Aïno 2-2

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Lorsqu'il vit le soleil se réduire en sphère blanche marquée par ses cratères gris, Jack comprit que son escale était fini.

Tant de question lui trottait dans l'esprit, s'agissait-il d'un rêve ? d'une pure invention de son cerveau après un choc quelconque ?

Se redressant au fur et à mesure que ses forces lui revenaient, Jack sentit une vague glaciale le souffler brutalement, il remarquât qu'il était à moitié nu dans la poudreuse et mouillé de la tête aux pieds.

Par chance, ses vêtements d'hiver étaient situés juste à coté de lui face à un arbre, étonnamment le même où ils les avaient déposé dans son « rêve »

Les enfilant sans se poser de questions, Jack vit face à lui une forme blonde apparaître dans l'épaisse neige qui lui avait servi de lit improvisé.

Aïno... cette jeune femme venait d'échapper à la mort grâce au courage de Jack... ou bien à cause ?

L'américain s'avança prudemment vers elle une fois la chaleur revenue sur sa peau, il mit ses doigts sous son pouls pour vérifier si la jeune femme n'était pas morte d'hypothermie.

Aïno était vivante.

De moins en moins surpris par la tournure des événements, Jack prit son écharpe et tenta de l'entourer autour du cou d'Aïno.

Jack sentie une sensation étrange l'envahir, c'était comparable à une avalanche d'émotion, chamboulé par les scènes qu'il avait vues et vécues. De plus le corps de la jeune femme, doux et si pur, ne demandait qu'à être pressé dans ses bras pour la réchauffer.

Quand tout à coup ses yeux se levèrent et laissèrent apparaître des yeux bleus reluisants qui le regardèrent droit dans les yeux. Très mal à l'aise, Jack sent son cœur ne battre tellement fort qu'il allait exploser en dehors de sa poitrine.

"Que... Qui êtes-vous ?" Demandât Aïno

Mordant sa langue, Jack était incapable de répondre à la jeune femme, non seulement car il en était incapable physiquement, mais aussi verbalement, ne comprenant pas le dialecte d'Aïno.
Néanmoins il sentit que cette langue se rapprochait d'une autre... du cœur de l'Europe...

"Vous savez parler anglais ?"

"...Que... Quoi ?! Oui bien sûr je suis américain !" Répondit Jack complètement déboussolé et perdu par l'improbabilité de la situation.

"Ah, alors les Yankees ont finit par envoyer des volontaires finalement..." Dit la jeune femme naturellement.

"Non..."Reprit Jack "Mes amis et Moi-même nous formons un corps ambulancier indépend..."

"Attendez ! Qu'est-ce que je fais dans ces vêtements ?!" Interrompit Aïno découvrant sa robe blanche et ses longs cheveux blonds.

"Tu m'as pris comme ton jouet pendant que je dormais c'est ça hein .!? Pervers ! Salopard !" Aïno mis ses mains sur les épaules de Jack pour le repousser en se débattant.

"Eh ! Non je ne te veux aucun mal !" Répondit Jack, embarrassé.

D'un seul coup, Aïno souleva le jeune homme avant de le balancer sur le premier arbre devant eux.

La neige du sapin tomba sur Jack alors qu'il tentait de se relever.

Immobile, Aïno venait de se rendre compte de la force contenue dans ses mains, incapable de ressentir le froid autour de lui et n'ayant aucune égratignure.

La jeune femme se redressât et retira la neige sur le corps de Jack avant de le prendre par le col.

"Maintenant tu vas me dire ce que je fais ici et pourquoi est-ce que je suis dans cet accoutrement !"Criât Aïno

Face à la situation délicate dans lequel il se trouvait, Jack tenta le tout pour le tout :

" Non C'est toi qui vas m'expliquer comment tu es arrivées ici ! Je t'ai sauvée de ta tentative de suicide ! Je ne t'es faits aucun mal ! Et je ne t'en ferais jamais !

Aïno se stoppa net, tout d'un coup le souvenir lui revint en tête, quelqu'un lui avait sauvé la vie après sa tentative de suicide . Mais comment est-ce possible ?

"Tu ... tu as plongé dans le lac gelé ... ?" Reprit Aïno

"Oui... je t'ai vu y plonger pour échapper à ... un quelqu'un avec qui tu t'es confronté..." Répondît Jack

Complètement abasourdit par les souvenirs que possédait le jeune homme, Aïno le relachat

"Tu ... m'as sauvé la vie ... Je te remercie ..."

"Ça ira ... mais ... qui est tu Aïno ?"

Aïno rougit, comme étant très embarrassé par la situation, il prit une grande inspiration et se lança :

"D'accord ... alors je vais tout t'expliquer, je ne suis pas ... Aïno... je m'appelle Károly et, même si cela peut te surprendre, je suis homme ... et un volontaire hongrois, comme tu peux l'entendre à mon accent. Tu me suis jusqu'ici ?"

Jack fit mine de comprendre, mais en réalité il arrivait à peine à saisir ce qu'il entendait. La jeune femme qu'il venait de sauver était un homme . Celle là même qui avait refusé les avances d'un vieil homme dans un monde parallèle ? D'ailleurs Károly... ce nom lui disait vaguement quelque chose.

Non, effectivement il n'y comprenait rien.

