L’élaboration d’un récit est comme le dressage d’un cheval. On commence par l’appréhender, l’apprivoiser. À force de travail, on finit par le dompter. On lui montre la route à suivre, on apprend à le connaître, on essaie, essuie échecs et revers, on apprend, on s’apprend. Alors il s’avance, s’élance et commence le formidable voyage des péripéties. On pense l’emmener, le maîtriser, mais en réalité, nous ne sommes plus qu’un pantin emporté par notre imagination libérée. Le récit asservit l’auteur, le dompteur se retrouve dompté.