Chapitre 1

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Quinze ans plus tard…

Je ne suis pas sorti de chez depuis des jours à cause du froid. Je vis en Nouvelle-Zélande depuis ma naissance. Ici, il fait beau en décembre et il pleut en juillet. Quand on y vit depuis toujours ça nous paraît normal, mais les touristes eux sont toujours émerveillés par les pluies diluviennes et le froid naissant, pendant ce qui s'apparente à leur été.

J’en ai marre de tourner en rond dans mon appartement, à regarder le ciel se couvrir puis se découvrir toutes les dix minutes. Sans réfléchir, j’ouvre mon placard, en sors ma tenue de sport et mes chaussures de course. Je ne vais pas attendre une seconde de plus à tourner en rond. Le froid est moins présent en ville aujourd’hui, autant en profiter. Où je vis, à Takapuna, une petite ville située au nord d’Auckland, les endroits calmes pour se défouler sont à portés de main. Du bout des doigts, je lève le rideau de ma cuisine. De gros nuages avancent rapidement vers chez moi. Une tempête est prévue depuis quelques jours. Je vais surement avoir de la pluie pendant le trajet. Ce n’est pas un drame. La pluie ne me dérange pas plus que ça, j’aime ça. C’est plus l’odeur de soufre contenu dans l’eau qui me dérange. Il y a peu de temps, le volcan Whakaari est entré en éruption. Depuis ce jour, la pluie est lourde et l’odeur de soufre ressurgi par endroits.

J’enfonce mes écouteurs dans mes oreilles et lance une musique aléatoirement dans ma playlist. Mes chaussures aux pieds, je suis fin prêt à sortir. Sans attendre, je referme la porte d’entrée, dévale les escaliers du premier étage jusqu’au rez-de-chaussée. Arrivé en bas, j’appuie sur l’interrupteur pour ouvrir la lourde porte en bois de la résidence. Je range mon téléphone portable dans le brassard sur mon bras. Le temps est vraiment maussade en cette fin d'après-midi. Au fur et à mesure que je cours, je passe devant des commerces qui commencent à fermer, des personnes qui se précipitent vers leur logement en tenant leur capuche fermement. Le temps s’est levé plus vite que prévu. Cette nuit ça va éclater, voir peut-être même avant, le bord de mer pourrait même déborder comme l’année dernière. Je continue tout de même ma course que j’attends depuis déjà une semaine. Même s’il fait moche, le temps orageux réchauffe l’espace bien plus que les derniers jours, où il m’aurait été impossible de sortir de chez moi. Je ne vais pas très loin. Juste un tour de quartier jusqu’au lac Pupuke, en passant par le parc Killarney et je reviens.

À mi chemin, je rencontre l’un de mes voisins que je salue de la main. Sans que je ne m'arrête, je l’entends derrière moi m’informer du danger.

— Fais attention à toi Blaine ! Le vent se lève.

Je trottine sur place pour lui répondre à avant de reprendre ma route.

— Ce n’est pas trois gouttes qui vont m'arrêter Harvey !

Le vieil homme ne cherche pas à aller plus loin. Je veux juste courir, rien de très dangereux. Et puis, je rentrerai à temps. La tempête sera vraiment au-dessus de nous dans deux ou trois heures. J’entends des bruits d’orage, mais ces sons viennent du sud de l'île, rien de bien inquiétant. Je m'inquiéterai véritablement, quand les bruits viendront du front de mer et que les vagues s'éclateront sur les rochers.

Je sens enfin la liberté de pouvoir courir, mes pieds suivent le mouvement tout seul. Plus j’avance vers le parc, moins il y a de maisons. Le goudron se transforme peu à peu en petits graviers. je sens enfin les premières gouttes de pluie tomber dans mes cheveux. Toujours en course, je frotte mes cheveux bruns pour dissiper l’effet froid des gouttelettes contre mon crâne. Le vent ne s’est toujours pas levé, j’ai le temps devant moi. Je passe le portillon du parc, mon endroit préféré de mon parcours. C’est à la fois calme, reposant et intrigant. Les arbres gigantesques m’entourent. Les quelques oiseaux n’ayant pas migrés sont les seuls bruits régnant dans cette petite forêt. Je diminue ma vitesse de course jusqu'à être au pas.

