Belaya Smert

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A peine la mort du commissaire venait d'avoir lieu qu'une deuxième tête russe explosa, il s'agissait d'un des deux hommes qui battait Károly sur l'ambulance retournée.

Faisant expulser le sang sur la neige blanche, la balle n'avait pas seulement tué sa victime elle l'avait rendue méconnaissable, tranchée en deux, sa tète était presque inhumaine.

Entre les arbres apparaissaient des ombres qui s'effaçaient dès que l'on tentait de les cibler du regard.

Jack se redressa et donna un coup de tète en plein menton d'un des soldats de l'Armée rouge, le second tenta de maîtriser la situation en se jetant sur le jeune homme, mais ce dernier lui logea un coup de botte en pleine mâchoire.

La rage avait envahit le jeune homme, Sébastian... Pourquoi avait-il subi une chose aussi atroce ? Plus cette question se posait dans sa tete, et plus Jack roulait de coup ses adversaires au sol.

Willy, toujours sous le choc des événements, était incapable de bouger, les soldats rouges chargeait de le maintenir sur place parti voler au secours de ses camarades.

Tandis que s'engageait une lutte entre Károly et le dernier le rouge de sa protection, Károly prit l'avantage en donnant un coup de botte à ses hanches et l'assommant d'un coup de coude.

Jack avait déjà vaincu deux soldats de ses mains, le troisième parvint enfin à le mettre à terre en se jetant sur lui. Aplatis sur le torse, le jeune homme sentit les mains de son adversaire se poser sur son visage et l'incliner pour tenter de lui briser la nuque.

C'est alors que plusieurs coups de feu se retentir et se logèrent dans le dos du russe, son corps sans vie s'effondra sur le sol. Lorsque Jack se releva, il vit Willy, tremblant comme une feuille, un semi-automatique à la main pointant sur lui.

La guerre d'hiver semblait avoir radicalement changé ce littéraire, celui qui n'aurait jamais mal à une mouche venait d'abattre son premier homme... et de sauver la vie d'un de ses meilleurs amis.

Les trois compagnons se rapprochèrent du corps de Sébastian, encore en vie, leur ami souffrait le martyre du à la douleur récente et peinait à rester conscient... Parviendraient-ils à le sauver ?

"Bon Károly," Finit par dire Jack,"Willy et moi on va prendre Sébastian, l'ambulance devrait au moins nous servir à lui s'occuper de ses blessures... Quant à toi..."

"Je dois chercher notre mystérieux sauveteur ?" Répondit Kàroly

"Oui.. c'était ce que j'allais proposer ..."

Kàroly s'approcha de l'avant du véhicule, posa ses mains sur le coté renversé de l'ambulance et la remise d'un seul coup sur ses 4 roues.

Sa force semblait s'être développée, pendant une seconde il eut une pitié pour le russe à qui il avait surement détruit la cage thoracique.

S'éloignant des deux médecins qui rentraient à nouveau dans leur ambulance, Kàroly se retrouva seul face à l'immense foret blanche de la Carélie.

Reprenant sa respiration, il réalisa soudain la mort atroce à laquelle il venait d'échapper. Un sentiment de malaise lui venait à l'esprit alors qu'il observait tout autour de lui.

Et si n'avait été qu'un début ? Que lui auraient ils fait de pire ...?

Le soleil réfléchissait intensément la neige, le jeune homme cacha ses yeux , et s'exclama :

"Ecoutez ! Qui que vous êtes, nous vous remercions pour votre aide !"

C'est alors qu'apparu une silhouette entre les arbres, tout aussi blanche que la forêt, Károly ne vit rien, les yeux derrière ses mains.

La silhouette s'approcha en skiant,à mesure qu'elle apparaissait aux yeux éblouis du jeune homme, il vit sa forme se rétrécir.

Lorsque enfin la silhouette apparut face à lui, Károly constata.... qu'elle mesura à peine un mètre soixante...

"Qui ... qui êtes-vous ?" Lui demanda-t-il

"Je m'appelle Simo Häyhä" Répondit sèchement le finlandais

Häyhä... il avait déjà entendu ce nom quelque part... sans doute dans les dépêches qui relataient les exploits de son bataillon ... Mais comment s'appelaient-ils?

"Vous me dites quelque chose... votre bataillon n'est-il pas reconnu pour ses exploits sur le front du nord ?"

"Oui, je fais partie du bataillon de «La mort blanche »" Répondit-il une nouvelle fois en le regardant droit dans les yeux

"Ah oui ! Ça y est ! La mort blanche ! Le bataillon de sniper qui avait massacré trois cents hommes en l'espace d'un mois ! Mais oui je suis bête !" Reprit Károly après avoir eu un éclair de lucidité.

"Oui, il est vrai que nous avons fait notre travail correctement." Dit-il

"Correctement ?!" Criât Károly "Vous êtes un symbole d'espoir pour la nation ! Les Russes ... je crois qu'ils vous appelle : « Belaya Smert », vous craignent comme si vous étiez un démon !"

"En effet, ils sont certainement trouillards, comment peuvent-ils avoir peur d'un petit bonhomme comme moi ?"

Tout d'un coup, Károly repensa aux discussions qu'il avait eues avec des Finlandais. S'il y'a bien UNE chose qu'ils détestaient faire, c'était se vanter. C'est une mentalité très présente ici qui peu doute choquer un occidental.

Une fois, alors qu'il était avec l'état-major, un journaliste wallon avait demandé comment les maigres troupes finlandaises avaiet elle put repousser les hordes de Russe à Tolvajärvi.

Le major Paajari lui a alors répondu que les troupes avaient bien fait leur travail, laissant couler un blanc entre les deux hommes.