"Écoute on peut en reparler à... à notre ambulance si tu veux ! Mes amis m'y attendent... enfin ... j'espère" Répondît Jack, il s'était mordu la langue avant de prononcer « m'y attendent avec impatience ». Se remémorant la raison qu'il l'a poussée à venir ici.

"Ah oui ! C'est vrai que tu es médecin ! Tu me l'avais dit tout à l'heu..." Károly se stoppa net, il repensa à leur confrontation où il l'avait pris pour un pervers fétichiste.

Il attendit que Jack retire les derniers flocons sur son visage pour lui déclarer des éxcuses :

"... Je te demande pardon pour mon comportement de tout à l'heure... je savais pas qui tu étais et j'avais peur que..."

"Bah ne tu'en fais pas Kàr... Károly, je ne suis pas rancunier voyons. Par contre je n'ai aucune idée d'où nous sommes... pas moyen de ce repèr..."

Alors que Jack observait les alentours pour trouver un chemin, apparurent à nouveau les traces ensanglantées qui l'avaient guidés jusqu'au monde d'Aïno. Mais cette fois-ci- ils s'arrêtaient devant eux et débutés de l'autre bout de la forêt.

"Tu penses que c'est le bon chemin pour ?" S'interrogeât Károly "Ça ne m'inspire rien de bon..."

"Je pensais exactement la même chose avant de le prendre pour te sauver la vie."

"Alors suivons ces pas..."

Les deux hommes marchaient dés à présent seuls dans la forêt de Viipuri, enfin deux hommes, pour Jack cette appellation lui tourmentait l'esprit. Il souhaitait aborder le sujet depuis que Károly avait fait ses présentations, mais il ne parvenait pas à rassembler les éléments pour créer une phrase sensée. C'était tout simplement inconnu pour lui.

Mais il devait d'abord remettre les pièces du puzzle en ordre, par où commencer ? Le fait qu'il ne ressente pas le froid ? sa force physique impressionnante pour un corps anorexique ?

Soudain il sut, il devait commencer à l'envers, quelle était la dernière chose qu'il avait faite ? :

"Dit moi Aïn ... Károly, de quoi te souviens-tu exactement avant d'être tombé dans les pommes ?"

"J'étais en reconnaissance avec mon équipe d'éclaireurs à Viipuri, nous y avons découvert l'enfer sur terre, je préfère te passer les détails.." Répondit Károly en se grattant la tète, sa mémoire lui faisant défaut.

"Mon escouade a était exterminée, j'ai couru autant que je le pouvais et je me suis perdu dans cette forêt. C'est à ce moment-là que j'ai vu un lac gelé apparaître devant mes yeux... Je n'ai pas hésité et j'ai sauté pour ne pl..."

Constatant la gêne que Károly avait en se remémorant ses souvenirs, Jack enchaînât, ses cours de psychologie lui avaient au moins appris à ne pas enfoncer une personne dans des détails, mais plutôt d'aller à l'essentiel lors de ce genre d'échange.

"Je crois avoir compris... Je suis arrivé au moment où tu allais te jeter, et j'ai dû être témoin d'une hallucination étrange. Je me souviens d'une forêt ensoleillée, d'une femme qui s'appelait Aïno et qui te ressemblait comme deux gouttes d'eau et qui criait sur un vieillard..."

"Ce n'est toujours pas clair, comment a tu pu arriver à temps ? Et pourquoi est-ce que je porte ... cet accoutrement si féminin, et pourquoi est-ce que je ne ressens pas le froid ?" Répondit Károly.

Jack n'eut pas le temps de réfléchir à une nouvelle théorie, la route apparut à nouveau devant eux, et les deux aperçurent au loin les phares de la Dodge.

En dehors du véhicule se trouvaient Sébastian et Willy, revenant d'une battue qu'ils avaient organisée pour retrouver leur ami, en vain.

Lorsque les 2 amis se retournèrent pour monter dans la Dodge, un sourire se traça sur leurs visages inquiets, ils accoururent vers leur ami et lui sautèrent dans les bras.

"Jacky ! espèce d'enfoiré ! on a cru que tu avais rejoint les rouges pour te venger de nos conneries !" s'exclamât Sébastian en l'enlaçant.

"Vous me croyez vraiment si con pour venir lécher les boules à Staline ?!" criât Jack heureux d'avoir pu retrouver ses amis en un seul morceau. Et les trois amis éclatèrent de rire

"Dit on voulait te dire quelque chose Jack, "répliquât Willy. "on est désolé pour tout à l'heure, on s'est comporté comme des cons et ça t'a énervé... Ça n'arrivera plus entre nous..."

Willy qui quémande des excuses ? Voilà qui était choquant pour Jack, s'il a bien quelque chose qu'il n'avait jamais réussi à faire c'était de le remettre en question, le raisonner, le pardonner, mais jamais ça, jamais en face à face.

"Bah ce n'est pas grave, du moment que tout aille mieux désormais ... Si je vous racontais ce que j'ai vécu ces ... combien de temps je suis parti déjà ?"

"Tu es parti trois heures, et avant de parler de quoi que ce soit, tu vas nous expliquer qui est cette jolie blonde que tu nous as ramenée en chemise de nuit !"

Occupé à se ronger les ongles, Károly releva la tète et regardât les 3 amis. C'est à ce moment-là que Jack comprit qu'il valait mieux attendre avant de poser des questions sur son identité

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