Chapitre 38

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C'est terrible de chercher quelque chose de trop précis. J'imaginais tellement bien le livre que je voulais pour Alexandre, que je n'arrivais pas à avoir le coup de cœur que j'aurais voulu ressentir. Certaines histoires qu'avait écrites Alexandre, auraient fait de tellement belles photos. En y repensant, j'avais en tête exactement la scène le cadrage le point de vue, mais j'aurais été incapable d'être derrière l'objectif, car j'aurais simplement tout gâché. Et si j'avais été devant l'objectif, comme Alexandre m'en avait déjà parlé, mon corps aurait-il pu faire de belles photos. J'avais peur de ne pas me trouver belle, mais je désirais encore plus qu'un homme est la capacité de me dire regarde comme tu l’es, comme tes rondeurs sont harmonieuses et désirables.

En attendant, il fallait que je me concentre sur l'achat du cadeau d'Alexandre. Je continuais donc mes recherches en changeant de sites encore et encore. Au bout de plus d'une heure, je trouvais enfin ce qui ressemblait à peu près à mon imaginaire. Les photos étaient érotiques, souvent en noir et blanc. Elles abordaient des thèmes comme la domination, les rapports à trois ou quatre. Les visages bien que déformés par l'excitation et la jouissance, n'étaient jamais vulgaires. Il n'y avait qu’une dizaine de photos sur le site, mais j'imaginais qu'il y aurait encore plein de pépites au fil des pages. Je passais donc à la commande et je me faisais livrer en point relais, pour éviter que le paquet soit ouvert par la mauvaise personne.

Loumie : Je t'ai trouvé un cadeau.

Alex : C'est adorable, moi j'ai trouvé aussi un petit truc hier, mais ce n'est qu'un avant-goût du reste.

Loumie : Vivement Noël. Enfin, on ne va pas se voir pendant plusieurs jours. Ça, c'est moins cool.

Alex : En plus je repars dans ma famille pour les fêtes, donc je ne serais même pas sur Nancy.

Loumie : Je t'embêterais quand même en t'envoyant des messages. ;)

Alex : J'espère bien.

Loumie : Tu te rends compte, c'est dans une semaine.

Alex : Oui je viens d'en reprendre conscience. Ça va me manquer nos petits jeux.

Loumie : T'inquiète je suis sûre qu'on peut trouver des choses à faire.

Alex : Venant de ta part je n'en doute pas.

Loumie : Et puis Jeudi prochain c'est le repas de fin d'année et on sort toujours après.

Alex : Tu crois que tu pourrais dormir chez moi ?

Loumie : Je pense que oui. De toute façon, ça m'est déjà arrivé de dormir chez des collègues, quand je n'étais pas en état de conduire.

Alex : Alors impatient d'être à Jeudi.

Loumie : Bon je te laisse, j'ai envie de dessiner et si je continue de t'envoyer des messages je n'arriverais pas à me concentrer.

Alex : J'espère que tu m'en feras un, un jour.

Loumie : C'est prévu.

Le reste de la matinée, je dessinais installée sur ma table de salle à manger. Entre deux traits, je mettais quand même le traditionnel poulet rôti au four avec quelques pommes de terre et du thym, sans oublier des oignons ciselés finement.

Comme à chaque fois, mon dessin commençait mal. J'étais toujours déçue du résultat au début, mais au fil des traits, étonnamment l'équilibre finissait par se créer, l'harmonie naissait sous mes doigts, comme si mes mains avaient leurs vies propres.

J'avais bien avancé et le repas sentait déjà délicieusement bon. Florian venait d'allumer la télé pendant que les filles étaient dans leurs chambres à vaquer à leurs occupations.

- On prend l'apéro ? dis-je à Florian ?

- Si tu veux, tu veux quoi ?

- Une Guinness sera parfaite et puis des bretzels et j'ai acheté des olives en faisant les courses hier.

- Les filles ? Apéro ! hurlais-je dans la maison.

Aussitôt, un troupeau dévalait l'escalier et réclamait du soda ou du jus de pomme.

- Il y a tout ce qu'il faut au sous-sol, dit Florian.

En buvant mon verre, je jetais un coup d'œil à mon téléphone et voyais que Dr Jekyll m'avait envoyé un message.

Jekyllandhyde : Alors ce week-end se passe bien ?

Loumie : Oui plutôt. Hier, j'ai fait des achats de Noël avec mes filles et j'ai croisé Alexandre qui est venu au resto avec nous.

Jekyllandhyde : Moi aussi j'ai fait des achats pour Noël. Et vous n'avez pas peur de mettre Alexandre en présence de vos filles ?

Loumie : Nous nous sommes croisés par hasard, enfin c'est ce qu'on leur a dit et Alexandre a su se tenir.

Jekyllandhyde : Tant mieux. Je crois que je pourrais très bien m'entendre avec lui.

Loumie : A bon et que lui diriez-vous ?

Jekyllandhyde : Peut-être que je lui proposerais des jeux ?

Loumie : Quel genre de jeux ?

Jekyllandhyde : Des jeux où vous seriez l'héroïne principale.

Loumie : Oh mais c'est très excitant.

Jekyllandhyde : Vous me verriez plutôt dans le rôle de Damien ou de Thomas.

Loumie : Si devais choisir, je préférerais vous créer votre propre histoire.

Jekyllandhyde : Et nous serions seuls ou accompagnés ?

Loumie : Auriez vu une préférence ?

Jekyllandhyde : Au vu de mes histoires, je crois que l'on peut se rendre compte que je fantasme beaucoup sur les joies partagées.

Loumie : Alors peut-être pourrais-je vous écrire une histoire dans ce sens.

Jekyllandhyde : Mais il faudrait qu'elle ne ressemble pas aux miennes.

Loumie : Oui, j'attendrais de voir la fin de la vôtre.

Jekyllandhyde : D'ailleurs vous avez vu que j'ai commencé à la publier.

Loumie : Ah désolé, je ne l'ai pas vu. Je prendrais le temps de la lire ce soir. Bon, je passe à table, a plus tard.

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