Plus je me rapproche du lac, plus la lanière de mon collier m'irrite la peau et la pierre qui pend à son bout est brûlante. C’est surement à cause de la sueur. Les nuages sont presque noirs, en face de moi. Ils avancent de plus en plus vite vers le nord de l'île. Enfin, il pleut. Mon ensemble de sport en néoprène ne prend que trois minutes avant d'être totalement trempé. Je m’empresse d’arracher mon brassard pour ranger mon téléphone dans ma poche, à l’abri.

Je marche jusqu'à la pseudo plage qui fait la liaison entre le lac et le parc. Cette étendue d’eau me relaxe à sa simple vue. Les troncs d’arbres couchés au sol à cause de la dernière tempête sont toujours là. Je m’assieds sur l’un d’entre eux. Les gouttes de pluie ruissellent entièrement sur mon visage, me tapent sur le crâne et s’infiltrent sous mes habits et mes chaussures sont pleines de boues. L’odeur de soufre n’est pas aussi présente que je ne le pensais. Je m’en fiche. Je vis juste l’instant present. Regarder l'immensité du lac m'hypnotise juste quelques instants. Je perds la notion du temps, je pense être assis depuis dix minutes, peut-être quinze. Enfin je me relève et pose mes yeux sur la rive. Mes yeux rencontrent quelque chose d'inhabituel.

Mes mains se crispent par reflex, je plisse les yeux pour être sûr de ce que je vois. Un homme était là, échoué sur la rive la tête dans l’eau. Tétanisé, mon pouls s'accélère. Je ne peux pas rester là sans rien faire. La tempête est sur le point d’arriver, je suis surement la seule personne dehors à des kilomètres. Pris d’un élan, je me jette mon téléphone par terre et cours jusqu'à la personne dans l’eau. Mon premier réflexe est de sortir sa tête de l’eau. Il est inanimé, les yeux clos et le corps ankylosé. Mon coeur accélère encore. Je ne suis pas préparé à ce genre d'éventualité. Et s’il était mort ?

Je place mon bras droit sous sa tête pour la laisser hors de l’eau. Il est inconscient. Le lac est gelée. Que faisait-il ici ? Je sors de l’eau son bras à l’aide de ma main libre, pour prendre son pouls. Je le sens. Il est vivant. Je vérifie en reprenant son pouls dans le cou. Il est bel et bien vivant. Mon coeur palpite toujours autant.

— Au secours ! Je m'époumone en espérant une réponse.

Personne. Il n’y a personne. Je dois me débrouiller tout seul. La vie de cet homme est entre mes mains, coûte que coûte. Je ne peux pas le laisser là. Sa chemise blanche flotte en bas de son dos. C’est là que j'aperçois qu’il a la peau extrêmement pâle. Il est très probablement en hypothermie. Je n’ai aucune idée depuis combien de temps il est là-dedans, mais une peau aussi blanche ne m’inspire rien de bon. Pas besoin d'être médecin pour le voir. Il est grand et maigre, il ne doit pas peser plus lourd que moi. Je le prends dans mes bras pour le sortir de l’eau.

Une fois sur la berge, je ne sais plus quoi faire. Il n’a pas bougé d’un pouce. Je décide de lui enlever sa chemise. Je n’ai rien de sec a porté de main pour le réchauffer. En retirant son haut, je vois que le haut de son corps est bariolé de tatouages représentant des symboles. J’en reconnais quelques-uns. Mes parents avaient ce genre de tatouages. Des runes plus précisément. Mon père me disait qu’ils representaient une victoire, mais que la signification varie en fonction de la personne qui le porte.

Je suis désarçonné. Je ne sais plus quoi faire. Le massage cardiaque ne servirait probablement à rien, il respire. Je n’ai aucune idée de ce que j’avance. Puis me vient une idée, ses poumons sont peut-être remplis d’eau. Il faut que je lui fasse un bouche-à-bouche. Je lui entrouvre les lèvres et lui pince le nez. Je souffle et répète le mouvement plusieurs fois. Rien. Absolument rien.

