme.

— Personne ne t’a ordonné de rester au Palais à ce que je sache… Et c’est forcément pour tes intérêts personnels. Je ne te connais que trop bien.

— Stop ! rugit Evvy, qui montre son premier signe de colère.

Les frères se taisent immédiatement. Iel a un pouvoir magnétique sur les deux hommes, qui est assez impressionnant.

— Ne vous rendez-vous pas compte du sujet pour lequel vous vous disputez ? Je vous ai connu moins médisants, autant l’un que l’autre. C’est en gagnant des mauvaises expériences que l’on ne les réitèrent pas. Réfléchi Whiley.

Yeux dans les yeux, Evvy et Whiley ont l’air de se comprendre sans même avoir besoin d’ouvrir la bouche. Le blondinet semble prendre en considération les sages paroles d’Evvy, ainsi que les regards qu’iel lui lance.

— Si je vous entends dire quoique ce soit au conseil, je vous empale tous les deux sur un pieu. Me suis-je bien fait comprendre ?

— Je veux juste en apprendre plus, je me permets de dire. Je veux être utile attendant des réponses.

— Des réponses, des réponses… répète Achille, tu en auras, ça ne manque pas d’action dans le coin.

Whiley s’impatiente, il croise les bras, et tapote le sol du bout de son pied. Sa chaussure résonne sur le parquet en bois ciré.

— Tu ne comptes pas y aller dans cet accoutrement ? ouvre-t-il enfin la bouche à l’intention de son frère.

Le concerné lorgne son abdomen nu. Du bout de ses longs doigts fins, il parcourt lentement le contour de ses formes. Enfin, ses mains atterrissent dans les poches avant de son bas de soie.

— Il n’a pas plus belle tenue que celle d’Adam, admet-il avec une pointe d’ironie dans la fin de sa phrase.

Whiley manquant de patience sort de la pièce en trombe. En attendant qu’il revienne, nous nous regardions tous les trois sans un mot. Personne n’osait parler. Evvy fait balancer son fauteuil en avant puis arrière à plusieurs reprises. Tandis qu’Achille ne lâche pas mon T-shirt du regard, comme si c'était une abomination.

Au bout de ces quelques secondes de malaise, Whiley refait apparition, un bout de tissu à la main. Il tend à Achille l’objet nous mettant en retard.

— Enfile ça, ajoute l'aîné sans un mot de plus.

Achille passe ses deux bras, un à un, dans le tissu d’apparence de la même matière que son pantalon. Le long manteau affublé de couleurs de reflets métalliques, lui arrivait jusqu’aux chevilles. Ce genre de tenue est exactement la même que celle que j’avais pu croiser un peu plus tôt en arrivant dans la ville. Les couleurs criardes ont l’air d'être à la mode.

— Tu vas fermer ton dessus j’espère ? demande Whiley, sur le ton de la réprimande.

Achille détourne le regard, en triturant un des boutons argentés.

— Ne m’en demande pas trop non plus, dit-il haussant un sourcil.

Le grand brun est le premier à s’avancer vers la porte de sortie. Il s'arrête juste à côté. Dans une étagère intra-murale se trouvent des chaussures de toutes formes, couleurs et textures. Achille en choisit une très simple en tissu noir. Une fois enfilé, il se tourne vers Whiley et moi.

— Je croyais que c'était moi qu’on attendait.

Whiley souffle à l’entente de cette remarque qu’il a l’air de juger enfantine.

— Allons-y !

Il semble plus que déterminé. Je le suis de près, Achille se greffe à nous en me collant presque. J’ai l’impression d'être une énigme qu’il veut déchiffrer. Ses regards et ses sous-entendus sont extrêmement bizarres pour quelqu’un que je connais depuis à peine quelques minutes. Il n’a rien en commun avec son frère, qui, lui est fermé comme une huître. Je pourrais jurer qu’il ne saurait tenir un secret bien longtemps, ça se lit sur son visage. Il n’a l’air que de vivre d’amusement sans se soucier un instant du monde qui l’entoure. C’est un enfant dans le corps d’un adulte.

— Revenez avec de bonnes nouvelles, dit Evvy avant de nous quitter.

Une fois dehors, les rues sont vides. Les gens commencent à peine à sortir de leur maison. D’après le boucan que ça a commis, la sirène n’y est pas pour rien.

— Pourquoi Evvy n’est-t-iel pas venu ?

— En tant que gardienne, elle ne peut pas sortir de l’endroit qu’elle protège, réplique Whiley.

A cette annonce, je me rappelle les explications qu’iel m’a donné et j’en déduis rapidement, qu’iel se présente sous la forme d’une femme en la présence de mon compagnon de route.

— Mon haut général ! Crie une voix rocailleuse derrière nous.

Nous nous retournons vers l'émission du bruit.

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