Pierre et Marie
Les hommes préfèrent les blondes, dit-on.
Je ne vous dirai pas desquelles il faut s’éprendre et ne trancherai pas ce nœud gordien aujourd’hui.
Je puis vous assurer, cependant, que l’arrivée inopinée de Marie dans la laverie automatique où je me trouvais, m’a davantage troublé que Paulette aux cheveux couleur de blé mûr, avec laquelle je m’apprêtais à laver mon linge sale.
Or, vous l’aurez naturellement observé, les deux postulantes se trouvaient dans le cadre d’une concurrence libre et non faussée, mon propos n’étant pas de vous faire avaler des couleuvres.
Au risque de paraître matérialiste et polisson, je dois à la vérité que la venue de Marie a totalement bouleversé le dépouillement et le tri de mon linge. Je n’y suis pas allé avec le dos de la cuiller : chemisettes, espadrilles et autres objets amphibies de tous calibres se sont retrouvés à macérer sans la moindre dose de lessive.
Le résultat ressemblait à de la purée aligot ou du romarin fatigué.
Quant à la machine à laver, elle va marcher beaucoup moins bien, forcément.
Pierre Curie
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