Le vent s’est levé, je ne peux pas le laisser là. De plus, la pluie ne compte pas s'arrêter. J'espère vraiment qu’il est seulement en hypothermie. Je ne pourrais pas supporter un mort sur la conscience. Je le recule encore du bord pour être sûr qu’il ne se fasse pas embarquer par l’eau en mouvement à cause du vent. Je dois le laisser seul un instant pour trouver quelque chose pour le transporter. Je prends une dernière fois son poul pour vérifier ses constantes. Je n’ai aucune compétence en médecine, mais je sais tout de même reconnaître un macabé à une personne en vie. Remarquant que son coeur bat toujours, je m’empresse, sans tarder, de rejoindre le parc en courant. Je sais que là-bas se trouve un cabanon rempli d’objet de jardinage. Il appartient aux deux personnes qui entretiennent quotidiennement le parc. J’espère trouver quelque chose pour le transporter. Peut-être une bâche, ça me serait très utile.

Respiration haletante, je m'octroie une courte pause d’une vingtaine de secondes pour reprendre mon souffle. Ce lapse de temps ne me permet pas de reprendre une respiration normale, mais c’est mieux que rien. Je ne peux pas le laisser seul très longtemps à gésir sur le sol, inerte, sans personne pour le surveiller.

J'enclenche la poignée de porte, celle-ci est fermée à clé. J’insiste bêtement. Autour de moi, il n’y a rien qui ne puisse m’aider. En regardant de plus près, la porte bouge légèrement, le bois de l’encadrement est pourri. Avec assez de force, je pourrais surement l’enfoncer. Ni une, ni deux, je recouvre toute la force que j’ai. Je donne des coups francs avec mon bras droit, tout en jetant tout le poids de mon corps dessus. Je m’y reprends quatre fois, avant de tomber à plat ventre dans l’abri sous mon poids. Je me révèle aussitôt et fouille activement le débarras.

Je tombe sur des gants de jardinage, un arrosoir et toutes sortes d’outils, mais pas de bâche.

— RÉFLÉCHIS ! Je me crie à moi-même d’une poussée d'adrénaline.

Je continue mes recherches, et vais jusqu’au fond du cabanon. Cachée derrière une bineuse motorisée, se trouve une brouette. Encore mieux que ce que j'espérais un peu plus tôt. Mes espoirs de sauver l’homme échoué semblent possibles. Avec le reste de force dans mes bras endoloris, je déplace d’un coup sec l’engin lourd pour accéder à mon dû.

Une fois la brouette extirpée, je sors de la cabane en courant sous la pluie battante. Dans la petite descente jusqu'à la plage artificielle autour du lac, je glisse dans une flaque de boue. Je me relève, tout ce que j’ai en tête est de sauver cet homme.

Arrivé à l’endroit où je l’ai déposé, il n’a pas bougé d’un poil. Etant parti une dizaine de minutes, je reprends une fois de plus son pouls. Il est toujours en vie, avec la même régularité de battement de coeur, tout aussi faible et alarmant. Son corps ne me rassure pas non plus, je jure qu’il est en hypothermie. On ne peut pas être si pâle naturellement. Je décide de retirer sa chemise qui pend toujours en bas de son dos, formant une boule gelée et inconfortable. Je n’ai pas de difficultés à le positionner dans la brouette.

Nous devons partir d’ici. La pluie battante rend mes pas lourds, mes vêtements sont totalement imbibés. Je dois l'emmener chez moi. Je veux le sauver. En regardant son état déplorable, ses lèvres teintées de bleu, sa peau presque translucide, je ne réfléchis pas. Le seul endroit le plus proche où il serait à l’abris et au chaud est chez moi. Ce n’est peut-être pas la chose la plus intelligente à faire mais l'hôpital le plus proche est à Auckland. Autant dire qu’avec la tempête, prendre une voiture est impraticable et ça serait bien trop long. Et pour rejoindre Auckland vite, il faut prendre le bateau. Le port est fermé depuis hier soir à l’annonce de la tempête. Je n’ai pas le choix.