Je me souviens qu'il avait prévu de rester ici plus longtemps et s'engager en tant que volontaire... Comment s'appelait-il déjà ? Degelle ? Degrelle* ?

"Ah, et je suis honoré de vous avoir sauvée la vie mademoiselle" Finit par répondre Simo, "Vous sembliez être dans un état critique, j'ai accompli mon devoir"

"Nous vous remercions infiniment pour votre aide" Répondît Károly en lui mettant sa main sur son épaule,"Je ne sais pas ce qui se serait passé sans votre aide. Un de nos camarades est dans un état critique dans notre ambulance, par chance mes amis sont méde ..."

A mesure que Károly s'exprimait, le visage de Simo se changeait en expression de terreur, il finit par s'éloigner et a pointé son arme droit sur le jeune homme.

" Tu n'est pas humain ! Comment as tu pu survivre à cela ?! Espèce de monstre !"

" De quoi est ce que vous parlez ?!" Répondit Károly comprenant ce qu'il dit, "Je ne suis pas un monstre ! Laissez no.."

Simo chargea son arme et la pointa droit devant lui, Károly senti tout d'un coup du sang couler sur son visage Il mit sa main sur son front et constata avec horreur que la balle que le commissaire voulait lui adresser en pleine tête... l'avait eue.

"Toi le petit finlandais, si tu touches à notre ami, c'est un sort pire que la mort qui t'attendra !" Criât Willy

Jack et Willy étaient sortis de l'ambulance et les observaient depuis un petit moment déjà. Lorsqu'ils virent son ami menacé par Simo, Jack prit son revolver pour lui porter secours.

"Ose m'appeler encore comme ça l'américain, et c'est toi qui connaîtra un sort bien pire que tes plus horribles cauchemars !"

"Tu n'as aucune idée de ce que nous sommes capable de faire pour Aïno ! Euh ... Károly.." Répondit Jack embarrassé

Le visage de Simo se figeâ, son expression passa de la peur à la gêne. Sa mâchoire se relâcha et il fit tomber son fusil.

"Vous.... vous êtes Aïno ... Mais ... C'est impossible ... Vous êtes morte en vous jetant d'un lac !"

"Euh ... oui c'est elle... c'est moi !" Répondît Károly.

"Le lac ?" Fit Jack "Le même où j'étais ? Le même où il se disputait avec un vieillard ?"


Simo se mit à genoux et se morfondit d'excuses en finnois, l'incompréhension des trois amis prit fin lorsqu'ils comprirent que Simo était une des rares personnes à avoir compris leur histoire.

Le finlandais se redressa et se rapprocha de Károly en lui tendant la main, se dernier la refusant, il comprit, en affichant un regard embêté, qu'il lui devait des explications.

"Bien je suppose que vous ne comprenez pas à quoi je fais référence ?"

Les trois amis hauchèrent la tête.

"En Finlande se trouve des mythes et des légendes qui sont tous répertoriés dans notre épopée, « le Kalevala »."

Encore une fois, ce nom raisonné dans leur tête, mais sans parvenir à déterminer l'origine.

"Ces mythes et légendes sont réelles, et vous avez la preuve vivante juste devant vous" Dit il en pointant du doigt Károly

Il se mit entre le jeune homme et ses deux amis, et reprit.

" L'une des histoires du Kalevala narre le récit d'Aïno, femme d'une beauté rare, qui était promise à Väinämöinen, mais sa vieillesse rendait impossible l'attirance d'Aïno pour cet homme. Plutôt que de se forcer à l'aimer, elle choisie de..."

"... Se suicider en tombant dans un lac !" Reprirent Jack et Károly en cœur.

Les réponses à leurs mystères semblaient s'éclaircir, Il s'agissait donc d'une histoire qu'ils avaient vécus en parallèle et de leur point de vue.

"Attendez... vous êtes entrains de nous dire que la magie existe ?!" Répondit Willy en ouvrant grand ses yeux, le littéraire peinait à comprendre de quoi il parlait.

"Écoute Willy..." Reprit Jack "Je sais que ça va te sembler complètement dingue, mais je te jure que, quand j'étais seul dans la forêt, j'ai assisté à cette scène et je lui ai sauvé la vie. Károly est Aïno !"

"Alors il faut immédiatement prévenir Väinämöinen !" Cria Simo, "Il est toujours en vie au centre de la Finlande !"

"Attendez, on va pas abandonner le front juste pour rencontrer un vieillard ... qui en plus veux m'épouser ?!" Dit Károly, "le front peu s'écrouler d'une minute à l'autre !!"

"Si nous ne le rencontrons pas, c'est toute la Finlande qui s'écroulera ! Alors vous allez me suivre et je vous guiderais vers le dernier dieu des finlandais !"

"Très bien mais alors ce sera avec moi !" S'écria Sebastian !

Ce dernier, malgré la douleur, était sortie vivant dans sa douloureuse blessure. Il avait un bandeau noir à son œil crevé, le même que portait le commissaire défunt.

"Un instant ... vous avez réussit à le remettre sur pied ?!" S'exclama Károly

"Et comment ! Nous sommes médecins ! Tu nous as pris pour des infirmiers ?" Dirent Willy et Sebastian

*Degrelle, Léon Degrelle : Etait un journaliste belge qui avait notamment travaillé pour "le petit vingtième" (version jeune du magasine "le vingtième siècle"). Proche de Hergé, il est le fondateur du parti politique fasciste "Rex". Il collaborera avec les allemands durant l'occupation et montera en grade dans la SS. Il s'éxilera en Espagne à la fin de la guerre et mourrut en 1994.

Ps : Il n'a jamais participé à la guerre d'hiver, il s'agit simplement d'une petite référence x)

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