Sur la route de retour, je fais attention à mon patient. J’ai calé sa tête sous sa chemise pour éviter tous les chocs. Je cours aussi vite que je peux, tout en gardant la brouette aussi droite que possible.

Toutes les cinq minutes, je m'octroie une pause d’une minute pour reprendre mon souffle. Durant la première halte, je regarde l’homme aux cheveux blonds, presque blancs et lui pose une question comme s’il avait la capacité physique de me répondre.

— J’ai conscience que les conditions ne sont pas optimales, mais qu’est-ce que tu faisais dans un lac de ce temps-là ? Dis-je au concerné inconscient.

J’empoigne la brouette et continue mon chemin. Il pleut si fort, qu’une fine pellicule d’eau s’est formée au fond de la brouette, en seulement quelques minutes. L’orage n’a toujours pas pointé le bout de son nez, ça ne devrait pas tarder, ce qui m'inquiète véritablement. Il faut que je rentre avant que les éclairs ne frappent au-dessus de Takapuna. Je ne m'inquiète pas pour l'électricité chez moi. Je me suis équipé d’un groupe allogène depuis déjà plusieurs années.

Je mets presque deux fois plus de temps à rentrer chez moi à cause du poid dans la brouette et la pluie qui fait un rideau presque opaque à chaque pas que je fais. Je regarde l’homme inanimé toutes les deux secondes. Je sens que j’avance plus vite ou que la pluie est plus forte, car celle-ci me fouette le visage bien plus fort.

— Mon appartement n’est plus très loin, dis-je comme s’il allait me répondre.

On allait échapper à l’orage. C'était déjà ça. Plus je me rapproche de chez moi, moins j’ai de tensions. J’ai espoir de le secourir avec les moyens que j’ai en ma possession.

Je suis enfin devant la grande porte en bois de ma résidence. Je pose la brouette sur ses deux pieds. D’une main hésitante, je cherche mon trousseau de clés.

— Deux secondes, deux secondes… J’avoue pour me rassurer.

Ma panique prend le dessus. Je ne contrôle pas mes tremblements. Je prends une grande inspiration et bloque ma respiration pour attraper mes clés au fond de ma poche collée par l’effet ventouse de l’eau. Je pose le badge sur l'interrupteur prévu à cet effet afin d’ouvrir la porte. De mes deux mains, je pousse la lourde porte d’entrée. Je fais passer la brouette dans le hall d’entrée. Il n’y a plus le temps. Je laisse la brouette en bas. Je pose la chemise blanche sur mon épaule et je prends l’homme dans mes bras pour monter l'étage.

Une fois devant ma porte, je le dépose délicatement sur le palier, le temps d’enfoncer la clé dans le trou de la serrure. J’ouvre la porte en grand, puis reprends le corps frêle entre mes bras. Je donne un coup de pied dans la porte pour la refermer derrière moi. Je n’ai pas le temps de refermer correctement. Je le pose sur mon canapé et allume la lumière du plafond. Mon premier réflexe est de lui retirer la totalité de ses vêtements. En voulant déboutonner son pantalon noir, je remarque qu’il porte une arme dans un fourreau au niveau du genou gauche et une autre coincée dans sa ceinture. Je retire d’abord ses armes accrochées à l’aide d’une boucle de ceinture. Puis je retire son pantalon. Il ne porte pas de sous-vêtements. J’accours vers la salle de bain pour prendre mon peignoir, pour ne pas laisser son intimité découverte, mais également pour lui trouver une source de chaleur en attendant de trouver mieux.

Je suis pris de court, je ne sais pas par quoi commencer. J’ai peur de me tromper, de lui causer un choc thermique. D’abord, je pense à lui prendre sa température. Le résultat est instantané. Il est à 30,5°C. Je le couvre de multitudes de plaids et couvertures. J’attends une dizaine de minutes pour reprendre sa température. En attendant, je fais une recherche sur internet pour connaître les gestes de premiers secours.

— Chaleur, serviettes, ne pas réchauffer les bras et les jambes, vêtements secs, dis-je à voix haute en énumérant les consignes.

Je reprends sa température Il est à 31,3°C. C’est rassurant. D’un coup, la lumière s'éteint.

— BORDEL ! Je jure d’un coup.

Il faut que je branche le groupe électrogène. J’en ai besoin pour allumer la bouilloire. L’orage est maintenant au dessus de nous. Plus qu'à attendre. Je laisse mon patient seul quelques instants pour allumer le groupe électrogène dans la cuisine. Ça fonctionne. Ce n’est plus qu’une question de temps à présent. Mon corps tremble de stress. Je ne pourais rien y faire jusqu’à ce qu’il soit hors de danger.

Je remplis la bouilloire d’eau et la place sur son chargeur. En attendant que l’eau se mette à bouillir, je vais jusqu'à la salle de bain pour humidifier des serviettes tièdes. Une fois essorées, je les pose sur le front et les joues du malade. Ses lèvres semblent moins violacées. Son corps quant à lui est toujours aussi livide. De retour dans ma cuisine, je verse le contenu de la bouilloire dans une bouillotte et l’enroule dans une serviette pour éviter de brûler sa peau.

Je retire les serviettes humides pour lui placer dans le bas de son dos la bouillotte. Au contact de son dos, il émet un espèce petit grognement. Enfin, il réagit. Je le reposition son corps sous la source de chaleur. Il n’y a plus qu'à attendre un autre signe de vie. Rien que ce petit bruit, aussi infime qu’il soit, me calme un tant soit peu. D’habitude, je ne suis pas du genre nerveux, mais ce n’est pas une situation habituelle. Loin de là. Sa température remonte petit à petit, jusqu'à se stabiliser au bout d’une heure ou deux. J’ai changé la bouillotte plusieurs fois, mais la réaction qu’il a eu la première fois n’est jamais réapparue jusqu’ici. La tempête n’a pas l’air de vouloir se calmer, elle risque de durer la nuit entière. Le courant ne reviendra pas non plus.

Avec tout ça, Sacha ou ma tante ont dû vouloir m'appeler comme à chaque tempête. Elles vivent toutes les deux à Auckland, de l’autre côté du port. Mes parents n'étant plus en vie, elles vivent ensemble depuis 15 ans. Sydney est comme une mère pour Sacha, mais pour moi elle restera ma tante. “Disparition dans un naufrage” est la version que je connais depuis ma plus tendre enfance. Alors notre tante avait eu notre garde. Je vivais avec elles avant, il y a cinq ans. Je voulais m'émanciper, me sentir libre, trouver un job. Je ne suis pas parti loin, mais j’en avais besoin.

Ce n’est pas vraiment comme ça que je voyais ma soirée.

La pluie est toujours aussi forte. Les arbres, en face de ma fenêtre, bougent plus qu’ils ne le devraient. Le malade avachi sur mon canapé ne répond à aucun stimulus. Cette situation me préoccupe tellement que j’en oublie l’heure du dîner. Ça me fait penser qu’il a peut-être besoin d'être nourri, mais je ne peux rien faire s’il ne coopère pas. Je n’arrive pas à le lâcher des yeux. Imaginons qu’il se réveille au moment où je suis dans une autre pièce ? Si sa température redescendait subitement ? Un milliard de questions me traversent l’esprit, mais je ne cède pas la panique. La seule pièce où je vais est la salle de bain. D’une part pour faire mes besoins et retirer mes lentilles. Cela ne me prend pas plus de 5 minutes.

Pour le garder sous mes yeux pour la nuit, je place quelques draps et un oreiller par terre. Au moment de lui placer la dernière bouillotte, avant de me coucher, derrière son dos, il ouvre les yeux un court instant. Ses yeux sont d’un bleu glacial. Ce trait particulier, le rend encore plus inhumain qu’il ne le paraît déjà.

Je me couche non loin de lui. Je mets sur mon téléphone une alarme toutes les trois heures pour changer la bouillotte et vérifier sa température. C’est la seule chose que je peux faire. Je l'amènerais à l'hôpital dès que j’en aurais l’occasion.

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